Actualité

Astérix, la Ferrari de l’édition française, à l’Automobile Club de France

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 9 octobre 2017                      Lien  
C’était ce matin, à l’Automobile Club de France, la conférence de presse des éditions Albert René pour le lancement du nouvel album, "Astérix et la Transitalique", qui arrivera en librairie le 19 octobre prochain. Un album tiré à 2 millions d’exemplaires (5 millions dans toute l’Europe) dont on a découvert la couverture et un protagoniste… masqué.

Depuis « Le Ciel lui est tombé sur la tête », on est habitué à ce barnum millimétré que nous concocte à chaque fois le service marketing des éditions Albert-René. On convoque la presse, on ne vous raconte pas l’histoire mais on vous montre la couverture. On rappelle les chiffres, c’est important les chiffres !, que l’on égrène comme dans une production hollywoodienne de Manckiewicz  : 37 albums et 370 millions d’albums vendus, 111 traductions , 13 films dont 9 dessins animés, et un nouvel album tiré à 5 millions d’exemplaires (dont 2 en France) et traduits dans 25 pays, un Parc Astérix qui a attiré 50 millions de visiteurs, dont 2 millions depuis le début de l’année...

Astérix, la Ferrari de l'édition française, à l'Automobile Club de France
Suspense. Les Editions Albert-René dévoilent la couverture. Un non-événement pourtant très couru par les journalistes du monde entier.
De g. à dr. : Céleste Surugue (Ed. Albert-René), Jean-Yves Ferri, le journaliste François Busnel, Didier Conrad et Isabelle Magnac (Hachette Livre). Photos : D. Pasamonik (L’Agence BD)
Obélix en aurige.
© Ed. Albert-René.

On fait parler les auteurs qui lâchent quelques bribes d’infos sous l’œil vigilant de leur éditeur Céleste Surugue, Directeur Général d’Albert René et d’Isabelle Magnac, Directrice Générale du secteur Livres Illustrés France et Fascicules Monde à Hachette Livre : ce sera une course de chars à travers l’Italie romaine qui profite des magnifiques voies romaines qui parcourent l’empire et qui, comme chacun sait, mènent à Rome. On vous parle de chevaux, des différents véhicules – normal : on est à l’Automobile Club de France - et puis du méchant, car selon le principe hitchckokien, « plus réussi est le méchant, plus réussi sera le film. » Son nom ? Coronavirus, mais on apprendra que dans la traduction allemande, il ne conservera pas ce patronyme : « Trop dur… »

Re-suspense : le "méchant" s’appelle Coronavirus. Ca fait peur !
Le voici en chair et en latex avec Astérix et Obélix. Un petit air d’Iron Man, non ?

Mais… cachoterie à nouveau : notre méchant est un aurige… masqué ! Il est tout l’album des traits grimaçants de la comédie antique. On n’est pas plus surpris puisque le gimmick avait déjà été utilisé dans Michel Vaillant {} et Le Pilote sans visage. Et d’ailleurs le voilà qui vient, l’aurige, du fond de la salle, messieurs les journalistes !, accompagné d’Astérix et Obélix ! Arrive une espèce d’Iron Man antique aux couleurs, comme il se doit, de Ferrari. Un numéro d’Autoplus qui sort ces jours-ci rappelle combien Albert Uderzo était fan de ces bolides. Il s’en est payé une à l’âge de 48 ans, la première d’une collection. L’album devrait rendre hommage la marque au destrier noir.

Une planche du prochain album.
© Ed. Albert-René.

Uderzo d’ailleurs n’était pas présent à ce lancement, ni même Anne Goscinny. Mais en fait si : en professionnel consciencieux, le créateur avait fait au préalable une vidéo d’encouragement, saluant les deux auteurs du nouvel album : « Leur travail est formidable, extraordinaire ! » et de complimenter Ferri : « un garçon plein d’astuces et plein de talent  », et Conrad : « un dessinateur formidable qui a réussi à prendre ma patte, si j’ose dire ». Face un tel imprimatur, on s’incline façon Morituri te Salutant. Une vidéo émouvante où l’on voit le dessinateur un peu diminué, mais toujours alerte, qui a voulu remercier les auteurs d’avoir pensé à lui. Franchement touchant.

Dans dix jours, l’album sera dans les bacs. Nous vous en reparlerons.

Ils dirigent l’empire d’Astérix : Céleste Surugue, Directeur Général d’Albert René et d’Isabelle Magnac, Directrice Générale du secteur Livres Illustrés France et Fascicules Monde à Hachette Livre.
© Ed. Albert-René

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

🛒 Acheter


Code EAN : 9782864973270

Commander cet ouvrage chez Amazon ou à la FNAC

Asterix
 
Participez à la discussion
9 Messages :
  • Les journalistes ne sont pas obligés d’aller ce genre de conférence de presse. Si ?

    Répondre à ce message

    • Répondu le 10 octobre 2017 à  08:02 :

      Le jour où les journalistes ne voudront plus parler de ce dont toute la presse parle, ils n’auront plus qu’à se mettre à la littérature.

      Répondre à ce message

  • Elle est effroyablement ratée cette couverture. Passons sur le dessin (et les 2 attelages à l’arrière plan, complètement illisibles), mais pourquoi mettre 2 fois Astérix quasiment à la même taille dans le même lettrage, l’un sous l’autre ? C’est aberrant ! Qui a fait ça ? Il faut demander à des professionnels quand on sait pas faire, il existe de très bons graphistes.

    Répondre à ce message

    • Répondu le 10 octobre 2017 à  07:17 :

      Vous n’avez rien compris à la communication visuelle, vous ! Pour être populaire, il faut faire vulgaire (vulgāris). Vous n’allez pas maquetter un dépliant pour un supermarché comme une plaquette pour une boutique de luxe, si ? Ben c’est une erreur parce qu’alors, vous passerez à côté du public visé. C’est une couverture pour un album d’Astérix, pas pour un album de Tintin. Au contraire, je la trouve parfaite. La charte graphique est respectée et il y a exactement ce qu’il faut de dynamisme grâce à la composition bancale de l’image et de mauvais goût (les couleurs, choix typographiques). Ce mauvais goût qui rassure. Détrompez-vous, c’est aussi difficile à faire qu’une couverture pour Vanity Fair !

      Répondre à ce message

    • Répondu par Lusabets le 10 octobre 2017 à  07:22 :

      Bien vu, des fois que l’on ne sache pas qu’il s’agit d’un album d’ASTÉRIX.

      Répondre à ce message

      • Répondu le 10 octobre 2017 à  08:00 :

        Avec Goscinny et Uderzo, Astérix était une œuvre. Avec Uderzo seul, Astérix est devenu une marque. Avec Conrad et Ferri, Astérix est devenu le produit d’une marque. Évidemment qu’un produit n’aura jamais les qualités de l’original. Il y a quelque chose dans le duo Goscinny-Uderzo impossible à reproduire et tant mieux ! Mais grâce à ces emballages successifs (marque, produits), l’œuvre de Goscinny avec Uderzo demeure et demeurera longtemps et c’est l’essentiel !

        Répondre à ce message

  • Je veux juste, au milieu de cette docte discussion, témoigner de mon émotion de voir et d’entendre Albert Uderzo dans cet état de fatigue. et je m’interroge de savoir pourquoi cet homme âgé, s’implique encore dans la promotion de cet album. Ce n’est plus "son" Astérix et votre conversation en témoigne (Est-ce encore Astérix d’ailleurs ?). Il n’a rien à prouver ni à attendre.

    Répondre à ce message

    • Répondu par johnny le 11 octobre 2017 à  13:26 :

      En effet, une vidéo très émouvante.

      Répondre à ce message

      • Répondu par lk4605 le 12 octobre 2017 à  10:20 :

        ..très émouvant ,oui...Uderzo dit que ses problèmes de santé datent de quelques jours..rien de grave peut-être ..à 90 ans.!

        Répondre à ce message

CONTENUS SPONSORISÉS  
PAR Didier Pasamonik (L’Agence BD)  
A LIRE AUSSI  
Actualité  
Derniers commentaires  
Abonnement ne pouvait pas être enregistré. Essayez à nouveau.
Abonnement newsletter confirmé.

Newsletter ActuaBD