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Centre Belge de la Bande Dessinée : Jean Auquier démissionne

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 9 mai 2019                      Lien  
Une page se tourne au Centre Belge de la Bande Dessinée qui se désigne depuis peu comme le Musée de la bande dessinée de Bruxelles : Jean Auquier met un terme à sa mission de directeur général d’une institution qui s’apprête à fêter ses 30 ans.

« Je vais bien !  » martèle Jean Auquier qui annonce partir « pour des raisons de -bonne- santé  ». Il faut dire que, journaliste de formation, le Directeur Général du Centre belge de la BD se rend compte de la force symbolique d’une telle décision. Après 30 ans de service pour la maison d’abord pour la communication et des expositions, puis depuis onze ans au poste de Directeur Général, ce départ -effectif au 30 juin- pose forcément questions.

« Bien sûr, j’aurais pu attendre un peu et passer, à mon poste, la date fatidique des trente ans du Musée, explique-t-il sur sa page Facebook. Mais cela n’aurait pas été correct. Un anniversaire est moins un regard sur le passé qu’un jalon destiné à donner foi en l’avenir. En automne prochain, c’est bien le Musée et ses projets qui doivent être à l’honneur, pas son directeur général en partance. »

Centre Belge de la Bande Dessinée : Jean Auquier démissionne
Jean Auquier
Photos : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Arrivé dès la fondation de l’institution (au départ un projet de sauvetage d’un bâtiment Horta, bijou de l’Art Nouveau) créée par un ancien assistant d’Hergé, Guy Decissy avec l’architecte Jean Breydel, d’abord comme communicant puis comme responsable des expositions, enfin comme Directeur Général, un peu providentiel après la gestion pitoyable du précédent DG Michel Leloup, il a su, avec son équipe organisée autour de Jean-Claude de la Royère et Willem De Graeve, ramener l’institution vers une gestion plus saine. « Si je devais résumer les raisons de mon départ, j’écrirais simplement que je préfère passer la main quand les voyants sont au vert, que la gestion quotidienne est assurée et rassurante - la situation financière est particulièrement saine - que nos expositions sont de qualité, que la conservation travaille sans discontinuer à augmenter un niveau de compétence déjà appréciable, que le service pédagogique… que la bibliothèque… que le multimédia, etc. »

L’institution repose sur une association qui emploie 30 personnes (hors brasserie et librairie) et reçoit moins de 10% de subventions publiques, 70% du budget étant assuré par une billetterie qui affiche plus de 200 000 visiteurs par an (238 000 en 2018) et cinq millions en cumul en dépit d’un fléchissement lors des attentats de Bruxelles de 2016.

Il faut dire que les expositions sont de qualité, ne prétendant jamais à l’érudition et visant le grand public, celui qui aime Tintin et Les Schtroumpfs. En ce moment, deux expositions temporaires sont visibles qui illustrent sa politique : le dessinateur de Jeannette Pointu Marc Wasterlain et le dessinateur du best-seller flamand Urbanus, Willy Linthout -la parité flamand-wallon est parfaitement respectée !- et une Gallery, en ce moment consacrée à La Famille Blaireau-Renard de Brigitte Luciani & Eve Tharlet (Ed. Dargaud) permet de s’accrocher à l’actualité éditoriale.

Quid pour la suite ? Jean Auquier «  ne se reconvertira pas dans l’agriculture biologique » affirme-t-il. Sans doute continuera-t-il à conseiller le Centre de l’extérieur tout en s’employant à d’autres activités de transmission. Qui prendra sa succession ? Probablement Mélanie Andrieu, une Française d’origine, actuelle coordinatrice des Expositions et de la Conservation, en tandem avec Willem De Graeve, un duo qui est pour une bonne part du dynamisme de l’institution ces derniers temps, tandis que « JC » de la Royère est là pour assurer quelques temps encore une certaine continuité.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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1 Message :
  • Salute, cher Jean Auquier. En visite régulière avec enfants et petits-enfants, j’ai toujours fait de votre institution le clou de toute journée bruxelloise. Il y a 14 ans, j’ai eu la chance et la joie de vous rencontrer. Travailler avec vous à la sortie de la bio d’André-Paul Duchateau (éd. Memor) fut un immense plaisir d’un bout à l’autre de l’événement. Vous en fûtes la pierre angulaire, haute et inamovible ! Je vous fais un salut à la Conrad. Bon vent pour la suite. John F. Ellyton

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