Les deux plus importantes, selon Philippe Val, émanent de Dalil Boubakeur de la Grande Mosquée de Paris et de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), principale composante du Conseil français du culte musulman (CFCM). « Faut-il se réjouir ou déplorer les procès ? » se demande l’éditorialiste.
Ils auront, il est vrai, le mérite de clarifier le droit ou non de critiquer la religion en France.
Critiquer la religion devient un acte "raciste" ?
Mais Philippe Val ne laisse pas d’exprimer son inquiétude : « La loi de 1881 sur [la liberté de] la presse prévoit un délai de prescription de trois mois pour éviter que les journaux ne vivent pendant un an avec des épées de Damoclès au dessus de la tête, explique-t-il dans son éditorial. Or, les députés de la majorité ont modifié la loi, et inventé une nouvelle exception étendant le délai de prescription à un an pour les délits de presse à caractère raciste. Et nous sommes attaqués pour injure à caractère raciste, c’est-à-dire pour avoir « insulté la religion musulmane . » Curieuse république laïque où critiquer une religion est assimilé à une injure raciste, ou « race et religion veulent donc désormais dire la même chose » conclut Philippe Val.
Un procès politique
Il dénonce la manœuvre politique d’un gouvernement de droite qui a l’œil rivé sur le calendrier électoral (le procès devrait avoir lieu pendant la campagne pour les présidentielles) et en appelle aux citoyens : « Il s’agira donc d’un procès purement politique, ce qui est une nouveauté dans un État de droit. Qui plus est, ce sera le seul procès en Europe sur la publication des caricatures. Il est donc essentiel. C’est un enjeu de civilisation. »
Inutile de dire que nous suivrons son déroulement avec attention.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Notre interview de Philippe Val
En médaillon : Philippe Val. Photo : D. Pasamonik.
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