Les vacances d’été. Isshin et ses amis ont un grand projet qu’ils préparent depuis des mois : une virée à vélo le long des lignes à haute tension avec pour destination un pylône particulier : le n°28 de la ligne Tsukuhachi.
Une aventure d’enfants certes, mais qui n’a rien d’innocent, ou plutôt qui relève parfaitement de l’innocence juvénile : ils désirent retrouver une camarade de classe portée disparue depuis deux ans.
Isshin a mené son enquête en utilisant une photo, prise avec le téléphone de la disparue, publiée dans les journaux à l’époque. Il est sûr d’avoir identifié le mystérieux lieu de la photo et a convaincu ses deux amis de se joindre à son expédition. Ils partent ainsi en cachette un beau matin pour un périple de deux jours et sont rejoints par une autre camarade de classe, qui les suit par une raison inconnue...
On le devine, la piste qu’ils suivent est sans doute la bonne et plusieurs adultes s’intéressent à eux. Leur petit périple incognito à travers la campagne japonaise ne l’est pas tant que ça, surtout que l’un d’eux parle un peu trop sur les réseaux sociaux, en dépit du fait qu’il pense naïvement ne pas pouvoir être identifié.
Hôsui Yamazaki, connu en France pour être le dessinateur de Kurosagi - Livraison de cadavres, 27 tomes publiés chez Pika, est un maître de l’horreur : il faut donc avoir conscience dans quoi le titre embarque le lecteur. Ce premier tome ne propose pas de scènes violentes ou sanguinolentes, mais on comprend qu’il s’agit d’une histoire de tueur d’enfants, avec quelques images dérangeantes.
L’intrigue s’avère efficace en ce sens. Elle propose un mystère à tiroirs, avec une affaire dans l’affaire, et un premier suspect un peu trop évident pour que ce soit le véritable coupable. Les enfants portent le point de vue du récit et dans ce premier tome, leur aventure leur semble encore sans danger, avec des adultes qu’ils voient comme des gênes ou des alliés.
Un début aux effets bien dosés associé à un graphisme qui ménage parfaitement les deux faces de l’histoire : Club des 5 et Zodiac. Débuté en 2021 et toujours en cours de publication au Japon, Chasse au cadavre porte bien son nom. L’amorce de l’histoire s’avère efficace et réussie, nous laissant dans le doute sur ce que nous découvrirons au bout de ce voyage estival loin d’être ordinaire.
(par Guillaume Boutet)
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Chasse au cadavre T. 1. Par Hôsui Yamazaki. Traduction François Boulanger. Casterman, collection "Sakka". Sortie le 28 juin 2023. 192 pages. 8,45 euros.