Le gang des postiches, vous connaissez ? Probablement pas si vous avez moins de 40 ans. À l’image d’un Mesrine, ce petit groupe de gangsters a fasciné la France durant près de 10 ans en multipliant les pillages de banques. Avec un modus operandi qui les a rendus célèbres : des déguisements, changeants et souvent farfelus, pour chacun de leur braquages.
En s’immergeant dans leur vie -car on va ici largement au-delà du polar, David B. nous tisse une trame époustouflante, qui se lit avec un engouement constant. Même son chapitrage tendu apporte du souffle au récit. Si l’on suit à la fois certains préparatifs, les vols en eux-mêmes, la police qui patauge et tempête, on assiste également à une véritable vie de communauté.
Évidemment, ce gang parait plutôt sympathique, attachant parfois même. Mais ridicule aussi. Et pathétique, notamment sur la fin. Cette empathie peut créer l’embarras chez le lecteur, mais comment y échapper ? Après tout, le Mesrine de Richer, au cinéma, navigue dans les même eaux.
Grâce au dessin de Tanquerelle, remarqué dans La Communauté, Les Faux visages bénéficient d’une sacrée touche d’époque. Il n’a pas son pareil pour arrondir les visages et les fixer immédiatement dans la rétine du lecteur. Et que dire du Belleville des années 1970 et 1980, alors en pleine mutation ? Une merveille de restitution.
Autant de qualités qui font de ce one shot épatant un must du genre, à la croisée de la chronique sociale, de la comédie et du polar au long cours.
(par David TAUGIS)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Les Faux Visages - David B. & Tanquerelle - Futuropolis