Suite à l’explosion, cinquante tonnes de matière radioactive furent propulsées dans l’atmosphère, contaminant ainsi pour 25.000 ans l’environnement. Des milliers d’enfants furent atteints de cancer, sans parler de ce qui reste encore aujourd’hui à venir comme conséquences…
La ville de Pripiat, située à 3 km de la centrale, qui abritait 47000 habitants avec une moyenne d’âge de 26 ans, fut évacuée (après 36 heures de désinformation laissant les personnes dans l’ignorance) du jour au lendemain ; les habitants devant laisser derrière eux tout ou presque (animaux de compagnie, etc.) ! Par la suite, bien que toute la zone alentour fut inhabitable, certains parmi les anciens décidèrent d’y retourner vivre.
C’est l’histoire de Leonid et Galia - l’album s’ouvre sur leur retour dans leur maison qui par chance n’a pas été détruite. Un couple de vieux paysans, qui préfèrent retourner sur leur terre, bien qu’irradiée, pour la cultiver…
Le deuxième chapitre est un flash-back qui nous ramène avant la catastrophe. Vladimir et Anna, le gendre et la fille de Leonid et Galia, vivent à Pripiat ; Vladimir travaillant à la centrale. Ils ont un fils, Youri, et attendent un deuxième enfant. La vie est agréable à Pripiat et un parc d’attractions est même en construction… Quand le 26 avril 1986, le réacteur IV de la centrale nucléaire de Tchernobyl explose...
Les jours suivants, les autorités cachent la gravité de l’accident à la population (et au monde), puis, se rendant à l’évidence, décident l’évacuation de la zone !
Enfin, dans le dernier chapitre, nous suivons Youri et sa petite sœur Tatiana, 20 ans après, devenus adultes, partis sur les traces de la catastrophe pour comprendre et témoigner…
« Tchernobyl - La Zone » nous montre donc la catastrophe de Tchernobyl vécue par trois générations d’une même famille.
Cette bande dessinée, traduite de l’espagnol, est publiée en Espagne par Glénat et en France par Des ronds dans l’O, une petite maison d’édition aux titres souvent engagés.
Malgré le nombre de pages élevé et la construction non linéaire du récit, la lecture reste très fluide et agréable. Le dessin réaliste et parfaitement maîtrisé, bien qu’il s’agisse du premier roman graphique de Natacha Bustos, est très clair et là aussi agréable.
La catastrophe récente à la centrale de Fukushima au Japon nous rappelle qu’il est plus qu’urgent de nous interroger sur les dangers de l’énergie nucléaire… La pire catastrophe de Tchernobyl serait de l’occulter ; car les conséquences ne font que commencer…
Une lecture pédagogique inquiétante et malgré tout agréable.
(par François Boudet)
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