Misako, 34 ans : femme au foyer et étudiante – Par Oobanburumai – Éd. Hot Manga

Misako, 34 ans : femme au foyer et étudiante est un album réalisé par l’artiste Oobanburumai qui a été publié originellement en 2017 au Japon par un éditeur que nous connaissons désormais bien : Ti-Net. Comme nous avons déjà pu vous le présenter dans cette rubrique, l’éditeur Ti-Net a la particularité dans l’industrie du Hentai de laisser le temps aux auteurs de raconter une histoire longue et complète afin d’atteindre la taille critique d’un album, ce qui permet bien souvent d’obtenir sur le plan narratif un résultat plus étoffé et intéressant que la moyenne. C’est le cas ici avec Misako, 34 ans : femme au foyer et étudiante.

Le personnage principal de cet album, Misako, va donc chercher à cacher les absences de son fils en répondant chaque matin à l’appel à sa place. Bien que l’établissement soit exclusivement masculin, la présence de Misako ne semble pas perturber les professeurs et les étudiants dont les pensées sont littéralement absorbées par les cours.

© Oobanburumai/Ti-Net Inc./Hot Manga

Malheureusement pour notre héroïne, les cours qu’elle se retrouve à suivre à la place de son fils lui semblent ennuyeux au possible. Pour tuer le temps, elle décide d’apporter des jouets pour adultes et de les essayer au fond de la classe. Un étudiant lève le nez de son livre et observe la scène, son regard curieux croise celui de Misako. Un éclair de génie traverse cette dernière : elle a la solution pour que tout le monde soit heureux !

Le thème principal de cet album est le « harem inversé » : contrairement à ce que l’on peut lire d’ordinaire sur ce segment, c’est un personnage féminin qui multipliera les conquêtes et verra graviter autour d’elle de nombreux prétendants. Le plan de Misako est simple : elle va séduire des étudiants de la promotion de son fils, ce qui permettra aux premiers d’être moins stressés par les études et ce qui permettra au dernier de se faire plus facilement de nouveaux amis pour le remotiver à venir en cours. Il se pourrait même que Misako elle-même puisse trouver intérêt dans cette entreprise...

© Oobanburumai/Ti-Net Inc./Hot Manga

Le récit de l’artiste Oobanburumai est marqué par une bienveillance évidente, particulièrement ressentie dans l’écriture de ses personnages. L’artiste s’appuie fréquemment sur des ressorts comiques afin de souligner l’aspect loufoque de son récit et cette bienveillance à l’égard des protagonistes.

Ce que nous avons apprécié au sujet de ce harem inversé, c’est qu’il est fondé sur des rapports consentis : les étudiants qui entourent Misako deviennent ses amis ou tombent amoureux d’elle sans qu’il n’y ait de contrainte initiale. Pour illustrer ce point, nous avons retenu l’exemple durant le récit de trois étudiants qui veulent profiter de Misako sans son consentement : ni une ni deux, ils se font littéralement casser la figure par l’héroïne !

© Oobanburumai/Ti-Net Inc./Hot Manga

L’évolution des personnages principaux est plutôt intéressante à suivre, notamment celle du personnage-titre. Si les premiers chapitres nous font découvrir, récit érotique oblige, que le personnage développe un attrait pour l’exhibitionnisme, les chapitres suivants nous font comprendre que la personnalité de Misako n’est pas définie dans cette histoire que par son attrait pour le sexe et qu’elle fait d’ailleurs preuve d’une âme charitable pour ceux qui lui sont chers.

Tout au plus, seul le chapitre final et sa chute nous ont parus quelque peu en deçà de ce qui peut être attendu. Il est ainsi question d’inceste dans ce chapitre, une thématique qui pourra rebuter une partie du lectorat. Oobanburumai reste jusqu’au bout sur un traitement strictement loufoque d’un travers de la société japonaise : la pression sociale concernant la réussite scolaire des enfants.

© Oobanburumai/Ti-Net Inc./Hot Manga

Sur le plan du contenu érotique, cet album, recèle un esprit assurément débauché. Cette atmosphère est renforcée par le trait dynamique de l’auteur pour croquer l’action. Bon point pour cet album, ce sont les femmes qui prennent les rênes lors des ébats ; ce qui permet à celui-ci de se différencier par rapport aux récits plus habituels sur ce segment.

Une autre réussite de Oobanburumai est que chaque chapitre propose un ébat mettant en scène une pratique sexuelle différente. On se retrouve ainsi avec un panel large qui évite l’écueil de la répétition au fil des chapitres.

Sur le plan graphique, l’artiste propose de très belles planches, dans un style plus réaliste que la moyenne. La minutie de l’artiste mais aussi ses fréquentes doubles-pages mettent en valeur l’action.

Des personnages attachants, une problématique sociale traitée sur un ton loufoque, de très jolies planches et un contenu érotique varié... Cela nous a très agréablement surpris. Comme il s’agit de la première œuvre de Oobanburumai à paraître en langue française, nous sommes curieux de découvrir d’autres de ses albums dans les mois prochains.