En 1862, Jules Verne soumet à l’éditeur Pierre-Jules Hetzel son roman Cinq Semaines en ballon qui paraît en 1863 et connaît un immense succès. Il aurait proposé son roman à l’éditeur s’il n’y avait eu cette nuit tragique du 11 décembre 1851 où Pierre-Jules Hetzel, fuyant Paris avec Victor Hugo et sa famille quelques jours après le coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte, est tué par un train entrant en Gare du Nord alors qu’il est poursuivi par les sbires du nouvel empereur.
Jules Verne ne couche pas son imaginaire sur papier, il lui donne vie. En 1862, épaulé par Honorine Fraysse de Vianne et une poignée d’amis érudits, il fonde Univerne sur une ile déserte. Cette société utopique, technologiquement très avancée, nourrit la convoitise des grands de ce monde. Les Empires partent la conquête de ce pays naissant, en reviennent riches d’une technologie brillante et avec l’annonce de la mort de Verne.
Juliette, jeune journaliste indépendante et suffragette ne peut refuser cet entretien avec Honorine, garante des idées féministes au sein d’Univerne, engeôlée à la Prison de la Santé. Malgré elle, elle va porter l’avenir de l’utopie de Jules Verne et se retrouve prise dans un tourbillon d’événements qui la dépassent.
Ce premier volet pose les bases d’une agréable uchronie steampunk. Jean-David Morvan propose une distorsion historique intéressante souffrant de quelques lenteurs gommées toutefois par le trait énergique que Nesmo impulse aux moments clés du récit.
Une influence manga ressort incontestablement lors des scènes d’action tout comme se remarque le plaisir de Nesmo à dessiner ce Paris steampunk dans les vues de la capitale qu’il propose. L’éventail des possibles est tel qu’il nourrit la curiosité, en espérant faire revivre des voyages extraordinaires revisités dans les volets à venir.
(par Arnaud Houel)
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