En 485 avant notre ère, Sparte possède la plus redoutable et efficace des armées. Ses soldats forment le corps des hoplites. Des fantassins casqués munis d’un bouclier rond et d’une longue lance qui combattent en rangs serrés. Depuis leur plus jeune âge, ils sont éduqués à la dure dans un esprit guerrier. Ce qui les rend pratiquement insensibles à la douleur. Cette bravoure légendaire est parvenue jusqu’à nous y compris dans notre vocabulaire. En effet, la manière de parler de ces habitants de la Laconie brève et percutante a donné en français le terme « laconique ». (Par ex : un jour un jeune Spartiate fit remarquer à sa mère que son épée était bien courte. Elle lui répondit de faire un pas de plus et qu’elle serait assez longue.)
Tout cela est assez significatif de la réputation de ces Spartiates qui étaient tous d’effroyables machines de guerre. Tous ? Non, car quatre bidasses, malgré leurs efforts afin de devenir de véritables soldats, vont en faire voir de toutes les couleurs aux officiers de cette armée à la discipline de fer.
Leurs effroyables bêtises dépassent toutes les bornes allant jusqu’à déranger les dieux et les irriter par leurs incessantes incantations pour des futilités qui ne concernent que leurs petites personnes. La gaucherie sans pareille de ces quatre copains est irrésistible. On s’amuse beaucoup à lire leurs déboires. La mythologie grecque est passée en revue avec humour. Ce qui ne manquera pas de faire appel à notre culture. Ci et là, un bon jeu de mots vient nous faire sourire. Un phylactère écrit en pseudo grec ancien et qui ne sera compréhensible que par ceux qui en auront appris un peu durant leurs études, prouve qu’au-delà de toutes les références culturelles dont il se sert, l’humour de cette BD est loin de s’adresser aux béotiens. Le langage moderne et peu châtié utilisé pour les dialogues apporte également son effet humoristique.
Le dessinateur ne s’épargne pas. Les planches sont fournies. Par exemple, les scènes de combat présentent de nombreux figurants. Les bâtiments, les vêtements, les coiffures, les accessoires sont détaillés et conformes alors que le ton ne se veut pas sérieux. Ceci ajoute une plus-value au plaisir de lecture. Ces courtes histoires de deux à huit planches sont entrecoupées par des gags en une planche de toute beauté.
Bref, un premier album qui s’annonce bien prometteur par un duo qui s’amuse sans nul doute et qui tient là le début d’une bonne série (souhaitons-leur tout du moins). C’est en tous cas de bon augure. À vous, le public de lecteurs de décider de leur donner leur chance.
(par David SPORCQ)
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