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Richard D. Nolane (1/2) : « Wunderwaffen met en scène les dirigeants nazis, des monstres décomplexés dans leurs actes et leurs propos »

Par Charles-Louis Detournay le 31 octobre 2014                      Lien  
En un peu plus de deux ans, la série "Wunderwaffen" a attaqué en piqué les étals des libraires avec une vigueur peu commune. Alors que le 6e tome de cette uchronie aérienne et fantastique vient de paraître, analysons le phénomène avec son scénariste-romancier.

Pendant des années, les lecteurs ont pu lire notamment vos Harry Dickson et les combats aéronautiques des Tigres Volants. Comment avez-vous été amené à passer le cap de l’uchronie avec Wunderwaffen ?

Richard D. Nolane (1/2) : « Wunderwaffen met en scène les dirigeants nazis, des monstres décomplexés dans leurs actes et leurs propos »
Quelques mois après le tome 5, le tome 6 vient déjà de paraître !

Les « pré-nazis » de Harry Dickson, tout comme les “vrais” de Wunderwaffen, trouvent leur origine dans mon grand intérêt depuis 40 ans pour le sujet. Quant aux avions, c’est une passion encore plus ancienne, remontant à mon enfance dans les années 1960, incarnée par le grand-oncle de ma mère, l’ingénieur général de l’armée de l’air Louis Mazier qui était une « vieille tige », le premier aviateur à s’être posé dans le Jura en 1911 et un ami de tous les héros de l’Aéropostale et des dirigeants de chez Latécoère. Imaginez ce que c’est pour un gamin de dix ans d’écouter quelqu’un qui avait bien connu Mermoz ! Étant un grand amateur d’uchronie depuis toujours, il était fatal que tout ça finisse par se croiser un jour dans une même histoire…

Le personnage central de Wunderwaffen est un pilote allemand devenu SS sous la contrainte. Fallait-il présenter un « bon » Allemand, même s’il abat des centaines de soldats alliés ?

C’est un faux débat. Cela voudrait dire qu’il n’y aurait que les soldats alliés à être « bons » ? Insensé ! Chacun faisait son devoir et s’il y eut infiniment plus de « monstres » dans le camp des vaincus en raison des idéologies qui l’animaient, notre camp a pas mal de choses à se reprocher lui aussi… Mais c’est le lot de toutes les guerres. Un bon pilote allemand avait comme premier devoir de détruire le maximum d’adversaires tout comme un bon pilote allié avait le même devoir dans l’autre sens. Ce n’est pas plus compliqué que ça.

Outre les fameuses armes spéciales des Allemands, votre récit se focalise également sur un nouvel Auschwitz : pourquoi avoir choisi d’imaginer une nouvelle atrocité réalisé par ce Sonderbüro ?

Tout d’abord, le Sonderbüro est un clin d’œil à un faux service allemand du même nom inventé dans les années 1970 par l’ufologue français Henry Durrant et qui se serait occupé des « soucoupes volantes » du Reich. Durrant avait fait ça comme un test pour voir à quel point certains auteurs de livres sur les ovnis pouvaient recopier les informations sans les vérifier. Avec un résultat édifiant…

Ensuite, en me mettant dans la peau des dirigeants nazis, je me suis demandé ce qui se serait passé si l’un d’eux, Himmler, s’était rendu compte que la Solution Finale pouvait être gérée d’une manière encore plus « rentable », en clair plus épouvantable, sauf aux yeux d’un dirigeant nazi. Le Nouvel Auschwitz et ce qui s’y passe apporte une réponse. Au moins, on ne pourra jamais me taxer d’être révisionniste !

Outre l’Uchronie, votre récit se teinte parfois de fantastique, alors qu’un escadron de « Trompe-la-mort » surgit, des hommes et femmes qui semblent presque invincibles. Est-il nécessaire de maintenir un tel suspens pour captiver le lecteur ?

Le projet initial de Wunderwaffen » était une mini-série destinée aux nombreux amateurs d’aviation qui, comme moi, étaient intéressés par les armes spéciales volantes allemandes. L’intérêt porté immédiatement par les commerciaux et les libraires à la vue des premières planches, nous a fait très vite changer de braquet. Ce qui n’a pas été pour me déplaire ! Alors, j’ai décidé d’amplifier l’histoire, de créer un univers uchronique consistant, et surtout de faire dans l’inédit en introduisant dans ce scénario aéronautique déjà un peu original des éléments inhabituels dans une série d’aviation comme les recherches paranormales du Reich et la mythologie noire autour des inventions révolutionnaires des ingénieurs nazis. Le tout raconté du point de vue allemand…

Le coffret regroupe les quatre premiers tomes de la série

Il vous a alors fallu agrandir votre documentation ?

Cela ne m’a posé aucun problème dans la mesure où je suis ces sujets sulfureux depuis plus de 40 ans, après les avoir découvert dans Le Matin des Magiciens de Bergier & Pauwels puis dans Le Nazisme, société secrète de Werner Gerson (Pierre Mariel). De plus, j’avais depuis longtemps l’envie d’écrire une histoire où interviendrait l’Ahnenerbe, l’espèce de « bureau de l’occulte » nazi créé en 1935 par Himmler. Avec Wunderwaffen, l’idée que l’Ahnenerbe se penche sur un projet d’une unité de soldats « trompe-la-mort » ayant prétendument hérité d’un talent de survie exceptionnelle issu de l’ancienne « race supérieure » aryenne n’a rien d’étonnant en soi dans ce contexte… Et c’est un bon ressort de scénario.

Wunderwaffen se centre également sur les personnages historiques que sont Hitler et ses comparses : Goebbels, Goering, Himmler, etc. Vous évoquez en détail les tensions (possibles) entre les uns et les autres, alors que la plupart des récits préfèrent les laisser dans l’ombre.

Bien sûr qu’ils sont des personnages à part entière ! Ce sont les marionnettistes, non ? Mais le vrai super-méchant de l’équipe, c’est Himmler. Ceci dit, je n’oublie pas pour autant Churchill et De Gaulle pour qui le lecteur éprouve tout de suite de la sympathie, et Truman mais qui, lui, paraît moins franc du collier. Et puis il y a Jacques Bergier, finalement le vrai « juste » de cette histoire… Pour en revenir aux dirigeants nazis, je les présente comme ils étaient dans la vie de tous les jours, des monstres décomplexés dans leurs actes et leurs propos. Puis je pousse le curseur un peu plus loin en les mettant en scène dans un univers où le Reich a retrouvé des chances de s’en sortir face aux Alliés, avec l’occasion de commettre plus de crimes encore…

Les derniers tomes de Wunderwaffen apportent un nouvel élément à la série : la présence d’un étrange vaisseau prisonnier dans les glaces de l’Antarctique.

À vrai dire, une fois que j’ai eu le feu vert pour amplifier le projet original, tout ce qui s’y passe maintenant, tout ce qui relève du fantastique, du paranormal ou de la SF s’est présenté d’un bloc à moi. Je le répète, mon but est de faire de Wunderwaffen une sorte d’ovni dans son genre, brisant des conventions et ajoutant des épices venues d’ailleurs. Ici, ma culture fort légère en matière de BD (je viens du roman, ne l’oublions pas..) est un atout, car je ne subis pas le poids des cadres associés au genre. Je fais ce que je veux, sans état d’âme, juste pour le plaisir de raconter une histoire que j’espère bonne et, surtout, sortant de l’ordinaire.

Retour en arrière, le temps du tome 5, pour mieux poser les fondations de cette uchronie guerrière

Avant de revenir à votre intrigue du tome 6, le tome 5 propose un habile retour en arrière sur la pierre angulaire de votre Uchronie : le D-Day transformé en Disaster Day...

Disons qu’initialement, j’avais prévu Disaster Day comme un tome 3. Puis c’est devenu le tome 4… Mais je me suis aperçu qu’avec les quatre premiers albums s’était construite une sorte de « Saison 1 » de la série, pour reprendre une terminologie propre à la TV, et on a vraiment bloqué cette préquelle, très important à long terme pour l’histoire générale, sur le T5. Et il s’est trouvé que c’était le volume prévu pour mai/juin 2014… Ça n’a rien eu d’un coup monté commercial. Juste un heureux concours de circonstances ! Cette préquelle avait pour premier but de mettre en scène le fiasco allié du 6 juin, un élément « parlant » pour les lecteurs, fiasco causé par une organisation et un renseignement très améliorés des Allemands mais aussi et surtout par une mystérieuse intervention “météorologique” qui va faire penser à Hitler que les Dieux nordiques sont venus à sa rescousse. Sauf que le Führer, une fois de plus, s’est trompé… Cette intervention est une des clés du dénouement final de la série.

Fournissez-vous la majorité de la documentation à Maza, ou doit-il lui-même faire des recherches ?

Maza est le rêve de tout scénariste. Il dessine bien et ce, du matin au soir, et il n’y a pas besoin de lui fournir la doc… Il suffit de lui dire dans le découpage : « ici c’est un avion de tel type, là le gars à un pistolet de telle marque, etc. ». Et hop, il vous sort le matériel exact ! Et en plus, il gère la partie couleur et les détails avec nos coloristes de Digikore à Bombay…

Le tome 5, Disaster Day, commémorait les 70 ans du Débarquement de Normandie avec originalité.

Comment vous documentez-vous pour décrire les batailles aériennes ?

Je me base sur les dizaines de livres que j’ai pu lire sur le sujet, écrits par des aviateurs alliés ou de l’Axe. Et j’y ajoute du spectaculaire, de « l’airporn » persifleront certaines mauvaises langues, et une touche occasionnelle de « gore » montrant la réalité de ces combats sanglants et acharnés. J’assume complètement car ça me plaît de faire ça. J’ai aussi intégré deux aviateurs émérites allemands dans mon équipe de « trompe-la-mort », car ils l’ont été dans la réalité : Hans Rudel, la terreur du Front de l’Est sur ses Stukas et dont la tête avait été mise à prix par Staline, et Hanna Reitsch, la pilote d’essai numéro 1 du Reich que rien ne sembla jamais pouvoir arrêter.

Les dossiers complémentaires sont toujours d’une grande richesse, mais sont quelquefois parfaitement authentiques, et parfois complètement imaginaires.

Ces dossiers prennent en compte le fait que la série se déroule en 1946 et 1947. Il y a donc forcément un mélange de réalité et de fiction. Aucun n’est donc « parfaitement authentique » sauf celui du T1 qui explique ce qu’étaient les « Wunderwaffen » dans la réalité, un peu pour planter le décor. Ensuite, ces bonus deviennent partie intégrante de l’univers uchronique et apportent des détails ou des explications qui ne figurent pas dans les BD. Il est important de les lire tous ! Il y en a un par album et c’est moi qui décide du contenu, ce qui est logique dans la mesure où je suis le seul à avoir une vision à peu près globale de ce qui devrait se passer (et encore, car l’histoire a une tendance à se nourrir aussi d’elle-même…). C’est un plus que semblent vraiment apprécier des lecteurs. Je les vois comme une sorte de réalité augmentée et, dans le T6, pour la première fois, il y a un renvoi dans une séquence de la BD au « bonus » d’un album précédent pour comprendre de quoi on parle…

Le Mur de l’Atlantique, revisité par Nolane & Maza

Avez-vous déjà imaginé une conclusion à Wunderwaffen ?

Oui, j’ai une fin toute prête, à mes yeux assez surprenante, que je pourrai mettre en action à partir du T8. Une fin qui pourrait ouvrir sur le début d’une autre série… Mais c’est une autre histoire. En tout cas, ça me rassure de savoir que si les lecteurs fatiguent ou si je sens que j’ai tout dit ou presque, je peux arrêter les frais avec une vraie chute. Quant à Maza, seule la mort semble-t-il pourrait l’arrêter !

Pour les mordus de la série, pourriez-vous commenter le tome 6 qui vient de sortir ? Comment s’articule-t-il par rapport au précédent et au suivant ?

Après l’intermède du Disaster Day, le tome 6 Le Spectre de l’Antarctique reprend l’histoire exactement là où elle a été laissée au T4, dans l’esprit « roman-feuilleton », sans temps mort, qui anime la série. Et le T7 reprendra l’histoire 5 minutes après la fin du T6…

Quant à la préquelle du T5, elle présente l’avantage de permettre au lecteur de découvrir l’univers de Wunderwaffen sans spoiler le reste de la série, qu’il vaut mieux autrement attaquer par le premier tome.

Nous reviendrons sur les spin-off de Wunderwaffen et le one-shot dédié à l’Orient-Express dans la seconde partie de cette interview.

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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De Richard D. Nolane, lire nos précédents articles :
- Soleil s’attaque à l’uchronie aérienne : « Wunderwaffen » !
- Millénaire : tomes 1 et 5
- Centurion tome 1
- Russel Chase, tomes 1 et 2

 
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13 Messages :
  • Cette fascination dans cette "oeuvre" (je suis trop gentil) pour les nazis est troublante et ne présage rien de bon.Ce n’est pas du révisionisme mais de l’opportunisme de bas étage.

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    • Répondu par Fabien le 1er novembre 2014 à  08:57 :

      Et que dire du révisionniste inverse ?

      Censurer l’histoire des perdants (César a phagocyté celle des gaulois) ? Oublier les leçons de l’Histoire (qu’est-ce qui a rendu possible le nazisme, pourquoi une guerre a été perdue) ? Masquer à tout prix une période historique au risque de rendre désirable ses pires travers (manipuler des foules grâce au populisme) ? Refuser d’analyser tout un pan de la science "parce que c’était des méchants" (Von Braun et ses fusées en prison, la Lune et le GPS bien plus tard) ?

      Ou tout simplement censurer l’imagination (point de "et si...") à cause d’un "politiquement correct" de perroquets conformistes ignares ("faut pas parler des méchants de l’histoire, jamais, ni se mettre à leur place, jamais, ils l’ont dit dans les journaux qui, eux, en parlent tout le temps pour dire qu’il ne faut pas s’y intéresser, que ça pue et que ceux qui s’y intéressent sont des salopiots, des criminels ou des dictateurs en puissance").

      C’est ce genre de comportements "vertueux" qui a initié la loi de juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, par exemple.

      http://neuviemeart.citebd.org/spip.php?article849&utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter

      (admirez la diversité des raisons "vertueuses" qui en sont l’origine, et ce que ça cachait derrière)

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      • Répondu le 1er novembre 2014 à  12:04 :

        S’y intéresser est une chose mais en être fasciné en est une autre et cette fascination , cette identification aux exterminateurs "vaincus", dans une certaine bd pose problème.
        Il faut choisir son camps.
        et si vous voulez vraiment vous intéresser aux nazis,à leurs batailles, si vous avez envie de vous identifier à eux, alors plongez-vous dans des oeuvres majeures d’historien Résumer tout cela dans une bd, avec une préoccupation scénaristique, de suspens, un souci esthétique ( de jolis avions) est vraiment borderline.
        Mis à part ce côté très limite, le cinéaste Alexandre Sokourov, a dit "le cinéma est le royaume des fainéants". C’est valable, à mon avis, pour un certain lectorat de bd (celle-là en particulier) aussi.

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        • Répondu par Fabien le 1er novembre 2014 à  15:51 :

          Si on lit bien l’interview de Nolane, on s’aperçoit que ce qui le fascine est bien moins la philosophie "national socialiste" que l’histoire personnelles d’hommes de tous camps qui ont influé l’histoire, et des technologies de quelque pays qu’elle vienne qui ont évolué d’une certaine façon (l’histoire des inventions, réelles ou avortées, est fascinante, oui).

          Et si l’on peut être troublé, c’est justement parce qu’il est très rare de voir, dans un récit d’imagination, le quotidien du camp militaire le moins glorieux.

          Ces personnages seraient-ils devenus tellement tabous qu’on ne pourrait les mettre en scène ailleurs que dans des documentaires ? Des personnes "dont il ne faut pas dire les noms", ni les "personnifier dans un récit fantastique" ?

          cette identification aux exterminateurs "vaincus", dans une certaine bd pose problème. Il faut choisir son camps.

          Pose problème à qui ? Et pourquoi faudrait-il choisir son camp ? L’Histoire ne l’a t-elle pas déjà fait ? Pourriez-vous me dire comment je devrais penser, SVP ?

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  • C’est toujours douteux cette passion de certains écrivains ou scénaristes pour le nazisme, c’est dérangeant (sans parler de la quantité de bd avec des croix gammées à chaque page).

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    • Répondu par Pirlouit le 1er novembre 2014 à  11:21 :

      Absolument. Le dessin des séquences aériennes est magnifique (digne des albums de Paquet), mais la lecture des premiers albums m’a laissé l’impression d’une certaine complaisance, sans doute liée à la fascination du scénariste pour cette période. Ce qui pouvait à la limite fonctionner comme un exercice de style sur deux ou trois albums ne gagne pas à être étiré sur la durée.

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      • Répondu par Jerome le 1er novembre 2014 à  12:44 :

        J’ai eu la "chance" de pouvoir lire en avant-première le prochain "Blake et Mortimer" qui m’a laissé le même goût amer. Il se situe dans une Seconde Guerre Mondiale à la fois fantasmée et réaliste, qui au final est... aseptisée : des prototypes d’avions allemands n’ayant pas volé sont présentés comme ayant réellement combattu et, pire, la découverte des camps de la mort et les atrocités du nazisme y sont totalement occultées. Le régime national-socialiste est présenté comme un ennemi, bien moins dangereux que l’imaginaire Empire du Thibet de Basam-Damdu....
        Deux années cruciales de la guerre y sont résumées en une seule case, qui omet de mentionner ces faits historiques importants.
        Certes, nous sommes dans la fiction, avec une part d’uchronie, mais ces lacunes, ces fascinations (exacerbées ou simplement esquissées, par l’importance accordée à la technologie, l’uniforme, etc.) ici comme dans le prochain opus de Blake et Mortimer, me laissent circonspect.
        Je redoute avec tout ceci une banalisation du nazisme et de la Seconde Guerre Mondiale, réduite à des batailles aériennes, des luttes de pouvoir, des variations uchroniques... qui au final laisseront aux lecteurs du futur, la sensation que la Bande dessinée en particulier, et la fiction en général, avaient une curieuse façon d’aborder l’Histoire contemporaine...

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        • Répondu le 1er novembre 2014 à  15:23 :

          "qui au final laisseront aux lecteurs du futur, la sensation que la Bande dessinée en particulier, et la fiction en général, avaient une curieuse façon d’aborder l’Histoire contemporaine..."
          ou qui laisseront au final l’impression aux lecteurs du futur que cette période funeste et ces atrocités, c’était de la bd...avec de "belles"images

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        • Répondu par Fabien le 1er novembre 2014 à  16:02 :

          pire, la découverte des camps de la mort et les atrocités du nazisme y sont totalement occultées.

          Figurez-vous que des millions, des milliards de gens, à cette époque, n’en ont entendu parler qu’à la toute fin, lorsque des films ont montré la libération des camps de la mort.

          La logique d’un bon scénariste, même uchronique, c’est de nous mettre dans le même état d’esprit.

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          • Répondu par Jerome le 2 novembre 2014 à  06:39 :

            Figurez-vous que le procès de Nuremberg avait été médiatisé. Il se tint du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946 Un "bon scénariste", je ne sais pas ce que c’est, et je me garderai bien de décerner des lauriers ou des cartons rouges, en matière de scénario. En revanche, quand on lit le résumé de deux années, de 44 à 46, en une case, vers la fin de ce Blake et Mortimer, qui est une combinaison d’articles de presse, on peut s’interroger sur le choix des articles, et sur l’absence de ceux qui traitent de la libération des camps par les Américains, les Russes, du Procès de Nuremberg, etc.
            Si l’omission de la Shoah ne vous gêne pas, bien aise à vous. Pour ma part, j’ai trouvé cette absence d’évocation troublante, pour ne pas dire inquiétante, ou révélatrice.
            Rappelons tout de même que le même scénariste, dans un précédent ouvrage, ne s’était pas gêné pour faire rencontrer Gandhi à ses héros et leur faire tenir des propos anticolonialistes très modernes - ce qui faisait légèrement anachronique, dans les années 20. Il ne mettait ni ses lecteurs ni ses personnages dans l’état d’esprit de l’époque, ni dans l’état d’esprit des personnages de son créateur. Mais je m’éloigne radicalement du sujet, qui est Wunderwaffen.

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  • Au moins grâce a cette interview, on commence à comprendre pourquoi le secteur de la BD va mal en France : les couleurs sont sous-traitées en Inde, et cela ne fait ni chaud ni froid au scénariste (en attendant que son boulot soit lui aussi délocalisé).

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    • Répondu par OhmyGod le 4 novembre 2014 à  11:37 :

      Est-ce que vous connaissez suffisamment la bd ?Je ne sais pas si c’est le secteur de la bd qui va mal en France (je ne le pense pas) ce serait plutôt les auteurs de bd qui vont mal et vû la pléthore de dessinateurs qui sortent des écoles et qui aimeraient se faire publier et surtout en vivre (tu peux rêver), c’est mal barré pour eux. Ce type de bd n’est pas représentatif et ne parle que pour elle -même.Cherchez bien et vous trouverez des pépites.

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  • Bonjour.
    J’ai été comme pas mal de gens ici mis très mal à l’aise par cette série qui alterne entre complaisance et fascination pour le pouvoir de destruction nazi. Le thème n’est pas nouveau : Le Grand Jeu de Pecau par exemple, même si la perspective est inversée, revient sur les mêmes fondamentaux : uchronie-fantastique, nazis, Jacques Bergier (il est partout) etc.
    Cependant ici il n’y a pas d’équilibre entre les deux camps. Au fil des pages et des tomes, combien d’avions allemands ont-ils été réellement abattus ? Y’a-t-il eu une victoire alliée ? Les trompes la mort accréditent-ils la thèse du sur-homme aryen ? On sait à l’avance pour chaque combat aérien que les nazis vont gagner c’en est devenu lassant et dégoutant au possible. On enchaine les horreurs les unes après les autres.
    On se demande presque pourquoi la guerre continue-t-elle encore.. .

    Il n’y a même pas un début de révolte morale ou active de la part des personnages. Oh ils pestent contre leur gouvernements, ils trouvent tout ça vraiment horrible et puis ils continuent.
    Leurs adversaires sont présentés au mieux comme faibles et au pire présomptueux voire criminels. Le T5 montre par exemple un bus scolaire français se faire écraser par le crash d’un avion allié - à quoi sert cette scène sinon à démontrer l’inconscience des alliés ? Voir leur responsabilité ? Leur culpabilité ? Le pire c’est ce nouveau Auschwitz magnifié, imposant, terriblement esthétique.

    Bref, inquiété par cette série.

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