Parasites amoureux - Par Sugaru Miaki & Yuki Hotate - Delcourt/Tonkam

Kengo Kosaka, un jeune homme au chômage. Hijiri Sanagi, une adolescente qui ne va plus à l’école. Tout deux souffrent de troubles psychologiques qui les excluent de la société. À la suite de leur rencontre, arrangée par un mystérieux personnage, ils finissent par ressentir une attirance l’un pour l’autre et tombent amoureux. Mais est-ce que tout ceci ne serait pas qu’une vaste mascarade ?

La collection "Moon Light" des éditions Delcourt/Tonkam, lancée l’année dernière, propose à la fois des mangas et des Light Novels [1] sur les thématiques de l’étrangeté, du mystère et de la psychologie. Digne représentant de la collection, Parasites amoureux est à la base un Light Novel, sorti en 2016 au Japon, qui a ensuite été adapté en manga entre 2018 et 2020. Delcourt/Tonkam a publié les deux formats en France, même si c’est la version manga qui nous intéresse ici.

Le récit de Sugaru Miaki, mis en images par Yuki Hotate, nous plonge dans l’univers de deux marginaux exclus de la société dont le mal de vivre structure entièrement l’existence. De névroses handicapantes, mais finalement assez classiques, leur cas se révèle par la suite plus complexe, nous entraînant dans une autre intrigue, qui donne son titre à l’œuvre, à la dimension plus scientifique et didactique.

© SUGARU MIAKI 2018 © YUKI HOTATE 2018 © SHION 2018 / KADOKAWA CORPORATION

En somme, il y a plusieurs étages dans l’histoire de Kosaka et de Sanagi, découpée en trois étapes distinctes qui correspondent en gros au découpage en trois tomes. Outre la dimension psychologique et romantique, l’aspect scientifique occupe également une place très importante, en particulier dans le tome deux. En effet, il s’agit de traiter de problèmes pathologiques de façon la plus réaliste et clinique possible.

L’idée s’avère originale et permet d’aborder de façon un peu inédite la question des sentiments amoureux, de leurs origines, mais aussi de ce qu’ils peuvent apporter pour stabiliser, voire guérir, ceux frappés d’un profond mal de vivre. Le récit se présente comme une sorte de thérapie, avec des hauts et des bas, et jusqu’à la dernière page le doute demeure sur l’issue, mais aussi sur la réalité de ce que vivent les deux protagonistes.

Une histoire relativement saisissante, entre ombre et lumière, rehaussée par le trait à la fois élégant et épuré de Yuki Hotate qui participe pleinement à l’ambiance si particulière du titre. Un point d’entrée parfait à cette collection d’œuvres sensibles et un peu à la marge.

© SUGARU MIAKI 2018 © YUKI HOTATE 2018 © SHION 2018 / KADOKAWA CORPORATION