Au moment de l’inauguration, le maire et son adjointe à la culture, se sont fait excuser, ce qui n’a étonné personne. Dès lors, c’est un élu de la Région qui a salué Jim pour son affiche qui a tant fait pour la promotion du festival. L’élu en a profité pour faire la promotion de l’opération Lire à la plage où, rappelle-t-il, des milliers de bandes dessinées attendent les touristes. Bien joué !
L’affiche de Jim était aussi le thème du magnifique gâteau du premier jour. Bien que souriant, Jim ne la ramène pas : « J’ai tout fait pour que cela se calme. Je viens ici pour rencontrer mes lecteurs, pas pour continuer à parler de cette affiche. » Ce qui est sûr, c’est que la pile des albums dédicacés est descendue trop vite pour cacher quoi que ce soit…
Le « scandale » a-t-il amené du public ? On n’en sait trop rien. Le ciel était couvert et le festival plein. « Il semble que les Dieppois en particulier ont découvert grâce à cela qu’il y avait un festival de BD dans leur ville. »
Hier soir, a eu lieu la remise des Bulots d’or avec Fred Duval en maître de cérémonie. Sans plus attendre, voici le palmarès :
Grande maîtresse des bulots : Marie Bardiaux-Vaïente
L’historienne, scénariste de Filles d’Œdipe, des biopics de Talleyrand, d’Atatürk et d’Adolf Eichmann, est une militante contre la peine de mort et pour la cause féministe. Elle a déclaré être fière d’être la première femme à être « grande maîtresse » de l’ordre du Bulot d’or. Ce bulot suprême est assorti d’une coquille Saint-Jacques.
Bulot d’or du scénariste : Matz
Le scénariste du Tueur, de Tango, de la reprise du Transperceneige et de bien d’autres grands livres succède à Jean Dufaux « à l’unanimité » a-t-on entendu. Effectivement, ce scénariste adapté à Hollywood (peut-être le seul Français de son espèce) est l’une de nos plus brillantes plumes contemporaines.
Bulot d’or du Dessinateur : Didier Cassegrain
Le dessinateur de Tao Bang, Carmen McCallum, et de Sa Majesté des Ours vient de publier Ne lâche pas ma main avec Michel Bussi et Fred Duval au scénario chez Dupuis. Une bande dessinée toute en couleurs directes et en tendresse.
Bulot d’or du coloriste : Christian Lerolle
Les coloristes sont rarement distingués dans les remises de prix. Celui-ci est l’un des plus capés : de Spirou et Fantasio à Nävis, de Michel Vaillant à Hedge Funds, jusqu’à l’Incroyable Histoire de la mythologie grecque, son œuvre est multiforme, employée à illuminer bien des pages de la bande dessinée contemporaine.
Bulot d’or du « circuit court » : Jérôme Félix
Ce prix récompense un auteur résidant en Normandie. Surtout connu pour ses formidables adaptations d’Arsène Lupin chez Grand Angle. C’est un dessinateur passionné soucieux du détail et du respect de l’œuvre de Maurice Leblanc.
Comme on peut le voir, le choix du jury de Dieppe va vers une bande dessinée plutôt populaire qui peut être mise dans les mains de tous les publics. C’est vraiment l’esprit de ce petit festival dirigé par l’inaltérable Jean-Pierre Surest depuis plus de vingt ans.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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En médaillon, Jim et Jean-Pierre Surest. Photos : D. Pasamonik (L’Agence BD)