Dans le pays de Lavarta, être sorcier n’est pas forcément un gage de respect, la magie y étant relativement méprisée contrairement à d’autres séries traitant du même sujet. Dans Les Tisserands de la vérité , si un mage n’est pas assez puissant pour se voir ouvrir les portes de la très élitiste « Forteresse de fer », il ne vaut rien ou presque : sa magie est décriée et le peuple l’évite comme la peste.
Néanmoins, la magie pouvant frapper n’importe qui, les sorciers restent importants pour contrôler les pouvoirs des plus jeunes en leur enseignant comment manier leur mana et ainsi devenir, au mieux de grands sorciers au service du pays à la forteresse de fer, au pire de petits enseignants de province pour les quelques familles riches ayant un enfant doté d’un « Arcacordis », l’organe qui dote son porteur de pouvoirs magiques.
Dans l’univers de ce duo d’auteurs, avoir un Arcacordis n’envoie pas à la potence, mais relègue les sorciers à des parias méprisables, à moins d’être puissants, et donc craints. C’est le cas de Zechs qui possède tous les atouts pour intégrer la forteresse de fer si ce n’est cette propension à tout faire exploser par colère. Ce sauvageon va être confié au plus faible des sorciers, Léon : la carte de la dernière chance avant de condamner l’enfant à mort…
Autant dire que le scénario de Sakura Satô offre un jour nouveau au rôle du sorcier, souvent un auxiliaire dans les histoires d’Heroïc Fantasy. Quant au trait de Hiro Inuduka, il est étrangement familier et plutôt classique, réussissant néanmoins un effet étonnant dans l’usage des fonds blancs qui auréolent littéralement le personnage.
Une série au titre énigmatique qui donne l’envie d’être poursuivie.
(par Marc Vandermeer)
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Les Tisserands de la vérité T. 1. Scénario : Sakura Satô. Dessin : Hiro Inuduka. Editeur : Komikku. Traduction : Masaya Morita. 177 pages. Sortie : le 25 mars 2021. Prix : 7,99 euros.