Fuyant le royaume d’Orwany, Pahn, un jeune palefrenier paniqué, fait la rencontre fortuite d’un garçon, Ashrel. Ce dernier semble développer un bien étrange don, celui de réveiller les morts, mais sans pour autant les ramener à la vie.
Mais Pahn cache lui aussi un secret, car il s’agit en réalité de la princesse de ce royaume enneigé, destinée à épouser un sombre et puissant seigneur. Nos deux compagnons d’infortune partagent donc leur terrible fardeau, tapis dans la tanière d’un savant mi-homme mi-monstre. Cette équipée bigarrée part rejoindre la grande ville d’Acromby, chaque jour attaquée par un dragon...
Dès sa première série parue chez Paquet, la jeune suissesse Valp avait frappé un grand coup avec Lock. Elle poursuit son ascension avec ce très beau conte paru chez Delcourt. L’éditeur ne s’y est pas trompé, en proposant un ex-libris de Kéramidas dans ce premier tome.
Si le scénario aurait pu être un peu plus conséquent pour bien pénétrer dans le premier tome de cette trilogie, le graphisme d’Ashrel est d’une redoutable efficacité : des personnages très bien campés, dotés de mimiques expressives, de grands décors dans des tons tranchés de noir, brun et blanc, et une utilisation hypnotique du rouge, balisant l’ensemble de l’album.
D’une grande dynamique, Ashrel est construit assez classiquement : un gentil avec un pouvoir hors norme, une jeune fille à protéger poursuivie par une méchante cousine, un vieux sage qui en sait plus qu’il ne veut le dire, le tout saupoudré par quelques monstres aussi mythiques que peu ragoutants. La recette est servie par un dessin enlevé qui permet de profiter pleinement d’un bon moment de détente.
(par Charles-Louis Detournay)
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Voir le dossier consacré par Delcourt à Ashrel : les 20 premières pages de l’album, les premières planches du tome 2, la galerie des personnages, etc.
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