Naofumi Iwatani, ainsi que trois autres jeunes hommes, se trouvent invoqués dans un monde d’Heroic Fantasy en tant que héros élus pour combattre les ténèbres qui approchent. Et chacun de recevoir un équipement légendaire : l’épée, la lance, l’arc et le bouclier.
Tous quatre geeks, nos jeunes gens se montrent très heureux et à l’aise dans ce monde où on passe des niveaux en terrassant des monstres, victoires qui permettent de débloquer des pouvoirs, etc. Tous les éléments classiques d’un jeu de rôle façon jeu vidéo se manifestent ainsi de façon directe et les amateurs s’y retrouvent rapidement.
Cependant, pour Naofumi, qui a hérité du bouclier, l’aventure tourne rapidement au cauchemar : méprisé par les autres en raison de son « arme inutile », il se retrouve spolié, trahi et devient malgré lui un criminel aux yeux de tous.
Tombant en disgrâce - et en dépression - du fait de cette trahison inattendue, Naofumi se met à se méfier de tout le monde… Or, et c’est bien là toute l’ironie du statut qui est le sien, il ne peut ni quitter son bouclier ni porter aucune autre arme.
Il lui est ainsi très difficile de combattre des monstres pour gagner en puissance vu que son équipement légendaire le destine à protéger et non à attaquer… Et sans compagnon il n’est rien ! Il décide alors d’acheter un esclave qui se battra pour lui et jette son dévolu sur une petite fille, terrorisée, dont il va prendre soin à sa façon, maladroite et autoritaire.
Voilà la première recrue de la troupe du héros maudit, composée de parias et d’exclus, dont le parcours va suivre en parallèle et dans l’ombre celui des grands héros aimés de tous.
Vous l’aurez compris, le récit s’articule autour d’un sort qui s’acharne sur Naofumi. Ce dernier part avec de nombreux handicaps : une arme limitée, l’impossibilité de porter autre chose et une descente en enfer aussi bien humaine que sociale.
À côté de cela, le récit déploie un univers de jeu de rôle videoludique qui reprend tous les éléments classiques du genre à l’image d’un Sword Art Online. Le titre appartient à cette mouvance de récit d’autre monde de type jeu vidéo (parfois en monde virtuelle, et d’autres fois, comme ici, en monde parallèle).
Ainsi Naofumi est constamment en recherche de moyens pour gagner de l’expérience. Il acquerra de nouvelles compétences au fur et à mesure de son aventure, ainsi que des compagnons. Sans oublier d’autres éléments incontournables comme par exemple les class-up.
Comme c’est presque toujours le cas pour ce type de manga, The Rising of the Shield Hero se trouve être à la base un light novel [1] (et même un web novel) écrit par Aneko Yusagi et illustré par Minami Seira.
Débuté en 2013, il est toujours en cours et compte pour l’heure treize tomes. L’adaptation manga - qui nous intéresse aujourd’hui - a débuté en 2014 avec Aiya Kyu au dessin, chez Media Factory, un éditeur appartenant à Kadokawa Corporation, et compte quant à lui six tomes pour le moment.
Le trait clair et expressif de Aiya Kyu, à l’aise aussi bien dans les émotions violentes que dans l’action, apporte une vraie personnalité à un titre au propos déjà fort et bien pensé. Voilà qui fait de ce titre bien plus qu’une simple adaptation de commande.
Sur un thème classique, The Rising of the Shield Hero surprend par l’efficacité et la puissance de la déchéance de son héros, par la tendresse qui se tisse doucement entre ce dernier et son « esclave », ainsi que par la difficulté de la tâche qui est la sienne pour simplement survivre et gagner en expérience. Recommandé !
(par Guillaume Boutet)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
The Rising of the Shield Hero T1. Par Aiya Kyu (dessin), Aneko Yusagi (histoire originale) & Minami Seira (character design). Traduction Jean-Benoît Silvestre. Doki Doki, collection "Seinen". Sortie le 1er juin 2016. 160 pages. 7,50 euros.
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[1] Petits romans publiés en feuilleton, souvent illustrés, formellement très simples et très populaires, notamment auprès du jeune public.
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