Dans l’histoire titre, « Nègres jaunes », deux sans-papiers originaires d’Afrique se retrouvent en France, et cultivent l’espoir d’une régularisation de leur situation. Le hasard les fait rencontrer un policier à la retraite, ancien « harki » de la Guerre d’Algérie, qui promet de les aider. Mais loin d’être un homme providentiel, le policier va s’avérer être intrusif, inconséquent et complètement rongé par des démons sexuels et par la soif d’une rédemption. Le chemin de l’intégration envisagé par les sans-papiers se mue en voie sans issue.
Le ton des autres histoires réunies dans ce livre est proche. Il est question d’espérance et de frustrations, d’envie de devenir citoyen et de racisme.
Yvan Alagbé développe dans « Nègres jaunes et autres créatures imaginaires » un propos réaliste, avec des élans poétiques, qui pointe la difficulté que l’on peut éprouver dans la société française si l’on est africain. Apparenté à celui de Muñoz, son trait expressionniste raconte l’espoir et le désespoir avec grâce et lucidité. Un livre qui résonne d’autant plus fort dans une actualité hexagonale où la peur de l’autre domine.
(par Morgan Di Salvia)
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