Un matin, en se rendant à l’université, Ebihara a la peur de sa vie : un voleur terrifiant lui demande son porte-monnaie. Il prend ses jambes à son cou et pense avoir échappé au pire. Le lendemain, il retrouve ce voleur dans la salle de son club. Il s’avère que ce garçon, Tashiro, avait ramassé son porte-monnaie mais qu’il a du mal à s’exprimer correctement en raison de sa grande timidité.
Le point humoristique de départ repose sur le visage de Tashiro qui prend une expression menaçante et intimidante dès que celui-ci devient très nerveux. Une source de malentendus et de situations comiques qui n’est pas pour autant surexploité : son expression la plus courante s’avérant au bout du compte celle de la gêne.
Prépublié depuis 2016 dans le magazine B-BOY P ! des éditions Libre Shuppan, et comptant trois tomes pour l’heure, Tashiro est un peu... est une comédie romantique de type yaoi, c’est à dire entre hommes. Le cadre est celui de l’université, offrant aux personnages un peu plus de liberté que celui du lycée.
Pour être plus précis, c’est le club auquel appartiennent nos deux protagonistes qui constitue le cadre exact de l’histoire : le club de recherche sur les mangas. Dans les faits, il s’agit d’une bande de copains qui dessinent des mangas amateurs, s’inspirant de la série préférée du président, qu’ils vendent à des conventions. En bref il s’agit d’un club d’otakus, dont Ebihara est une pièce rapportée : en effet celui-ci ne s’intéresse pas aux mangas à la mode et fait partie du club parce qu’il connaît le président depuis l’enfance (et qu’il n’a rien trouvé de mieux à faire à la fac).
Ce premier tome suit le début de l’amitié, voire plus, entre Ebihara et Tashiro, au rythme des activités du club. Tashiro étant l’objet d’interrogation du récit, c’est surtout sa personnalité et son quotidien que nous découvrons pour l’instant. De son côté, Ebihara se met souvent en colère contre Tashiro en raison de son caractère maladroit rendant ambigu la plupart des situations. Si nous ajoutons un rival à Tashiro, un beau gosse qui s’est amouraché de Ebihara lorsqu’il porte le cosplay d’une héroïne de jeu vidéo, nous avons tous les ingrédients d’une bonne comédie scolaire.
Dans une ambiance douce et bon enfant, Yamada tisse un récit léger mais plein de tendresse avec cette bande de sympathiques bras-cassés largués en amour. Beaucoup d’humour, mais aussi quelques véritables moments romantiques, dans ce début qui ne laisse pas de répit à ce pauvre Ebihara qui voit son quotidien morne changer du tout au tout.
(par Guillaume Boutet)
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Tashiro est un peu... T1. Par Yamada. Traduction : Isabelle Eloy. Taifu Comics. Sortie le 27 janvier 2023. 224 pages. 9,35 euros.