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Posy Simmonds Grand Prix d’Angoulême 2024 : pour la première fois, la Grande Bretagne…

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 24 janvier 2024                      Lien  
Décidément, 2024 aura été son année. Après la parution d’un nouvel album, True Love, une sorte de monographie-anthologie en collaboration avec Paul Gravett (Ed. Denoël Graphic), et une grande exposition (toujours en cours) à la BPI du Centre Beaubourg à Paris, voici la grande autrice anglaise consacrée à Angoulême. Une première grande récompense attribuée à un talent de la bande dessinée britannique, Alan Moore ayant décliné la nomination suggérée par le FIBD voici quelques années.

Certains voyaient arriver Dan Clowes, dans le sillage de Chris Ware ; Catherine Meurisse, à force de la voir depuis quelques années passer son tour au dernier poteau. Eh non, ce sera la discrète et charmante Posy Simmonds que les bookmakers des bruits de couloir donnaient gagnante.

« Présente-t-on Posy Simmonds, la grande dessinatrice anglaise autrice de "Gemma Bovery", de "Tamara Drewe", déjà « Grand Boum » de Blois et bientôt, peut-être, Grand Prix à Angoulême ?  » écrivions-nous en octobre dernier à propos de son exposition-rétrospective à la Bibliothèque Publique d’Information du Centre Georges Pompidou-Beaubourg à Paris. Déjà « Grand Boum » du Festival de Blois en 2021, ce qui confirme la réputation de « faiseur de rois » de l’événement blésois, l’année 2023 semblait effectivement tracer une voie constellée de roses de l’autrice anglaise vers la distinction suprême de la bande dessinée francophone.

Posy Simmonds Grand Prix d'Angoulême 2024 : pour la première fois, la Grande Bretagne…
Posy Simmonds et son éditeur Jean-Luc Fromental (Denoël Graphic)

Il faut dire que Posy est la tête d’affiche du catalogue de Denoël Graphic, un éditeur qui a fêté ses 20 ans en 2023, très bien défendu par l’agence Sylvie Chabroux, pour qui cette édition du Festival d’Angoulême comporte une autre consécration puisqu’un autre album de Denoël Graphic, Le Ciel dans la tête de Antonio Altarriba, Sergio García Sánchez et Lola Moral, favori de la rédaction d’ActuaBD, a raflé le Grand Prix ACBD de la Critique 2024 et figure dans la sélection officielle du Festival cette année, avec en perspective un Fauve d’or ?

Posy Simmonds et son biographe Paul Gravett

Et à propos d’affiche, une des expos-phares de cette édition du FIBD, l’exposition « Croquez ! » à la Cité de la Bande Dessinée et de l’Image est là encore précisément signée de sa main. Elle en croque, en effet.

La dessinatrice-star du Guardian de Londres, on l’a déjà dit, connaît bien la France. Pour elle, le Brexit fut un crève-cœur, tant l’accueil a son travail en France est sans commune mesure avec le peu de considération dont la BD fait l’objet dans son pays. Elle emmène avec elle un tradition du dessin anglais d’une élégante lignée et à l’esprit pétri d’understatement. C’est elle que l’on célèbre à Angoulême aujourd’hui.

En son absence, hélas, car elle est aujourd’hui coincée à Londres en raison d’une intervention médicale (rien de grave, rassurez-vous) qu’elle ne pouvait reporter, elle ne pourra venir saisir la statuette devant les photographes. Elle se rattrapera sans aucun doute l’année prochaine.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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Denoël Graphic ✏️ Posy Simmonds 🏆 Grand Prix du FIBD d’Angoulême
 
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22 Messages :
  • C’est encore une femme, Messieurs les grincheux, j’ai vu des commentaires sur ce site qui disaient qu’elles n’étaient là que pour faire de la figuration, de la décoration.
    Et bien non, le grand jury a tranché !
    Bravo à Posy ! Son choix risque de moins choquer que celui de la punk-destroy-artie Julie !
    Il me semble qu’une partie de son oeuvre reste inédite en français, notamment une série publiée dans la presse sur les bobos anglais, j’espère que Denoël la publiera avant Pâques, c’est sans doute aussi bien vu que les Frustrés de Bretecher !
    Quant à David, pardon Daniel Clowes, j’espère qu’on le reverra l’année prochaine !

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    • Répondu le 25 janvier à  06:48 :

      Je suis auteur et j’ai voté pour elle non pas parce que c’est une femme mais pour les qualités de son œuvre.
      D’habitude je ne vote pas au second tour mais là, je me suis dit qu’une autrice de son talent le méritait et en plus, mettre en avant la bande dessinée britannique serait bien pour le festival de 2025.
      La BD française mainstream du "réel ou "indé", les américains du comics ou de l’underground, ça va, on connaît.
      Une expo Posy Simmonds, oui !
      Et une expo sur la bande dessinée britannique conçue et dirigée par Paul Gravett, ce serait vraiment ouvrir une porte.

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  • Formidable ! Bravo à elle !

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    • Répondu le 24 janvier à  22:06 :

      Je ne sais pas qui a dit que les femmes n’étaient là que pour faire de la figuration. Elles sont systématiquement majoritaires en finale depuis qu’on a eu la bonne idée de faire remarquer au FIBD qu’il les ignorait totalement. Ce qui reste contestable c’est l’organisation de ce pseudo-scrutin opaque mais il ne fait pas de doute que Posy Simmonds mérite largement son Prix.

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  • Pour elle, le Brexit fut un crève-cœur pour elle,

    Il y a un doublon !!!!

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    • Répondu par Milles Sabords le 25 janvier à  06:22 :

      Il y a d’autres femmes qui auraient méritées ce prix par leurs parcours foisonnant ; comme Valérie Mangin, Jeanne Puchol ou Béatrice Tillier…

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      • Répondu le 25 janvier à  07:52 :

        Des noms vous pouvez en citer des dizaines, y compris des inconnues, des scénaristes ou des illustratrices, histoire de râler comme d’habitude.

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        • Répondu par Milles Sabords le 25 janvier à  17:07 :

          L’herbe n’est pas plus verte ailleurs et malgré tout ce l’on entend, à quelques rares autrices qui reviennent régulièrement dans les médias (même chose pour les auteurs), la grande majorité des femmes dans la BD restent invisibles. Je vous conseille le formidable documentaire toujours visible sur la plate-forme de FranceTV : Deuxième sexe et 9ème art.

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      • Répondu par rémi le 25 janvier à  11:31 :

        Pour une fois que je suis d’accord avec vous, il serait dommage de ne pas le noter !
        Oui il y a en effet beaucoup d’oublié.e.s, car les médias tournent en boucle avec une petite poignée d’auteurs, toujours les mêmes, surmédiatisés, qui passent bien / sont à la mode / sont demandeurs / bon clients, etc...invisibilisant les autres. Mais c’est un peu partout pareil finalement.

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        • Répondu le 25 janvier à  15:40 :

          Considérer que Posy Simmonds ou Daniel Clowes sont "surmédiatisés" c’est quand même dire un peu n’importe quoi. Vous passez seulement pour des gros jaloux.

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          • Répondu par rémi le 30 janvier à  10:02 :

            Est-ce que j’ai parlé de Posy Simmonds (dont je me réjouis qu’elle ai obtenu le prix) ?Non, j’ai juste répondu au commentaire de Milles Sabords qui notait que beaucoup d’autres autrices (et auteurs) étaient complètement invisibilisés. C’est tout.

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        • Répondu par Lena M. le 25 janvier à  18:37 :

          Enfin, je ne pense pas que Posy ait été surmédiatisée les années précèdentes. Pas vraiment d’arsenal Marketing à sa disposition, ou plutôt de son éditeur. Une expo à Beaubourg, mais pas de pubs sur les abribus ou dans les couloirs du métro parisien.
          Je ne connais pas son oeuvre, mais je vais m’y plonger !

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          • Répondu par Milles Sabords le 26 janvier à  06:12 :

            Posy a été très surmédiatisée ; entre autre lors de la sortie des 2 films adaptés de ses BD (celui avec Fabrice Luchini a fait couler beaucoup d’encre) et puis, des auteurs et autrices qui ont eu droit à une expo à Beaubourg, ils ne sont pas légion !

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            • Répondu le 26 janvier à  09:23 :

              Ce n’est pas du tout ce qu’on peut appeler une surmédiatisation. C’est embarrassant cette aigreur et cette jalousie qu’on ressent à la lecture de tous vos messages. Vous avez raison de rester anonyme si vraiment vous faites de la BD. Là où je vous rejoins pourtant c’est quand vous dites que les auteurs comme les autrices restent invisibles dans les grands médias. Personnellement je trouve ça très bien comme ça. Vous avez probablement envie d’aller faire le pitre et vous faire applaudir chez Léa Salamé ou Cyril Hanouna, mais ce n’est pas mon cas.

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              • Répondu par Milles Sabords le 26 janvier à  13:20 :

                Je disais simplement à Léna M. qu’elle ne se rend pas compte que tout le monde n’a pas l’opportunité d’exposer à Beaubourg, c’est quand même énorme quant cela vous arrive en tant qu’artiste ! Ce qui montre déjà l’impact de sa surmédiatisation à l’époque de son carton en librairie, puis de l’adaptation cinématographique de son travail. Plus d’une fois les médias Français on mis à l’honneur Posy. C’est un constat, pas de l’aigreur. Mes messages, Salamé, Hanouna… mais quel rapport avec la choucroute ?

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                • Répondu le 26 janvier à  18:59 :

                  Le rapport c’est que de tous vos messages transpirent le désir de reconnaissance et de notoriété qui vous habite et l’envie que vous inspire la médiatisation des autres. Vous commencez par dire que bien d’autres personnes auraient mérité le Prix et que Simmonds a surtout bénéficié d’une médiatisation… Ensuite vous essayez de nuancer et de vous rattraper mais c’est trop tard. Vous avez laissé passer votre petite musique aigre et amère…

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                  • Répondu le 27 janvier à  10:20 :

                    Il faudrait quand même que je sois très con pour réclamer de la notoriété ou de la reconnaissance en utilisant un pseudo. Il n’y a pas non plus d’aigreur ou de jalousie mal placée à dire que Jeanne Puchol, dont je lui trouve un immense talent à se fondre dans diverses thématiques BD, mérite largement ce prix. Sa carrière également exemplaire a certainement inspirée une nouvelle génération de dessinatrices, sans compter ses combats aux côtés de Florence Cestac pour qu’on laisse plus de place aux femmes dans la BD. Et je pourrais vous parlez dans des termes tout aussi élogieux d’autrices comme Magda ou Anna Miralles, ou Elsa Charretier, qui pour le coup, fait un incroyable parcours aux States. Posy à une belle carrière chez elle comme à l’internationale, mais en quoi sa très courte carrière chez nous a-t-elle marquée à ce point-là le paysage BD francophone pour recevoir ce prix ? Le public ne l’a connaît que sur deux albums. N’oubliez pas que le marché de la BD le plus important et le plus diversifié dans le monde, est ici, en France, c’est ce qui en fait aussi notre exception culturelle que tout le monde nous envie. Je ne fais pas du patriotisme, mais si l’on veut que nos auteurs et autrices s’exportent mieux à l’étranger, ça serait bien de les mettre à l’honneur au FIBD plutôt que de faire dans de la « vitrine médiatique ». La prochaine déferlante BD va être Coréenne, et la nôtre c’est quoi ? Bilal ou Moebius (pour résumé), ça fait un peu juste, non ? Il n’y a que la musique ou le cinéma (Anatomie d’une chute) qui fait mieux, dont la « french touch » est devenu un véritable label. En cherchant simplement à vous faire du « Milles Sabords » votre mauvaise foi l’emporte sur le fond du débat.

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            • Répondu le 26 janvier à  12:41 :

              Posy Simmonds est née en 1945. Elle a déjà une longue carrière derrière elle et elle n’est pas "médiatisée" en France depuis si longtemps que ça.
              Sa médiatisation est aussi le fruit d’un long travail. Sa médiatisation es tune reconnaissance de la qualité et la longévité de son œuvre.
              Elle est britannique. Et ça se voit et ça se lit dans son travail. La mettre en avant en l’honorant avec ce Grand Prix et cette expo à Beaubourg, c’est aussi donner un éclairage à ce qui se crée de l’autre côte de la Manche.
              Au Royaume-Uni, la bande dessinée n’a pas l’aura qu’elle a en France et en Belgique.
              Ce Grand Prix elle le mérite pour ce qu’elle a apporté à la bande dessinée internationale : son regard typiquement britannique. C’est cette rareté qui la rend si précieuse.

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  • The Guardian et non Gardian.

    Félicitations à Posy Simmonds !

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  • erreur de frappe ?
    il s’agit de The Guardian et non pas de The Gardian

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    • Répondu par Seb le 29 janvier à  10:56 :

      J’ai Gemma Bovery et Tamara Drewe, le 1er est pompeux le 2e plus sympa, mais ce ne sont que des adaptations de Flaubert et Hardy... Et son actu, True Love, a plus de 35 ans, même s’il est sorti l’an dernier pour la 1ère fois chez nous. Alors super, le petit monde bourgeois l’a adapté 2 fois en film, et il lui organise une expo à Beaubourg (parce que bon ouf, une autrice de BD qui adapte de la littérature, c’est le seul type de BD qu’ils peuvent lire) mais sérieusement, dans l’océan de production qu’on a connu l’an dernier, c’était réellement la personnalité qui méritait le plus d’être distinguée ? Je suis désolé mais effectivement cette récompense ne peut qu’apparaitre 1) forcée 2) sexiste et 3) profondément bourgeoise.

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      • Répondu par Gina Vanilla le 3 février à  17:17 :

        hihihi ! Posy est plus la victime de son succès que de la bourgeoisie, ses albums en français chez Denoël sont actuellement épuisés !

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