La saison s’annonce comme une partie de bras de fer entre les salles de vente aux enchères. À peine Maghen Enchères annonçait-il sa vente pour le 18 juin, qu’Huberty-Breyne programmait la sienne pour le 17 juin, ce qui amena Maghen à avancer sa vente au 14 juin 2023 ! Offensive, contre-offensive , guérilla, guerre des tranchées… La sémantique est guerrière ces derniers temps entre salles de vente.
Déjà la vente Maghen s’annonçait de qualité, mais il faut bien dire que la vente annuelle d’Huberty-Breyne cumule cette fois un bon nombre de pièces qui ont leur place dans un musée. Beaucoup d’entre nous ne peuvent même pas rêver de se les payer, mais on peut toujours rêver et en tout cas profiter de l‘occasion pour regarder...
Parcourons rapidement le catalogue et arrêtons-nous sur les pièces les plus caractéristiques. Batem ouvre le bal avec Le Marsupilami scénarisé par Yann : Mars le noir. Ce qui fait le prix de cette couverture, c’est que le crayonné est de l’indépassable André Franquin. Du même, nous avons deux planches de Spirou : Mystère à la frontière de 1950, ou encore ce projet de couverture de Z comme Zorglub. Exceptionnel.
Arrêtons-nous un instant sur cette couverture de Corentin par Paul Cuvelier, celle du Poignard magique de 1958. Les couvertures du Lensois sont rarissimes sur le marché.
L’une des highlights de la vente est cette première planche de Blueberry : Chihuahua Pearl par Gir, la seule en couleur directe. Une pièce de musée !
Personnellement, j’adore La Scène de Marcel Gotlib, une histoire complète en trois planches drôlissimes. Remarquons cette couverture d’Harry Potter par Jean-Claude Götting ou encore ce strip de Petzi de Vilhelm Hansen que l’on voit peu sous nos contrées.
Autre pièce de musée : une couverture d’Hergé pour Jo, Zette et Jocko : la vallée des cobras. Du grand Hergé, iconique !
De Jijé, il ne faut pas rater le plat arrière de l’album Golden Creek, la fameuse scène de nuit à la gouache, d’une exécution parfaite, l’une des plus mythiques couvertures de l’école belge dédicacée à Thierry Martens, le rédacteur en chef de Spirou à la fin des années 1960.
On ne peut pas rater la suite de dessins et de planches, dont quelques couvertures de Gaetano Liberatore, l’une des grandes figures du renouveau de la BD italienne des années 1980. Quelques belles planches de Manara, mais surtout une belle suite d’originaux de Macherot : Sibylline, Clifton, Chlorophylle…
Deux planches iconiques de Jacques Martin issues d’Alix : La Griffe noire et de Guy Lefranc : La Grande Menace. S’ajoutent des projets de couverture pour le Lombard d’Alix : la Tiare d’Oribal.
On ne peut pas passer à côté de la suite de planches de Moebius où l’on croise Arzach, L’Incal ou encore Le Major fatal.
Pièce de musée encore : cette planche de Johan et Pirlouit issue de La Flûte à 6 Schtroumpfs de Peyo où Pirlouit fait un combat de flûte enchantée avec l’odieux Mathieu Torchesac, avec les indications de mise en couleurs au crayon par l’auteur au dos de la planche.
On s’arrête encore sur les planches d’Ici Même de Tardi, sur scénario de Forest, grand moment de la BD d’ (A Suivre) et on termine par des planches sublimes de Tillieux de Gil Jourdan : La Voiture immergée caractéristiques du maître et une planche d’Astérix : La Grande Traversée d’Uderzo que la salle de vente estime entre 100 et 150 000 €.
Fin juin, quelques bourses seront délestées de leurs deniers mais leurs acquéreurs seront riches de quelques-unes des plus belles œuvres de la BD européenne.
Voir en ligne : LE SITE DE LA VENTE
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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