"Mon père est la reine des Vtubeuses", la série de Wataru Akashingô– Nazca éditions

Takashi est un lycéen ordinaire fan de la Vtubeuse Yai Kizuke. Jusqu’au jour où il découvre que son idole n’est autre que son père qu’il adore et respecte ! Il découvre en même temps que sa mère essaie elle-aussi de percer sur Vtube mais sans succès. S’ensuit alors une série de quiproquos qui vont entraîner Takashi dans une spirale de mensonges délirants pour que ses parents puissent chacun préserver leur vie secrète.

Mon père est la reine des V.tubeuses, 1

© Wataru Akashingô

OK, les shônens n’ont pas forcément vocation à faire dans la subtilité mais cette trilogie de Wataru Akashingô est particulièrement lourde. Que ce soit au niveau des personnages, du scénario ou même du dessin, tout relève de la caricature outrageuse et de très grosses ficelles, au point qu’il devient difficile de rire des situations provoquées car elles sont toutes artificielles et pour certaines malaisantes.

Mon père est la reine des V.tubeuses, extrait

© Wataru Akashingô

En effet, toute l’architecture scénaristique de ce manga repose sur le mensonge, la culture du secret, l’inversion des rôles, le chantage et la manipulation. Le père de Takashi ment à sa femme et à son fils sur son travail et cache son activité lucrative de Vtubeur. Idem pour la mère de Takashi qui cache à son mari ce qu’elle fait sur Vtube. Les deux obligent leur fils à ne pas révéler à l’autre ce qu’ils font. Résultat, Takashi se retrouve au milieu d’un imbroglio crédible au départ mais qui devient lourd au bout du troisième tome car rien ne le justifie vraiment.

Mon père est la reine des V.tubeuses, 2

© Wataru Akashingô

L’attitude des parents, vrais ados attardés, oblige leur adolescent à endosser le rôle de l’adulte et la pression qui va avec. Quel que soit le public visé, la Gen Z ou ses parents, les personnages ne font donc pas vraiment rêver et les adultes ont même un côté pathétique peu flatteur. De plus, le père n’hésite pas à user de chantage affectif et de tactiques de manipulation clairement décryptées pour faire en sorte que son fils le rejoigne sur Vtube alors que celui-ci n’en a pas envie. On a vu mieux comme modèle... Enfin, le troisième tome se termine en queue de poisson avec l’évènement qui aurait dû se produire dès la fin du premier volume.

En clair, on ressort de la lecture de cette série avec un sentiment de malaise relevé d’une pointe de gâchis et d’arrière-goût d’inachevé. Les trois volumes auraient clairement gagné à être réduits à deux, à concentrer l’intrigue sur les situations drôles que provoquent les cachotteries et à proposer une fin permettant de contrebalancer la culture du mensonge véhiculée dans tous les volumes.

Mon père est la reine des V.tubeuses, 3

© Wataru Akashingô