La journée de Sû démarre d’une drôle de façon : d’étranges flocons noirs tombent sur Tokyo et elle semble être la seule à les voir. En sortant du lycée, accompagnée de ses deux amies, elle se rend chez son oncle afin de le ravitailler. Car ce quadra vit reclus au 42ème étage d’un immeuble depuis dix ans, n’occupant le temps qui passe qu’à jouer à un jeu massivement multijoueur.
Mais à peine arrivées sur place, le ciel s’assombrit soudainement et une gigantesque vague noire engloutit la ville, entraînant un violent séisme. Sû et ses amies font partie des survivants, coincées au dernier étage de l’immeuble et témoins de phénomènes effrayants. Tandis que son oncle, oscillant entre panique et lucidité, semble en savoir beaucoup sur cette "eau noire" qui n’en est pas une.
Yugo Ishikawa entre assez vite dans le vif du sujet. Il secoue ses personnages juste après nous les avoir présentés pour les confronter à des phénomènes étranges. Sans franchement jouer sur la peur, le scénario installe plutôt une certaine tension et pas mal de questions.
Ces dernières trouvent d’ailleurs une partie de leurs réponses au fil des pages de ce premier tome. Et ces réponses s’orientent vers un fond philosophique, laissant le lecteur à la fois intrigué et un peu perplexe. Le dessin n’est en revanche pas le point fort de l’auteur, accusant des déséquilibres dans la construction des visages comme dans la constance du style.
Sprite comporte donc des arguments intéressants malgré quelques bémols, d’autant que la fin de ce volume laisse planer bon nombre d’interrogations sur les suites du récit.
(par Baptiste Gilleron)
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