Paris sous le règne de la Terreur et de Robespierre. 8 novembre 1793, Manon Roland, une figure de la Révolution française, meurt sous le couperet de la guillotine, quelques jours après l’humaniste Olympe de Gouges. Avec elles, les espoirs des Filles de Lilith s’éteignent une fois encore dans la plus terrible injustice !
Rue du Faubourg Saint-Honoré, Camilla attend dans ses appartements son amant, le tyrannique et mystique Robespierre. L’une des plus redoutables machinations de notre Histoire vient de s’enclencher, selon un plan vengeur qui n’épargnera rien ni personne !
Ce premier tome nous propose une relecture de la Terreur et de la fin de l’austère Robespierre. Comme cet épisode est bien connu, on se passionne plus pour les enjeux de pouvoir qui se règlent en sous-main, et sur les premières révélations de ces mystérieuses Succubes, filles de Lilith [1].
On demeure hypnotisé et tout autant décontenancé devant le scénario one-shot de Thomas Mosdi : sous une atmosphère de mystère, on assiste à une guerre de sociétés secrètes souhaitant influencer le cours de l’Histoire. Les flash-backs antiques donnent de la profondeur à l’ensemble, mais c’est avant tout le superbe graphisme de Laurent Paturaud et son travail de coloriste qui accrochent le regard et l’attention. Ses femmes froides et sensuelles dégagent une puissance peu commune, et l’aura de mystère se propageant dans les rues parisiennes en révèle les duplicités qui se cachaient derrière chaque recoin sombre, en cette période paranoïaque.
En compagnie de Paturaud, Mosdi avait déjà réalisé les Passants du Clair du Lune dans la collection Loge Noire. Cette série historique décrivait également une secte, mais dans un contexte plus fantastique. Malgré un très beau graphisme, les Passants du Clair de Lune n’obtinrent pas le succès escompté, en partie à cause du scénario hermétique de Mosdi. Le duo en a tiré les leçons avant d’entamer Succubes.
On ressent bien entendu un sentiment d’inachevé à la fin de ce premier tome introduisant la série, et on espère que la suite de ces one-shots ne nous fera pas trop lanterner avant de donner plus d’éléments à se mettre sous la dent.
(par Charles-Louis Detournay)
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[1] En terme de mythologie, Lilith est considérée comme la première femme d’Adam, mais serait vraisemblablement une des premières démones, remplie de contradictions.