Lors d’un voyage au Tibet, Egon Bauer, professeur d’anthropologie passionné de culture tibétaine, tombe sur un manuscrit qui pourrait révolutionner l’interprétation des Saintes Écritures. N’ayant plus de nouvelles de son père, Elen Bauer, accompagnée du détective Kevin Mc Bride, décide d’entreprendre le voyage jusqu’au monastère où il séjournait... avant que les Chinois n’y mettent le feu.
À moins d’être fan inconditionnel de ces polars ésotériques qui envahissent le 9ème art depuis que certains auteurs se sont emparés du genre avec talent, on entre dans ce récit à reculons.
Comment être encore surpris par toutes ces intrigues basées sur la quête effrénée de textes ou objets sacrés qui possèdent le pouvoir de changer la face du monde ? Et bien ici, la magie opère encore… Roberto dal Pra’ a l’intelligence de sortir des sentiers battus pour immerger ses personnages dans un Tibet envahi par la Chine et aux États-Unis gangrénés par le Maccarthysme. Le scénariste s’est inspiré de la thèse défendue par Nicolas Notovitch qui prétendit en 1887 avoir découvert à Lhassa des textes anciens relatant des tranches de vie de Jésus en Inde et au Tibet.
Le scénario, plutôt bien ficelé, s’appuie sur les dessins de Paolo Grella, réalisés en couleurs directes. Le style graphique évolue au fur et à mesure des planches et devient plus homogène dans le deuxième opus.
Il est juste dommage que Roberto Ricci qui officiait au storyboard sur le premier volume ait disparu du générique au deuxième. La qualité du découpage en prend un petit coup au passage. Ce Manuscrit interdit n’en reste pas moins palpitant.
(par Laurent Boileau)
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