L’échantillon, bien qu’il soit conséquent (1153 réponses) ne se veut pas représentatif puisqu’il ressort principalement des lecteurs habitués du site Sandawe mais aussi d’ActuaBD.com qui est un site d’information généraliste dont les usagers (entre 85 et 120 000 visiteurs uniques) sont majoritairement des lecteurs de bande dessinée classique, comprenant aussi une forte proportion de professionnels. Ainsi, dans l’échantillon sondé, 85% étaient des lecteurs de BD "lambda", 7% des auteurs, 4% des professionnels autres que des auteurs (des libraires, des bibliothécaires, des éditeurs, des journalistes, etc.) et 4% des personnes sans rapport avec les catégories citées. Mais ce sont néanmoins des bonnes indications de tendance sur la façon dont ce mode de financement nouveau est abordé.
De cette enquête, il ressort que l’édinaute-type (=investisseur dans l’édition participative) est un homme actif de 35-49 ans d’origine franco-belge (les Belges y sont même surreprésentés), amateur de bande dessinée classique dite "franco-belge", mais également ouvert aux comics et aux mangas dans 1/3 des cas. La plupart sont des collectionneurs et leur bibliothèque comporte plus de 1000 titres.
Ces édinautes ne sont pas exclusifs à Sandawe. Ils ont investi chez ses concurrents Ulule, MyMajorCompany, KissKissBankBank et Kickstarter. Leurs motivations sont bien entendu la curiosité, mais surtout la volonté de soutenir un projet qui, sans eux, n’aurait pas vu le jour. Ils ont d’ailleurs des idées très claires sur ce qu’ils veulent voir publié. Ils sont ravis de vivre en direct la création de la BD qu’ils soutiennent, de pouvoir dialoguer avec l’auteur sur son élaboration et, comme ce sont des collectionneurs, de recevoir par ce truchement des éditions exclusives. Le "retour sur investissement", toujours un peu long en matière culturelle, n’est pas aujourd’hui leur première motivation mais ils sont parmi les vecteurs les plus puissants de prescription autour du projet initié. La majorité d’entre eux a investi entre 100 et 500 euros sur des projets de BD.
Ces collectionneurs, dans leur grosse majorité, seraient prêts à soutenir des projets qui ne seraient pas à proprement parler des bandes dessinées : festivals et salons, médias consacrés à la bande dessinée, ou encore essais et livres d’exégèse pourraient avoir leur soutien.
"Enfin, ils sont convaincus à 60% que le crowdfunding pallie à des lacunes de l’édition traditionnelle, dont il est le complémentaire. En ce sens, les participants au crowdfunding sont les acteurs d’une modification dans les rapports lecteur-auteur-éditeur, et le moteur d’une utopie en train de se réaliser" conclut l’étude.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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