La mère du jeune Louis n’a plus de nouvelles de son fils depuis des semaines. En ce mois de décembre 1914, la première guerre mondiale apporte son lot de souffrances aux familles et proches des soldats : hommes amputés, blessés ou morts ! La vieille femme a beau rechercher, avec l’énergie du désespoir, la trace de son fils dans les hôpitaux : rien n’y fait. L’armée a inscrit son nom parmi ceux des disparus. Qu’est-il advenu de Louis, se demande-t-elle ?
Le jeune homme vit une autre existence, et a même trouvé un emploi loin des fracas et des bombes. Une vie presque banale, mais des personnes peu recommandables vont bien vite le reconnaître. Ainsi viendra le temps des ennuis pour cet homme qui cherche à se faire oublier...
Derrière cette intrigue fort classique se cache une manière d’appréhender la narration peu banale. Frank Giroud a décidé de découper les scènes où apparaît Louis en utilisant la technique de la caméra subjective. Les prises de vue utilisées pour les scènes sont telles qu’elles seraient vues par le personnage de Louis. Cela donne un résultat étonnant voire déroutant dans un premier temps. Mais l’on s’habitue bien vite à ce choix.
Le style graphique de Courtois se bonifie d’album en album et est d’excellente fracture. Même si le dessinateur reste fort classique dans ses cadrages, et ne cherche pas à se remettre en question.
Ces premières années de vie d’adulte du futur Louis La Guigne sont divertissantes et apportent un autre regard sur le personnage. On ne peut juste que regretter que la magie qui émanait de la série mère (ces douces ambiances mêlant anarchie, fraternité, humour, sensibilité et tendresse) ne se retrouve pas dans Louis Ferchot.
(par Nicolas Anspach)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.