Le message a été posté sur Facebook aujourd’hui à 13 heures par Gilles Ciment, ex-directeur de la Cité de la Bande Dessinée. Il est déchirant. Il raconte la situation d’un homme viré dans des conditions contestables et contestées de son poste de Directeur de la Cité.
Son crime ? Avoir contesté son éviction et porté son cas devant les tribunaux. L’origine de son crime ? Avoir essayé de défendre son institution contre les manœuvres du Festival de la Bande Dessinée et de son opérateur 9eArt+ dirigé par M. Frank Bondoux. Cela même contre son autorité de tutelle, le président de la Cité, le sénateur Michel Boutant qui, après avoir soutenu son directeur, en bonne girouette politique, s’est mis à le lâcher. Nos lecteurs savent cela. Nous en avons parlé en long et en large dans nos colonnes. Dans les circonstances de la politique actuelle, c’est hélas devenu une banalité.
Mais là où la situation dépasse les bornes et devient un scandale, c’est quand on apprend qu’elle met M. Ciment dans une position de non-droit. Voici ce qu’il écrit :
"La pétition qui circule depuis une semaine a levé le voile sur l’épreuve que je traverse. Mais concrètement, qu’est-ce que ça représente ?
Eh bien, j’arrive à la fin du SIXIÈME MOIS sans salaire ni indemnité chômage, du fait de la situation délirante dans laquelle m’a placé mon ex-employeur, qui se refuse à mettre un terme régulier à mon contrat (faute de motif), à me verser les salaires qui me sont dus (pour des périodes effectivement travaillées ou pour lesquelles il a perçu des indemnités journalières de l’assurance maladie !) et à me remettre les documents nécessaires à une prise en charge par Pôle Emploi, ce qui m’empêche de toucher les Assedics.
Je vous laisse imaginer ma situation : les traites de la maison à payer, l’eau, le gaz, l’électricité, toutes les dépenses de la vie courante, les frais de justice pour tenter de faire valoir mes droits, des enfants en pleine croissance à habiller et nourrir, le tout sans revenu DEPUIS SIX MOIS !"
Sa situation financière est devenue intenable :
"Aujourd’hui j’arrive au bout. La dernière réserve a fondu : après avoir éclusé notre épargne et celle de nos enfants (pour leurs futures études), c’est mon assurance-vie que j’ai dû essorer pour faire face aux échéances de cette fin de mois. Et ce qui se présente demain n’est guère réjouissant : le Trésor Public nous a laissé un peu souffler, mais le mois prochain il faudra passer à la caisse, et l’addition n’en sera que plus salée.
Concrètement, donc, ce n’est pas qu’une question de bon droit ou de combat contre un Ubu charentais : c’est une question de simple SURVIE. Comment faire face ? Je n’en sais rien et je n’en dors pas."
Il accuse nommément celui qui, selon lui, est responsable de sa situation :
"Que celui qui m’inflige ce traitement le fasse par plaisir, par négligence, par incompétence ou pour m’étrangler afin de me faire abandonner mes actions en justice importe peu : c’est une famille qui est maltraitée d’une façon odieuse par un élu de la nation, lequel se présente justement dimanche prochain devant les grands électeurs pour conserver son siège au Sénat.
Sans vergogne. Je me faisais une autre idée de la politique et des mandats électoraux avant de connaître, ici à Angoulême, les comportements du maire d’Angoulême Philippe Lavaud hier, du président du Conseil général et sénateur Michel Boutant aujourd’hui.
C’est cruel et consternant."
Nous ne pouvons que joindre notre indignation à la sienne. La lettre que nous écrivions hier à la ministre Filippetti vaut pour son successeur, Madame Fleur Pellerin. Il est inconcevable que la République ne fasse rien pour ce professionnel respecté et mondialement reconnu.
Il faut faire cesser ce scandale.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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