Mister O est un petit bonhomme qui n’est pas difficile : il voudrait juste pouvoir traverser ce ravin situé devant lui, qui coupe son chemin.. Mais tout l’en empêche. Absolument tout : les animaux, les outils qu’il parvient à bricoler lui-même, les gens qu’il croise, les arbres... Le pire, c’est que si Mister O ne parvient jamais à franchir ce fichu ravin, tous ceux qui essaient sous son nez y arrivent toujours ! Pauvre Mister O...
(par Patrick Albray)
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L’humour déjanté de Lewis Trondheim fait merveille. Sur le thème imposé du "comment me débarrasser en soixante vignettes d’un personnage au bord d’un ravin", il nous imagine une trentaine de variations. Un brillant exercice de style où il se délecte à imaginer les manières les plus raffinées d’accélérer la fin de son pauvre héros. Les chutes (au sens propre comme au figuré) sont très drôles et on ne se lasse pas de cet humour au vitriol efficacement soutenu par le dessin miniminiminimaliste mais terriblement expressif de Trondheim.