Yukino Miyashita, ancienne idole à la courte carrière, travaille dans son agence de l’époque à un poste subalterne sans intérêt et très mal payé. Elle avait quitté sa campagne à l’époque du lycée pour réaliser son rêve, mais lorsque celui-ci avait tourné court, le retour chez elle fut très difficile. Entre le regard des autres et des rumeurs douteuses en tous genres, c’était devenu invivable.
Une fois ses études terminées, Yukino décide donc de retourner à la capitale et elle trouve un travail dans le seul lieu qu’elle connaît : son ancienne agence. Venue chercher à Tokyo l’anonymat, elle y trouve aussi la solitude, elle qui a perdu ses illusions pour le métier qui la faisait rêver enfant.
C’est dans ce contexte qu’elle rencontre Setsuko Iwai, elle aussi a été idole un bref moment. Elle vit désormais de la composition de chansons, entre autres pour des groupes d’idoles. Les deux jeunes femmes débutent une relation amoureuse, mais la situation trouble Yukino qui n’a jamais connu de femme, ni d’homme…
Publié au Japon entre 2008 et 2011, en six tomes, Octave se présente comme le récit de deux âmes en peine qui ont échoué à réaliser leur rêve. Déçue par sa vie, Yukino trouve dans sa relation avec Setsuko un second souffle qui la pousse à prendre du recul sur elle et les autres. À son contact, elle commence à comprendre ce qu’elle recherchait en devenant idole, découvrant un aspect peu reluisant de sa personnalité.
Setsuko, quant à elle, apparaît relativement mystérieuse pour le moment, jouant le rôle d’initiatrice auprès de notre héroïne. Ainsi, autour d’elles gravitent les anciens membres du groupe de Yukino, le frère de Setsuko, ainsi qu’un musicien pour qui elle écrit des chansons. Autant de facettes d’un monde où illusion et désillusion se mélangent dans le plus grand chaos.
Haru Akiyama signe un récit aussi sensible que sensuel, réservé comme déjà mentionné à un public averti en raison d’un érotisme explicite qui ne cache rien. Elle brosse un portrait simple mais parfaitement juste d’une héroïne perdue qui cherche finalement à se connaître elle-même et ce, de belle façon.
(par Guillaume Boutet)
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