Le succès de Largo Winch a suscité un certain nombre de succédanés plus ou moins réussis. Celui-ci est sans doute dans le haut du panier et cela est dû principalement au talent remarquable du dessinateur, Corentin, qui atteint, de façon assez surprenante, la justesse et la perfection d’un auteur chevronné comme Philippe Francq.
Dommage qu’il se soit mis au service de ce qui constitue un ersatz un peu trop assumé du héros de Jean Van Hamme : un héritier se bat pour récupérer son nom et sa fortune, traqué par les services secrets américains comme russes. Un héros beau gosse, "milliardaire en blue jean", des scènes d’action rondement bien menées, mais dont l’utilité n’est pas évidente, quelques éléments d’actualité liés aux coups bas entre oligarques et services secrets : une pincée d’affaire Khodorkovski, un soupçon d’affaire Litvinenko, une évocation de complot à la XIII, et l’affaire est dans le sac pourrait-on croire.
Mais le scénariste Sam Timel que d’aucuns soupçonnent être le pseudonyme de Fabrice Giger, le Deus ex Machina des Humanos, n’est pas Van Hamme et, même si les ingrédients sont de qualité, hélas, comme la Schtroumpfette de Gargamel, l’artefact ne séduit pas et, malheureusement, aucun Grand Schtroumpf n’est venu sauver l’affaire !
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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