Interviews

Jaouen Salaün (Elecboy) [1/2] : "J’ai refusé la reprise des Méta-Barons car je n’étais pas à l’aise avec les thématiques qui tournent autour de la transgression". [INTERVIEW]

Par Christian MISSIA DIO le 21 février 2024                      Lien  
La série fantastique en quatre tomes "Elecboy", créée par Jaouen Salaün, a connu sa conclusion l'été dernier. Actuellement, les originaux de cette série sont mis en valeur lors d'une expo-vente chez Huberty & Breyne à Bruxelles. À cette occasion, nous vous invitons à plonger dans une longue interview de l'auteur, où nous explorons ses œuvres des dix dernières années.

Dans cette première partie de l’entretien, nous levons le voile sur le travail de l’auteur sur la série Eternum. De son retour à la BD après une pause à ses réflexions sur l’art, la création et la transcendance, Jaouen nous offre une discussion riche et introspective sur son parcours, ses inspirations cinématographiques et sa relation à la science-fiction. Découvrez les coulisses de son travail, son expérience dans le domaine de la publicité et ses réflexions sur l’avenir de son art.

Jaouen Salaün (Elecboy) [1/2] : "J'ai refusé la reprise des Méta-Barons car je n'étais pas à l'aise avec les thématiques qui tournent autour de la transgression". [INTERVIEW]
Eternum T. 1/3
Christophe Bec & Jaouen Salaün © Casterman

Jaouen, lorsque vous aviez entamé la série Eternum, est-ce bien vrai que vous reveniez à la bande dessinée après une pause ?

Jaouen Salaün : Oui, complètement. J’ai fait un break un peu involontairement, disons que j’ai attaqué la BD en 2006 avec Nova.

Il y a eu aussi Sarah chez Dupuis ?

Non, ça j’ai juste fait les couvertures en fait, c’était un recouverturage de la série. Mais ce n’était pas chez Dupuis ça, c’est chez les Humanos, non ?

Sarah est d’abord sorti chez Dupuis, dans la collection Repérages. Par la suite, elle a été réédité aux Humanoïdes associés.

Ah d’accord. Ouais bah moi du coup j’ai recouverturé, sûrement quand c’est passé aux Humanos. En fait j’avais lâché la BD parce que j’ai un autre métier à côté, je fais du storyboard publicitaire. Ce travail me prend quand même beaucoup de temps et d’énergie. Mais j’ai fait un Carthago Adventures en 2009... Non, qui est sorti en 2011. Entre 2011 et le premier tome d’Eternum, j’ai eu plusieurs opportunités telles que travailler sur les Méta-Barons à l’époque, avant que cela se fasse avec d’autres dessinateurs.

Eternum T. 1/3
Christophe Bec & Jaouen Salaün © Casterman

On vous avait proposé la reprise des Méta-Barons ?

À l’époque ouais, avant qu’il y ait Jerry Frissen et Valentin Sécher. Et puis, il y a eu la BD de Niko Henrichon. Donc voilà, il y avait eu cette option-là. Puis d’autres contacts avec d’autres scénaristes mais rien de probant. Peut-être que c’est moi aussi qui faisais la fine bouche...

Il est curieux que vous ayez rejeté l’offre des Méta-Barons, surtout si l’on considère que, d’après les informations que j’ai trouvées en ligne, vous aviez accepté la proposition de Christophe Bec de revenir à la bande dessinée si elle était de science-fiction.

Oui, c’était mon désir, et les Humanos en étaient informés. Lorsqu’ils m’ont approché après Carthago Adventures, ils m’ont proposé... À cette époque, ils avaient également évoqué la possibilité de reprendre Carthago, la série principale. Cependant, mon véritable souhait était de me replonger dans la science-fiction. C’est ainsi qu’ils m’ont proposé les Méta-Barons, une opportunité incroyable ! Mais le projet était très ambitieux. Ils me proposaient l’ensemble de la série qui comporte trois cycles, si je ne me trompe pas. Au départ, j’étais intéressé. Mais lorsque le projet a commencé à se concrétiser, j’ai réalisé que c’était très engageant. L’univers des Méta-Barons, bien que j’apprécie beaucoup son esthétique visuelle, est assez sombre, voire glauque, avec une certaine dose de transgression que l’on retrouve dans l’ensemble de l’œuvre de Jodorowsky. À ce moment-là de ma vie, je venais juste d’avoir mon premier enfant et de ce fait, certains thèmes abordés dans cette saga ne m’intéressaient pas. C’est pourquoi je n’ai pas donné suite. Puis, Christophe Bec est revenu vers moi, et j’ai pensé qu’il serait intéressant de travailler sur un récit fortement influencé et référencé, assumant pleinement ses influences. Certains ont critiqué cette approche, arguant que cela ressemblait trop à certains films, etc.

Eternum T. 1/3
Christophe Bec & Jaouen Salaün © Casterman

Oui, c’est très cinématographique. Directement, on pense à la reprise d’Alien : Prometheus.

En fait, je pense que deux éléments contribuent à cela. Tout d’abord, il y a les choix narratifs et les références que Christophe et moi avons faits, qui sont à la fois similaires et assumés. Nous partageons à peu près les mêmes références cinématographiques. De mon côté, en ce qui concerne le graphisme, j’ai un fort désir de représentation visuelle proche du cinéma. À la base, je me suis lancé dans le dessin avec l’envie de faire du cinéma. À travers le dessin, j’ai réalisé ce rêve en créant une sorte de cinéma figé sur les pages. J’utilise néanmoins tous les codes de la BD classique. Je craignais un peu, en travaillant intensément sur le dessin, de créer des bandes dessinées illisibles, comme celles que j’ai pu lire dans ma jeunesse, où le dessin était impressionnant mais le découpage et la narration étaient médiocres. Donc, en parallèle, j’ai vraiment mis l’accent sur la narration classique en BD afin d’assurer des pages très accessibles malgré un graphisme poussé à son maximum. Il est vrai que nous avons tous les deux une part de responsabilité dans les critiques portées sur le fait que notre série est assez connotée. Pour ma part, je prends du plaisir dans mon travail de dessinateur, c’est ce qui compte avant tout pour moi.

Pouvez-vous nous donner un bref aperçu du synopsis d’Eternum ? Si mes souvenirs sont bons, l’histoire se déroule dans un avenir lointain, avec une colonie humaine travaillant sur un satellite qui fait une découverte intrigante. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur le scénario de cette mini-série ?

Oui, c’est un consortium terrestre qui s’est étendu sur plusieurs planètes du système solaire pour exploiter des minerais, probablement ceux qui sont épuisés sur Terre. Bien qu’on n’entre pas dans les détails, je suppose que c’était un peu l’idée de Christophe. Mais bon, c’est un thème récurrent dans de nombreux films. Donc là, ils sont sur la lune d’une planète, mais je ne me rappelle plus laquelle. Ensuite, ils découvrent dans une caverne une sorte de sarcophage. Mais bon, c’est similaire à ce qu’on voit dans 2001 avec le monolithe, ou dans Alien. C’est un motif récurrent dans beaucoup de films de genre. Je pense que Christophe a été inspiré par tout ce cinéma-là. Dans ce sarcophage, ils découvrent l’œuvre, comme on le voit dans le tome 1. Et ils trouvent une femme, une femme censée être parfaite, du moins selon eux. Pour moi, la perfection est un concept discutable car elle peut être représentée de différentes manières. C’était un sujet de discussion quand il a fallu la dessiner. Christophe la voyait plutôt virginale, avec des cheveux blancs, blonds, une peau blanche. Je lui ai fait remarquer que c’était assez arbitraire, car cela correspondait au modèle de perfection des Caucasiens. Mais en Asie ou en Afrique, ce ne serait pas forcément la femme parfaite. Cela m’a un peu dérangé. Choisir son visage n’était pas facile. À un moment donné, j’ai même envisagé une femme aux visages multiples, capable de changer d’apparence, mais je ne pense pas que Christophe aurait été d’accord. Donc je n’ai même pas proposé cette idée à l’époque. Ils découvrent donc cette femme qui semble avoir une influence sur le comportement des gens qui l’approchent. C’est ce que l’on découvre progressivement dans la série : pourquoi elle a ce pouvoir, qui elle est, d’où elle vient.

Eternum T. 2/3
Christophe Bec & Jaouen Salaün © Casterman

Est-ce que vous avez remarqué une tendance dans les scénarios de Christophe Bec ? Il semble apprécier explorer des frontières et présenter un aspect assez manichéen dans ses récits, avec souvent un affrontement entre les forces du bien et celles du mal.

Il a un côté, alors je n’en ai jamais parlé avec lui. Je ne sais pas quelles sont ses croyances, mais il a un côté...

Mystique ?

C’est presque mystique, ouais. Presque comme la doctrine catholique. Parce que là, on est dans la Bible, je dirais. C’est aussi influencé par le cinéma américain, qui est très porté sur ce genre de dualité. Ils ont ce puritanisme bien marqué. C’est comme si tu devais choisir un camp : soit tu es du bon côté, soit tu es du mauvais côté. Soit tu es un héros, soit tu es un vilain.

Et vous ne partagez pas les mêmes références. C’est bien cela ?

Non. Pour ma part, je ne renie pas les références que nous partageons sur ces œuvres. J’apprécie aussi les grands blockbusters américains tels qu’Alien ou même Prometheus, malgré les critiques qui ont pu les viser. À mon sens, ce sont de bons films, surtout au niveau de la réalisation, avec des images et une photographie de qualité, ainsi qu’une musique soignée. Certes, le scénario peut laisser à désirer, mais je pense que l’on attend souvent trop du scénario. Il est difficile de créer quelque chose de véritablement nouveau. Il faut être visionnaire et il y a très peu de personnes qui le sont. Prenez par exemple Philip K. Dick, un visionnaire total, dont les idées continuent à influencer le cinéma même cinquante ans après. C’est à la fois impressionnant et effrayant. Les producteurs actuels ne sont pas toujours prêts à soutenir des idées totalement nouvelles qui pourraient être perçues comme trop risquées. On se contente souvent de revisiter ce qui a déjà été fait. En tant que créateur, même lorsque nous proposons des idées légèrement au-dessus de la moyenne, nous sommes souvent confrontés au refus des producteurs qui ont peur de franchir une barrière. Prenons l’exemple de John Carpenter, un réalisateur génial qui a souvent été critiqué pour ses films de série B. Aujourd’hui, il inspire de nombreux jeunes réalisateurs. Être artiste, c’est savoir accepter d’être marginalisé, de vivre en marge du système, sans forcément avoir de moyens financiers. C’est là que naissent les idées et les visions. Pour ce qui est de Christophe, comme beaucoup d’autres, il fait partie intégrante du système. Nous ne nous côtoyons pas beaucoup, mais je l’apprécie en tant que personne, bien que je le trouve assez complexe. À mon avis, il est partagé entre le désir de réussir, comme nous tous, et la peur d’innover. Nous évoluons tous sur des chemins déjà tracés, et dès que l’on s’en éloigne un peu, on nous le reproche. C’est un véritable défi de créer quelque chose de nouveau dans ce contexte, car dès que l’on tente l’originalité, on se heurte également à la critique. La création aujourd’hui est difficile, avec une multitude d’œuvres qui voient le jour en permanence.

Eternum T. 2/3
Christophe Bec & Jaouen Salaün © Casterman

Quels bénéfices retirez-vous de votre implication dans le domaine de la bande dessinée ? En tant que storyboarder travaillant dans la publicité, pourriez-vous nous en dire un peu plus sur votre métier ? Par ailleurs, pourriez-vous partager quelques informations sur les campagnes publicitaires sur lesquelles vous avez travaillé ? Était-ce une ou deux campagnes ?

Je n’ai pas la télé, bizarrement. Je ne vois même pas ce qui sort.

Aujourd’hui, ça passe sur YouTube.

J’ai beaucoup travaillé, mais je ne recherche pas activement de nouveaux projets. Ce n’est pas que cela ne m’intéresse pas, je n’ai simplement pas d’opinion tranchée à ce sujet. Je ne suis pas nécessairement un fervent partisan de la publicité. J’ai un peu atterri dans ce domaine par opportunité, afin de gagner ma vie. Il est difficile de vivre de la BD. Personnellement, je ne suis pas un amoureux de la pub. Ce n’est pas quelque chose qui me captive particulièrement. Je ne suis pas très au fait des dernières tendances dans ce domaine. Par le passé, j’ai beaucoup travaillé sur des campagnes publicitaires pour Renault, les affiches Ray-Ban, ainsi que pour des marques comme Orange, Danone et Nestlé. J’ai réalisé divers projets dans le domaine de la publicité.

Eternum T. 2/3
Christophe Bec & Jaouen Salaün © Casterman

Que vous apporte la BD ?

Pour moi, la BD représente une évasion. J’explore principalement le genre de la science-fiction, le space-opera. C’est une porte vers l’inconnu, une exploration de l’immensité du cosmos, de l’espace, de l’ailleurs, de l’infini, de la possibilité de vie extraterrestre. Bien que je me retrouve souvent dans le domaine de la BD de genre, je m’intéresse davantage à l’aspect métaphysique de la science-fiction. Ce qui me fascine, c’est l’exploration de l’homme face à lui-même dans le vide cosmique, en dehors de son confort et de son contexte habituel. Lorsque je crée des univers, je me pose des questions sur le sens de notre existence, notre place dans l’univers, et notre destinée. Personnellement, je ne cherche pas à laisser une trace éternelle de mon passage, car je trouve cette idée prétentieuse. Ce qui m’importe vraiment, c’est d’explorer des univers qui me sont propres et de partager ces expériences avec d’autres, si possible. Si je continue dans la BD à l’avenir, ce sera pour tenter d’insuffler cette transcendance à travers mon art. En ce moment, c’est à travers le dessin que j’exprime cela, mais j’envisage également d’autres formes d’expression artistique, comme la sculpture ou le cinéma. Mon objectif ultime est d’aller vers la mort sereinement, en explorant et en partageant des sensations uniques qui me sont propres. Ce qui compte le plus pour moi, c’est de transmettre ce souci de la transcendance à mes enfants, car la filiation est ce qui a vraiment de l’importance pour moi. La transcendance que je cherche dans mon art n’est pas nécessairement religieuse, étant donné que je suis agnostique. C’est plutôt une quête personnelle d’élévation spirituelle et d’expansion de l’esprit, qui me procure une profonde sérénité lorsque je parviens à l’atteindre à travers mes créations artistiques.

Eternum T. 3/3
Christophe Bec & Jaouen Salaün © Casterman

Vous n’étiez pas certain de revenir rapidement à la BD après la clôture d’Eternum ?

Franchement, honnêtement, j’ai mis du temps à y revenir pour diverses raisons. J’y suis revenu avec Christophe, on s’est entendu sur un certain esprit. Finalement, je prends quand même du plaisir, mais j’éprouve aussi une certaine frustration. Je pense que de ce côté-là, Christophe est peut-être un peu plus orienté blockbuster que moi. Personnellement, j’aurais aimé, même si dans le tome 3 nous nous étions orientés vers quelque chose de plus intimiste, disons plus « livre d’auteur », mais si je devais revenir, ce serait dans cette direction. Mon but serait de parvenir, malgré des visuels élaborés, à proposer quelque chose de moins hollywoodien, mais ce n’est pas facile.

C’est quand même assez paradoxal de vous entendre dire ça quand on voit le travail que vous avez fait sur cette série.

Bien sûr, à quel niveau vous voulez dire ? Le fait que je n’ai pas forcément le désir de continuer ou le fait de...

(Je le coupe) Votre style graphique est plutôt flamboyant et visuellement attrayant, mais vous ne semblez pas être particulièrement tenté par le fait de produire des œuvres dans le genre des « blockbusters ».

Je pense que, fondamentalement, il y a un désir de ma part de dessin, qui représente pour moi une immersion totale, une façon d’explorer des horizons infinis. Cela me permet de vivre l’aventure en tant que premier lecteur, si vous voulez. En plus, cela comble mon aspiration cinématographique. Je le fais avec mes modestes moyens, seul chez moi, sans prétention, et parfois, c’est assez jouissif de créer quelque chose d’énorme, comme le décollage d’un porte-avions, par exemple. Bien sûr, je suis conscient que, de nos jours, avec les avancées technologiques, même un individu seul peut réaliser des prouesses visuelles remarquables, mais c’est tout de même un plaisir de le faire à ma manière. Je change, comme tout le monde, je suppose. Ce que je dis aujourd’hui pourrait bien être différent dans deux semaines. Cependant, je suis venu au dessin relativement tard, ce n’était pas inné pour moi. C’était plutôt un processus de découverte de soi, un voyage personnel à travers lequel j’ai tenté de comprendre mon identité et mon parcours. Pour moi, le dessin a joué un rôle crucial dans ma transition de l’adolescence à l’âge adulte. Je l’ai découvert à 16 ans, et depuis, il a été un compagnon constant dans ma vie d’adulte. Maintenant, en tant que père de trois enfants, je dessine chaque jour, presque comme une routine. Mais je ne suis pas du genre à passer mes vacances à croquer des esquisses dans un carnet. Le dessin reste avant tout une activité professionnelle pour moi, bien que j’y trouve toujours une passion. Cependant, je suis confronté à des dilemmes. Ma femme, notamment, me pousse à ralentir, à ne pas me sacrifier autant pour mon art. Je suis conscient que passer des heures interminables à travailler sur une planche pour des BD qui sont parfois lues en un instant peut être un défi. Bien sûr, cela me permet de satisfaire cette quête introspective qui me rend serein d’un certain point de vue. Mais dans ma vie sociale, le coût physique suscite des questions sur le sens de tout cela.

Eternum T. 3/3
Christophe Bec & Jaouen Salaün © Casterman

Pour ce qui est du cinéma et de la science-fiction, auriez-vous plutôt été dans la lignée de Stanley Kubrick ?

Ah oui, tout à fait. Je crois que Stanley Kubrick avait une vision très profonde - presque surhumaine. C’est comme s’il avait accès à des vérités que nous ne saurions peut-être découvrir qu’à la fin, en mourant. La mort est un sujet qui m’interroge beaucoup depuis mon enfance, et je sais que pour beaucoup de gens, c’est quelque chose qu’il faut ignorer ou occulter. Pour ma part, ce n’est pas une source de peur, mais plutôt d’attraction. Pas dans un sens morbide, mais comme une fascination pour ce qui se cache au-delà. Kubrick, c’était un génie. Au-delà de sa maîtrise technique et artistique, il y avait cette dimension transcendante dans tous ses films. Même si 2001 est souvent mis en avant pour son importance dans le genre de la science-fiction, ce n’est pas nécessairement celui qui me touche le plus. C’est plutôt ce qui émane de ses films, cette puissance sous-jacente, qui me fascine. Je n’ai pas l’ambition d’atteindre de tels sommets, car je crois que très peu d’êtres humains sont capables de cela. Des artistes comme Kubrick, Philip K. Dick, ou David Lynch, ils sont dans une autre sphère. Bien sûr, en tant que français, nous avons été influencés par ces génies de l’image et du cinéma, mais ce n’est pas forcément notre culture, et cela peut parfois nous limiter dans notre expression artistique.

C’est la culture latine, quoi.

Bien sûr. La culture latine, en effet. C’est que, fondamentalement, on tire notre inspiration d’un monde que nous avons façonné. Les Américains, au départ, sont issus des Européens, même si les brassages culturels sont nombreux là-bas. Mais bon, c’est un sujet qui mérite une discussion approfondie. Toutes ces civilisations, tout cet héritage, suscitent beaucoup de réflexions et offrent des pistes d’exploration riches en enseignements. Mais bon, l’avenir nous dira ce qu’il en sera.

Eternum T. 3/3
Christophe Bec & Jaouen Salaün © Casterman

Voir en ligne : Découvrez la série "Eternum" sur le site des éditions Casterman

(par Christian MISSIA DIO)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

🛒 Acheter


Code EAN : 9782203086036

En médaillon : Jaouen Salaün
Crédit photo : DR

Exposition Jaouen SALAÜN - Elecboy
Du 10 février au 2 mars 2024

Galerie Huberty & Breyne
BRUXELLES | Châtelain
33, place du Châtelain
Mercredi > Samedi 11h - 18h
Entrée libre

Trilogie Eternum - Par Jaouen Salaün & Christophe Bec - Casterman. 24 x 32.1 cm. 48 pages couleur. 13,95 €/l’album. Albums parus entre le 26 juin 2015 et le 4 octobre 2017.

À lire sur ActuaBD.com :

Suivez Jaouen Salaün sur Facebook et sur Instagram

Casterman ✍ Christophe Bec ✏️ Jaouen Salaün Science-fiction Fantastique France
 
CONTENUS SPONSORISÉS  
PAR Christian MISSIA DIO  
A LIRE AUSSI  
Interviews  
Derniers commentaires  
Abonnement ne pouvait pas être enregistré. Essayez à nouveau.
Abonnement newsletter confirmé.

Newsletter ActuaBD