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Angoulême 2014 - Lettre ouverte de Didier Pasamonik au ministre de la culture, Aurélie Filippetti

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 25 janvier 2014                      Lien  
Ce matin, "Le Figaro" titre : "À quelques jours de son ouverture, le 30 janvier, rien ne va plus au festival du neuvième art." Madame la ministre, ne serait-il pas temps d'agir?

Madame la ministre, le Festival d’Angoulême va mal, ce n’est pas nouveau, mais il n’a jamais été aussi moribond. Bien entendu, la société 9eArt+ animée par Frank Bondoux et Marie-Noëlle Bas n’est pas pour rien dans cette déchéance, elle qui, jusqu’en 2017, s’assoit sur un contrat de 10 ans imposé à une association affolée par le licenciement de son précédent directeur général, Jean-Marc Thévenet, à qui l’on reprochait ce que 9eArt+ s’est arrogé sans coup férir : "prendre le pouvoir" sur le Festival International de la bande dessinée d’Angoulême.

Le FIBD a été créé il y a quarante et un ans par une association qui, depuis cette date, est grande consommatrice de fonds publics. C’est une association de collectionneurs et d’amateurs de bande dessinée qui ont eu la chance de voir leur petite kermesse de MJC devenir un événement de dimension internationale. Et disons-le tout net : ils n’ont pas démérité. Les plus grands auteurs de la bande dessinée mondiale se sont rendus dans cette petite terre de Charente, attirés par le cognac mais aussi par la dimension interprofessionnelle de cette manifestation.

Ce sont d’abord les grands auteurs qui ont fait cette manifestation : Hergé, Franquin, Morris, puis Moebius Tardi, Druillet, Gotlib, Forest, Fred, Wolinski, Goossens et bien d’autres... Ce sont les éditeurs aussi qui, chaque année, organisent sur des stands qui leur coûtent cher, des dédicaces avec des auteurs qu’ils ont souvent invités à leurs frais.

C’est enfin l’État qui, à travers ses différentes entités gouvernementales, régionales et municipales, a financé cette manifestation et qui, mieux, lui a offert des structures permanentes : une Cité de la Bande Dessinée comprenant un Musée de la BD, une Maison des auteurs et un cinéma qui animent la ville toute l’année, au-delà de l’organisation du week-end de la BD. Je n’ai pas le chiffre exact sous les yeux mais c’est en dizaines de millions que se comptent les investissements faits dans ces équipements.

Angoulême 2014 - Lettre ouverte de Didier Pasamonik au ministre de la culture, Aurélie Filippetti
En janvier 2013, Aurélie Filippetti élevait Pénélope Bagieu, Emmanuel Guibert et Jean-Claude Denis au rang de Chevalier des Arts et des Lettres

Une association du FIBD devenue illégitime

Les problèmes ont commencé en 2006, lorsque, constatant les tensions visibles entre l’équipe du Festival et les institutions de la Ville : Mairie, CNBDI, Conseil régional... votre prédécesseur, le ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon, diligenta une enquête qui aboutit à un rapport ministériel, le rapport Ladousse.

Le haut fonctionnaire préconisa d’englober toutes les institutions BD de la ville dans une structure commune autour de trois fonctions cardinales : une fonction patrimoniale, avec l’enrichissement des collections du musée associé à un dépôt légal de la BD à Angoulême ; une fonction de mise en valeur de la création (en clair : le financement d’expositions) ; une fonction de veille économique de la bande dessinée, le tout logé dans un établissement public de coopération culturelle à caractère industriel et commercial (EPCC) régi par toutes les collectivités locales et l’État, ainsi que par les partenaires privés, professionnels et associatifs du secteur, coiffés par une direction commune, qui travaillerait en étroite association avec la médiathèque, le pôle image (Magelis) et les différents programmes de formation aux métiers de l’image de la région et de la ville. Ce nouveau « Centre International de la Bande Dessinée » représenterait la BD en France comme à l’étranger. Toutes les parties, disait le communiqué, «  ont réservé un accueil positif à ces propositions. »

Sauf que, soucieuse de ne pas se faire confisquer une manifestation qu’elle considérait, à juste titre, avoir créée, l’Association du FIBD ne souscrit pas aux conclusions de ce rapport et refusa de rejoindre l’EPCC, ce qui constitue le "péché originel" de sa situation actuelle.

Péché d’orgueil, surtout, car c’est oublier que c’est principalement avec les fonds publics que leur manifestation tient encore debout. Ce forfait est d’autant plus illégitime que les collectionneurs qui avaient la trentaine il y a quarante ans, ont quarante ans de plus aujourd’hui... Dans les 89 adhérents à jour de cotisation de cette association, combien peuvent prétendre d’être à l’origine de la création de la manifestation ? Dans les années à venir, nous aurons droit à leurs héritiers et à leurs affidés, à une nouvelle forme de noblesse charentaise jalouse de ses privilèges et de ses prébendes ?

Philippe Lavaud, maire d’Angoulême, Albert Uderzo et Aurélie Filippetti en janvier 2013

Une situation de crise

Ce sont ces gens-là qui ont donné leur mandat à 9eArt+ dont la gestion aboutit à un affrontement inconciliable avec la Cité de la BD, un équipement dans lequel l’État a lourdement investi, à la fois Musée national de conservation du patrimoine et centre du Dépôt Légal de la bande dessinée. Ils ont très bien pu jouer des rivalités entre les socialistes locaux, Philippe Lavaud, maire PS aux abois complètement préoccupé par le renouvèlement de son mandat, et le (trop) paisible sénateur Michel Boutant, soucieux de ne pas faire de vagues et soumis à la pression démentielle de 9eArt+ qui lui impose l’incroyable obligation de céder unilatéralement la jouissance des infrastructures de la Cité de la BD, pendant le Festival et au-delà, sans contrepartie et avec une série de conditions aussi insupportables qu’humiliantes.

La Cité est pour ainsi dire à la disposition du FIBD : il lui est interdit de communiquer librement sur les événements qui se passent dans ses murs ; à la conférence de presse du Festival, le rôle de la Cité est passablement ignoré ; il est interdit à la Cité de recruter des sponsors pendant la période du Festival, et bien d’autres choses... Quel est l’équipement public en France auquel on impose de telles conditions ?

Je comprends que Gilles Ciment, son directeur général, fasse un burn-out ces derniers jours face à un 9eArt+ dont les manœuvres visent à neutraliser ses actions et un président-girouette, Michel Boutant, qui ne sait plus où donner de la tête.

Dans une interview au Figaro, Le Festival a-t-il encore l’âge de faire du camping ?, Samuel Cazenave, candidat UDI à la mairie d’Angoulême, dit deux choses très justes : "Qui paie décide. Comme chacune des parties finance le projet, finalement personne ne décide. [...] L’absence totale de concertation entre les édiles et le secteur par exemple est une erreur. Quand j’étais en charge du festival, j’imposais une rencontre annuelle avec les éditeurs. Ce que le maire actuel, Philippe Lavaud, ne fait plus."

L’autre chose juste que dit cet élu du Centre, c’est qu’il est temps de pérenniser les infrastructures du festival, il n’a plus l’âge de faire du camping sous les tentes comme c’est encore le cas aujourd’hui. Il ajoute : "Il faut réfléchir à un élargissement du concept même de bande dessinée. Travailler par exemple sur la vidéo, l’animation ou l’illustration, faire venir des grands studios tels que Pixar, Dreamworks ou d’autres qui possèdent leur propre département numérique. Ne plus rester dans cet entre-soi."

Je souscris complètement à cette vision des choses à un moment où la bande dessinée se décline au cinéma, dans les jeux vidéo et sur l’Internet. Cette vision est complètement absente du projet de l’association du FIBD et de 9eArt+, on comprend pourquoi.

L’attentat contre l’Académie des Grands Prix

Il ne vous a pas échappé, Madame la ministre, que ces jours-ci, 16 Grands Prix de la Ville d’Angoulême : Philippe Druillet, José Muñoz, Enki Bilal, François Schuiten, Florence Cestac, René Pétillon, André Juillard, Daniel Goossens, Frank Margerin, Philippe Vuillemin, Martin Veyron, Jean-Claude Denis, Baru, François Boucq, Philippe Dupuy, mais aussi Willem, l’actuel président élu en titre ont décidé de faire sécession de l’élection d’un Grand Prix dévoyé par 9eArt+ et dont l’organisation revient à supprimer l’Académie des Grands Prix d’Angoulême.

C’est une forfaiture, une atteinte faite à l’esprit du Festival. Qu’est-ce qu’une Académie ? Une école de disciples, un aréopage qui désigne à le rejoindre un auteur qui leur semble exemplaire. Exemplaire de quoi ? De leur conception de la bande dessinée, laquelle est destinée à changer avec le temps, selon l’âge et la composition de ses membres. " L’Académie a un grand malheur, c’est d’être la seule corporation un peu durable qui n’ait jamais cessé d’être ridicule" disait déjà Alfred de Vigny dans son Journal d’un poète. C’est vrai qu’elle est parfois ridicule, que la tendance est de coopter ses semblables. Mais pas ici : en distinguant l’Américain Spiegelman, l’Argentin José Munoz, le Hollandais Willem, nos académiciens ont fait preuve d’une exceptionnelle ouverture d’esprit.

Lewis Trondheim et l’éditeur Guy Delcourt. Le dessinateur est à l’origine de la crise de l’Académie des Grands Prix

Le problème c’est que l’auteur de BD Lewis Trondheim, élu académicien, a eu ces dernières années l’oreille un peu trop complaisante de Benoit Mouchart, l’ancien directeur artistique du Festival, actuellement directeur éditorial chez Casterman (on peut se demande d’ailleurs comment il vit la sécession des grands auteurs maison comme Bilal, Schuiten et Margerin). Il a contribué à transformer un palmarès devenu depuis illisible. Il est aussi le principal instigateur de cette réforme qui consiste à noyer l’élection de l’Académie dans un scrutin où "tous les auteurs voteraient".

Forfaiture, comme je l’ai dit : sur les 1300 votants aujourd’hui déclarés, la grande majorité sont des jeunes auteurs issus d’écoles qui produisent annuellement des nouveaux talents peu armés pour se défendre face aux enjeux actuels de la bande dessinée. Des auteurs inquiets de leur avenir, frustrés, ceux-là même, Madame la ministre, qui vous ont brocardée injustement l’année dernière alors que vos propos étaient parfaitement raisonnables, et qui sont ici manipulés contre les représentants de la profession (grands auteurs qui ont pignon sur rue, éditeurs...).

Le résultat ? Un choix scolaire qui trahit la volonté première de ce Grand Prix : obtenir d’un grand auteur qu’il soit l’ambassadeur du métier (pas du FIBD...) pendant un an. Il est évident que Watterson, Otomo et Moore ne rempliront pas cette mission capitale.

La coupe est pleine.

Que faire ?

Madame la ministre, Talleyrand a dit : "Lorsqu’une société est impuissante à créer un gouvernement, il faut que le gouvernement crée une société." Je pense que vous pouvez rejoindre le point de vue de Samuel Cazenave : redonner une ambition élargie à Angoulême, remettre sur les rails le grand projet de Ségolène Royal : La Vallée des images. Mais pour cela, il faut que l’État intervienne.

Je ne suis pas un assez bon connaisseur de l’administration française, mais dans mon esprit, il faudrait intégrer pleinement le FIBD dans l’EPCC et mettre à sa tête un comité de pilotage composé de représentants de l’État, de la ville, du département et de la région, pour un quart, les trois autres quarts étant représentés par les auteurs (peut-être des représentants désignés par les Grands-Prix), les éditeurs (la structure dédiée du SNE) et la Cité de la BD.

Il faut revenir aux missions assignées par le rapport Ladousse : une fonction patrimoniale, de conservation avec le Musée et le Dépôt Légal de la BD à Angoulême ; une fonction de mise en valeur de la création (expositions,...) et... une fonction de veille économique de la bande dessinée.

On remarquera que sur ce dernier point, rien n’a jamais été réalisé. Or, cette mission est fondamentale car elle permet de projeter la bande dessinée dans l’avenir. Il est anormal que le travail de Gilles Ratier, totalement bénévole et diffusé par l’ACBD, ne soit pas l’objet d’une structure pérenne et indépendante qui puisse préconiser des pistes de réflexion pour le développement du métier. Cette fonction devrait être confiée à la Cité.

En ce qui concerne l’organisation du FIBD, il faudrait scinder les missions qui seraient administrées par le comité de pilotage de l’EPCC :

- La mission culturelle : expositions, projections, spectacles, médiation, visiteurs scolaires, rencontres interprofessionnelles avec les auteurs et les éditeurs étrangers. Elle serait confiée à la Cité de la BD qui deviendrait de fait le directeur artistique du Festival.

- La mission commerciale (vente des stands, animations internes à l’événement, telles que rencontres auteurs et dédicaces) devrait être confiée à une société spécialisée en organisation de salons, après un appel d’offre. Une partie des stands devra être mise à disposition des acteurs angoumoisins de l’image : éditeurs, diffuseurs, studios de dessin animés, écoles... Cette société gèrerait aussi les rencontres interprofessionnelles (éditeurs étrangers, speed dating avec les auteurs, etc.)

- La mission communication devrait être confiée à une agence indépendante après un appel d’offre. Elle aurait pour mission de mettre en valeur tous les aspects du festival, aussi bien culturels que commerciaux.

- Le recrutement des sponsors devrait être confié à une société privée (sur appel d’offre) et régie par le Comité de pilotage.

- Le Grand Prix serait géré par l’Académie qui devra élire un représentant (le Secrétaire de l’Académie). L’Académie devrait recevoir un budget de fonctionnement financé par l’État et éventuellement recevoir des missions plus étendues, notamment de représentation de la bande dessinée francophone à l’étranger.

- Les Prix du FIBD seraient gérés par l’interprofession, émanation d’un collège nommé par le Comité de Pilotage. Tous les corps de métier de la BD seraient représentés dans la liste des prix : auteurs, dessinateurs, scénaristes, coloristes, maquettistes et même libraires, comme c’est le cas des Eisner Awards. Il faudrait constituer, comme à San Diego, un "Hall of Fame" qui serait le Panthéon des créateurs de BD.

Par ailleurs, il faudrait nommer une commission qui jetterait les bases d’une réflexion sur le développement du FIBD vers les autres métiers, comme le préconise justement Samuel Cazenave, de façon à étendre les différentes missions (culturelles, commerciales, et même Académie) aux supports de diffusion de l’art de la BD que sont aujourd’hui le cinéma (le dessin animé), le jeu vidéo et l’Internet. Savez-vous que la moitié des chais occupés par la Cité de la BD sont libres et précisément destinés à cette activité ?

Il faudrait enfin redéfinir les règles du jeu entre les différentes entités aujourd’hui paralysées de façon à ce que la machine se remette en route paisiblement.

Seul l’État, seule vous Madame la ministre, peut trancher ce nœud gordien. Je sais que vous aimez la bande dessinée et que vous avez à cœur de la soutenir. Je vous remercie d’avoir bien voulu me lire.

Fabien Vehlman et Aurélie Filippetti

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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Photos : Didier Pasamonik

 
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50 Messages :
  • et si on commençait par inviter des auteurs populaires ?
    un festival moins éclectique attirerait , surement , plus de monde !
    ce sont les auteurs populaires qui font connaitre, et vendre , la bd en général. il ne faut ni le négliger , ni , surtout , l oublier.

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    • Répondu le 25 janvier 2014 à  16:34 :

      et si on commençait par inviter des auteurs populaires ?

      Mais à Angoulême il y a tous les auteurs populaires, invités par les grandes maisons d’éditions. Venez une fois au festival, vous verrez.

      un festival moins éclectique attirerait , surement , plus de monde !

      Mais non, c’est parce qu’il est éclectique que le festival attire autant de monde. Le festival n’a aucun problème de fréquentation, il y a déja beaucoup trop de monde, les samedi et dimanche il est impossible de circuler librement, on est serré comme des sardines.

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      • Répondu par JLF le 29 janvier 2014 à  01:08 :

        Je pense que notre bon intervenant confond "éclectique " et "élitiste" hélas.

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    • Répondu par jhonny be good le 25 janvier 2014 à  16:55 :

      il y a une expo dédiée aux légendaires de patrick sobral ! si ce n’est pas de la bd populaire, qu’est-ce donc ?

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    • Répondu le 25 janvier 2014 à  17:59 :

      C’est "éclectique" dont vous ne comprenez pas le sens, ou "moins" ? Parce que là, c’est pas super clair...

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      • Répondu par ARTISAN EDITEUR le 25 janvier 2014 à  23:49 :

        Le festival d’Angoulême est un colossal succès populaire ,
        les états d’Ames de certains membres de l’Académie des Grands Prix ont un impact absolument insignifiant sur le public très nombreux qui visite le festival .

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      • Répondu par zmylpat le 26 janvier 2014 à  21:43 :

        Elitiste, alors, peut-être ?

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  • Excellente lettre ouverte, qui a le mérite de dire les choses. Maintenant est-ce que restera lettre morte ou bien est-ce que ça aura un effet ? Wait and see.

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  • Le ridicule achevé de la situation a une fois de plus franchi un palier,Gilles Ciment,directeur de la Cité de la BD est en arrêt maladie jusqu’à la fin du festival.

    http://www.charentelibre.fr/2014/01/23/cite-de-la-bd-implosion-en-coulisses,1876436.php

    Il serait temps de confier tout ça à des professionnels sérieux, surtout vu l’argent public dépensé.

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 25 janvier 2014 à  19:19 :

      Gilles Ciment est très professionnel, c’est la situation qui ne l’est pas, devinez à cause de qui ?

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  • Pour moi, un grand prix, peu importe sa façon d’être élu, doit être un pilier du monde de la BD.

    Watterson en est un, Moore aussi, et Otomo pareil.

    Tant pis pour eux si ils ne viennent pas chercher leur prix et n’assurent pas leur rôle, le festival, s’il veut pouvoir revendiquer son poids dans le milieu, doit honorer des grandes figures.

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  • Scolaires !
    25 janvier 2014 19:56, par Alain

    Scolaire le créateur de Calvin et Hobbes ! Scolaire l’auteur d’Akira ! Scolaire le scénariste de Watchmen ! Alors que nommer un personnage de tout premier plan mondial comme JC Denis pour les quarante ans, ça c’était pas scolaire !

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 25 janvier 2014 à  20:10 :

      Oui, scolaire, sans imagination, comme la programmation du festival cette année. C’est curieux qu’ils sortent du chapeau cette année. Quels cons ces jurés du Grand Prix, vraiment. C’est vrai qu’ils auraient pu élire Moore plutôt que Trondheim.

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      • Répondu par Alain le 25 janvier 2014 à  20:43 :

        C’est vrai qu’il faut pas mal d’imagination pour écrire l’histoire de la bande dessinée avec 35 français, 4 belges, 3 américains et un demi japonais.

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      • Répondu par Antoine LG le 26 janvier 2014 à  14:21 :

        "Reste l’œuvre qui vit hors de lui désormais, qui vit en nous, que l’on relit à chaque fois sous un jour nouveau, parce que notre humeur a changé, parce que nous avons vieilli un jour de plus. Alors que Calvin & Hobbes restent, eux, les mêmes : éternels. Bravo l’artiste, pour cette leçon de vie." (Oui, je vous cite, il me semble. Mais c’est purement rhétorique, hein, pas du tout agressif comme procédé, ne vous y trompez pas.)

        Est-ce que ça ne ressemble pas à l’oeuvre d’un véritable auteur de bande dessinée ? Vous avez changé d’avis depuis décembre ?

        Vous vous contredisez effectivement dans cette lettre ouverte en affirmant d’un côté que le rôle du Grand Prix est de récompenser une carrière et l’oeuvre d’un auteur jugé exemplaire et de l’autre, qu’il doit être un ambassadeur et donc présent sur le "terrain". Ces deux critères jouent sur des plans tout à fait différents et le second est beaucoup plus exclusif. Watterson est exemplaire (comme vous le dites dans votre article du 10 décembre) AU MOINS pour la gestion de sa carrière. Arrêter sa série avant l’épuisement et refuser la bimbeloterie généralisée, c’est une attitude exemplaire. Il l’est aussi (tout comme les deux autres) pour la qualité de son oeuvre, mais c’est plus subjectif, je vous l’accorde !

        C’est amusant que vous employiez le terme de "scolaire" car il renvoie à la notion de "classique" (étymologiquement : "étudié en classe") et c’est précisément à mon sens le rôle et le sens de cette Académie, que de distinguer les auteurs "classiques" de la bande dessinée.

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  • Je lis sur le Facebook de Gilles Ratier, ce commentaire de Stéphane Beaujean, le directeur artistique d’occasion du FIBD, à propos de mon article :

    Moi je trouve ça relativement peu documenté, et encore une fois très approximatif quant à la réalité que je vis. Mais bon, toute critique est bonne à prendre. Ceci dit, là, c’est vraiment partisan, et largement faux ou mensonger...

    Mensonger ? Qu’il le prouve ! J’attends les arguments !

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  • Autre commentaire, de David Chauvel, cette fois :

    Ah ah, quel rigolo. D’un côté il pourfend un "palmarès devenu illisible". Puis il se félicite de la clairvoyance de l’Académie, pour ce même palmarès qui a élu Willem et Spiegelman. Tout et son contraire dans un même paragraphe...

    M. Chauvel confond la sélection et le Grand Prix, on le lui en voudra pas.

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    • Répondu par David Chauvel le 25 janvier 2014 à  20:52 :

      Sans doute passablement déprimé par le manque de réaction ici, vous vous sentez obligé d’aller chercher ailleurs de quoi alimenter ces débats neurasthéniques, et sans, ce vous soucier de l’avis des personnes concernées. Soit. Mais dans ce cas, soyez exhaustif, il manque la fin :
      "On notera tout de même qu’il a fait ses devoirs et s’est enfin souvenu que ce sont les auteurs qui avaient élu Crumb."

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      • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 25 janvier 2014 à  22:25 :

        Cette phrase était incontournable et tellement à propos. Car le jury des Grands Prix, ce ne sont pas des auteurs, c’est clair. Vous êtes merveilleux Monsieur Chauvel. Votre voix et votre bonne humeur étaient en effet indispensables ici en effet.

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        • Répondu par Sourine le 26 janvier 2014 à  01:13 :

          Et qui sont les membres du jury ? Question non ironique mais tout à fait sérieuse. Merci.

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  • Autre commentaire encore d’Auréien Rosset, cette fois à propos de 1300 votants :

    Ah ben c’est tout à fait moi ça ! Bien con, ne comprenant absolument pas le monde qui m’entoure, mais jouant un rôle bien précis de pion dans cette imminence machine. Un peu comme notre ministre de la culture "injustement réprimandée" l’an passé.

    Ben oui, mon gars. L’année dernière, 500 cocus de votants. Cette année, plus de 1300... Il y a surproduction !

    Mes propositions ne sont pas de la provocation, juste le constat d’une situation qui s’envenime d’année en année et qui ne s’améliore pas. Alors évidemment, ne changeons rien, ne débattons pas et prêchons le mensonge, car les autres mentent, selon Stéphane Beaujean. Bien entendu.

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  • "Lettre ouverte de Didier Pasamonik au ministre de la culture"

    et pourquoi pas "… à la ministre de la Culture" ???

    fd

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    • Répondu le 25 janvier 2014 à  23:44 :

      Parce que ça sonne moins bien.

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      • Répondu le 26 janvier 2014 à  10:38 :

        Intéressant de voir tout ce qui se trame en coulisses.... et ben ...A propos, Madame La Ministre de la culture, c’est mieux. Les belges nomment ainsi leur ministre de la culture (femme.Toujours une pointure d’avance !

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  • En lisant cette lettre ouverte, j’ai ouvert de grands yeux. D’abord concernant l’organisation du festival.

    Si le festival tourne chaque année, pourquoi vouloir à tout prix en changer l’organisation ? S’ouvrir à l’animation, aux jeux vidéos etc ... Pour les placer où ? Pour sacrifier quoi pour pouvoir les mettre ? Construire des structures en dur pour le festival ... Et qu’est-ce qu’on fait de ses structures après le festival ? A St Malo aussi, il y a des bulles durant le festival.

    Sur l’attribution du grand prix, il est légitime que les auteurs l’élisent. Et le grand prix doit être représentatif de la bande dessinée internationale. Notamment américaine et surtout japonaise. L’élection par les auteurs a commencé à être mise en place l’an dernier. Le système était un système de compromis où les grands prix votaient au final sur la short-list. L’élection de Willem a montré le côté limité de ce genre de scrutin. Si les Grands Prix ne veulent pas d’auteurs de mangas ou de scénaristes, quel est leur intérêt ? Les grands Prix sont-ils au fait de ce qui se passe au niveau de la BD internationale ? Combien ont lu du Tezuka ? Le festival est un festival international, côté qui est à mettre en avant. Les jeunes auteurs ont des influences qui ne sont pas celles des grands prix. Pourquoi ne pas les mettre en avant ? La vocation d’un grand prix est-elle d’être présent et de dessiner l’affiche ou d’influencer notablement la bande dessinée par son oeuvre ?

    Vous incriminez les écoles de formation. Pourquoi les mettre en cause ? Elles ne font que former. Les influences qu’elles peuvent donner, ne sont là que pour enrichir la vision de l’élève.

    Concernant la légende de votre photo de Lewis Trondheim, elle est déplorable. Vous avez de surcroit choisi une photo de Trondheim avec Guy Delcourt faisant implicitement le lien entre Delcourt et la situation actuelle. Vous auriez pu choisir une autre photo de Trondheim. Attaquez directement les éditions Delcourt plutôt que faire des sous- entendus. Lewis Trondheim est représentatif de l’évolution de la BD ces dernières années. Il s’informe et connaît ce qui se fait ailleurs, ce qui marque la BD mondiale. Certainement plus que les autres grands prix.

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    • Répondu par Oncle Francois le 27 janvier 2014 à  12:34 :

      Lewis Trondheim est représentatif des auteurs de BD, comme Delcourt l’est aussi en tant que grand éditeur. Lewis apprécie le francobelge, mais aime aussi le manga et les comics. Ca tombe bien, son éditeur (et peut-être aussi ami, ce n’est pas incompatible)en édite des floppées, même que les Walking dead sont le hit commercial du moment. Donc je ne vois pas ce qui vous gêne dans cette photo. En plus, Watterson et Otomo ne sont justement pas publiés chez Delcourt et Moore n’y a que peu de livres.

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 27 janvier 2014 à  13:27 :

      Si le festival tourne chaque année, pourquoi vouloir à tout prix en changer l’organisation ?

      C’est en crise depuis des années sans qu’aucun des acteurs ne sache en sortir, liés comme des gigots par un contrat de 10 ans, au point que Le Figaro le remarque. Vous avez raison, ça "tourne"...

      S’ouvrir à l’animation, aux jeux vidéos etc ...

      Pour simplement inscrire la BD et ses créateurs dans la modernité.

      Pour les placer où ? Pour sacrifier quoi pour pouvoir les mettre ? Construire des structures en dur pour le festival ... Et qu’est-ce qu’on fait de ses structures après le festival ? A St Malo aussi, il y a des bulles durant le festival.

      Allons, alons, un peu d’imagination mon garçon. Je vous assure qu’il y a à Angoulême de quoi développer tout cela. Il s’agit d’investir. C’est ce que pense le futur maire d’Angoulême ;) M. Cazanave.

      Sur l’attribution du grand prix, il est légitime que les auteurs l’élisent.

      Non. Les "auteurs", cela ne veut rien dire. La profession, le métier, oui. Dans le cadre d’une structure indépendante qui ne serait pas le FIBD, sur le modèle de ce qui se passe aux Eisner Awards.C’est très bien détaillé ici Interview de Jackie Estrada, administratrice des Eisner Awards.

      Et le grand prix doit être représentatif de la bande dessinée internationale. Notamment américaine et surtout japonaise.

      Ah ouais, SURTOUT américaine et japonaise. Et chinoise aussi. Oublions ces auteurs franco-belges sans intérêt. Leurs créateurs, mines de rien, n’ont qu’à aller faire des jeux vidéo à Guadalajara... LOL

      L’élection par les auteurs a commencé à être mise en place l’an dernier.

      Oui, on a vu le merdier. C’était le meilleur happening des Requins Marteaux. On a beaucoup ri.

      Le système était un système de compromis où les grands prix votaient au final sur la short-list.

      Compromis commence par une syllabe malheureuse ;) Il n’y avait pas de compromis, juste un diktat obéissant à un objectif et un agenda précis du FIBD.

      L’élection de Willem a montré le côté limité de ce genre de scrutin.

      La presse nationale et internationale a salué ce grand auteur.

      Si les Grands Prix ne veulent pas d’auteurs de mangas ou de scénaristes, quel est leur intérêt ?

      Ils peuvent évoluer, ils l’ont démontré. Mais vous êtes comme Trondheim, un peu excité et très enclin à imposer ses vues par la force. Il n’a pas accepté le vote, parfaitement démocratique, de l’académie. Soigner le prurit de Trondheim, c’est ça le progrès, c’est cela l’avenir de la BD en France ?

      Les grands Prix sont-ils au fait de ce qui se passe au niveau de la BD internationale ? Combien ont lu du Tezuka ?

      Et vous, avez-vous lu Tezuka, la centaine d’ouvrages disponibles en France ? Non, j’en suis sûr. Moebius connaissait Tezuka perso, bien avant tout le monde. Vous n’êtes pas compétent pour la ramener sur ce sujet.

      J’ose affirmer que la majorité (la majorité, je dis bien) a suffisamment de culture générale pour connaître plutôt bien la plupart des auteurs que vous connaissez, et certainement des centaines que vous ne connaissez pas.

      Tout cela, ce sont des arguments de petits mecs incultes, campés sur trois noms qu’ils ont lu la semaine dernière et qui ne supportent pas ni la contradiction, ni l’autorité des sages (des Wolinski, des Munoz, des Willem et des Cestac ont cent fois votre culture graphique et celle de Trondheim réunis) de l’académie des Grands Prix.

      Le festival est un festival international, côté qui est à mettre en avant.

      Pfuuu. Le festival était déjà international alors que vous n’étiez pas encore né.

      Les jeunes auteurs ont des influences qui ne sont pas celles des grands prix. Pourquoi ne pas les mettre en avant ?

      Vous voulez parler de ces mecs qui copient les mangas, qui font du dessin animé en version papier ? Il est peut être urgent d’attendre ce qu’il feront de leurs influences...

      La vocation d’un grand prix est-elle d’être présent et de dessiner l’affiche ou d’influencer notablement la bande dessinée par son oeuvre ?

      Cela a été la noblesse et la tradition de ces Grands Prix : être ambassadeur de la bande dessinée francophone (je dis bien : francophone).

      Vous incriminez les écoles de formation. Pourquoi les mettre en cause ? Elles ne font que former.

      Ou déformer, ce qui n’est pas forcément un défaut.

      Les influences qu’elles peuvent donner, ne sont là que pour enrichir la vision de l’élève.

      Je ne conteste pas et ce n’était d’ailleurs pas le sens de mon propos. Mais certaines d’entre elles entretiennent pas mal d’illusions sur ce métier et ne les forment pas forcément à affronter ses nouveaux enjeux dont Angoulême doit être la vitrine.

      Concernant la légende de votre photo de Lewis Trondheim, elle est déplorable.

      Par ses discours et par ses actes, Lewis Trondheim a pas mal contribué à créer l’esprit délétère du FIBD ces dernières années. De ses diatribes contre Michel-Edouard Leclerc à la rupture de la confidentialité du vote de l’année dernière, à son agit-prop en faveur de Toriyama, la liste est longue. Mes griefs n’ont rien à voir avec son travail d’auteur et d’éditeur, le plus souvent remarquables.

      Vous avez de surcroit choisi une photo de Trondheim avec Guy Delcourt faisant implicitement le lien entre Delcourt et la situation actuelle.

      Je vous laisse à vos fantasmes. Ne croyez pas que les éditeurs (et surtout Guy !) jouent un rôle neutre dans cette affaire, naïf, va.

      Vous auriez pu choisir une autre photo de Trondheim.

      Je vous laisse en choisir une et la publier sur votre blog.

      Attaquez directement les éditions Delcourt plutôt que faire des sous- entendus.

      C’est ce que je viens de faire, non ? Ah, c’est pas assez méchant ? Ce sera pour la prochaine fois, promis.

      Lewis Trondheim est représentatif de l’évolution de la BD ces dernières années. Il s’informe et connaît ce qui se fait ailleurs, ce qui marque la BD mondiale.

      Ah, bah oui, c’est pour cela que ces cons de l’Académie l’ont élu... Voilà ce qui arrive quand on y connaît rien :))))

      Certainement plus que les autres grands prix.

      Il est certainement plus sectaire que la plupart d’entre eux.

      Ah là là, tout ce que j’écris sur lui, il va encore être chagrin. Bisous, Lewis.

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      • Répondu par Nicolas le 27 janvier 2014 à  15:49 :

        Sans vouloir rentrer dans le débat de la légitimité du vote des auteurs, remplaçant celui de l’Académie. Je remarque qu’un bon nombre d’auteurs … n’ont pas voté ! Samedi soir, à un dîner, je discutais avec deux auteurs et aucun des deux n’avait voté, car ils ne connaissaient pas la procédure… L’un d’entre eux publie régulièrement des livres depuis plus de 20 ans !
        Le vote est de toute manière orienté, vu que la liste qu’on leur proposait (de seize noms, de mémoire) n’a pas été fait avec la concertation des auteurs.

        Répondre à ce message

      • Répondu par Kim le 27 janvier 2014 à  17:28 :

        Je ne dirai pas que j’ai lu TOUT Tezuka mais j’en ai quand même lu un bon paquet de publié en français. Je peux vous parler d’auteurs comme Inoue, Toriyama, Otomo, Tatsumi et bien d’autres (ma mangathéque compte plus de 1000 ouvrages). Je peux aussi vous parler d’auteurs de comics en commençant par les classiques comme Herriman, Eisner, Caniff, Miller, Moore ou Bendis (pour n’en citer qu’une minorité). J’éviterai de vous parler de la BD franco-belge, des classiques (Hergé, Martin,Bilal etc.), des internationaux (Munoz, Pratt (ma maîtrise portait d’ailleurs dessus), Breccia , Sclavi etc.)ou des récents. Dans le même ordre, je peux vous citer des auteurs de BDs érotiques, porno, de BDs d’horreur,fantastique, de l’indépendant, de la BD reportage, de l’expérimental (Verbeek, Oubapo etc.) ou d’autres genres auxquels je ne pense pas. Sur les bouquins sur la BD, outre les techniques (allant de Eisner à Mc Cloud en passant par Peeters ou les Duc) comme les biographiques ou les avis de collectionneurs (Sadoul). Donc, je pense que l’inculte, vous pouvez l’oublier.

        Quant au festival d’Angoulême, il y a dedans le mot international. C’est la définition de ce mot qui pose problème. Pour vous, international, veut dire "On invite des auteurs étrangers et on récompense les franco-belges (ou les étrangers ayant fait carrière au niveau de la BD franco-belge ou les indé US (surtout quand ils habitent en France comme Crumb))". Pour d’autres comme moi, le mot international signifie "on récompense les auteurs mondiaux qui ont marqué la BD et pas que ceux qui ont fait beaucoup de leur carrière en France)".

        L’élection de Willem était en cela problématique. Willem est connu à l’international mais sa renommée se résume à un cercle fermé. Allez dans un comic store quelconque dans un pays anglophone et mesurez le nombre de personnes qui connaissent Otomo, Toriyama ou Willem. Willem arrivera en queue de peloton.

        Vous me direz qu’il y a un problème de diffusion et d’adaptation télé ou cinéma en plus de la BD, oui, mais voilà, la BD depuis quelques années est devenue plus populaire. Comparez juste les chiffres de ventes globales de BDs en France au début des années 80 et maintenant. Cela a explosé. Ah, le manga ...

        Vous parlez du manga et de son dessin bâclé. Pour beaucoup, à part Taniguchi ... Mais Taiyo Matsumoto, Inoué ou d’autres. Pour vous, un grand prix, c’est le dessin d’abord. Ah oui, sauf Lob (0h mais il avait pas mal de potes à l’académie à l’époque) ou Peeters (Heureusement que Schuiten avait demandé à ce que son prix soit conjoint avec Peeters). Or la Bd, c’est autre chose. Quelque chose qui fonctionne différemment dans d’autres pays au niveau économique (comme le Japon ou les USA). Le rythme de production n’est pas le même qu’en France.

        Pourtant il y a des perles là-bas. Vous parliez des Eisner Awards ? Un rappel en 2004, les Eisner avaient récompensé au niveau de la BD internationale "Lone Wolf and Cub" de Kojima et Koike. Astérix était en compétition contre eux et est rentré bredouille.

        La question est que veut-on qu’Angoulême devienne ? Le festival du franco-belge/ indé ou un festival de la BD vraiment internationale ?

        Quant aux promesses des politiques qui essaient de récupérer un festival, vous y croyez encore ?

        Pour finir, un grand prix passe sa journée à bosser sur sa planche. Ses influences sont digérés, il n’a pas forcément la curiosité de s’intéresser et de lire le reste. En quoi a t-il plus de légitimité qu’un jeune auteur qui lui cherchera son style ailleurs ?

        Kim

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        • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 27 janvier 2014 à  18:15 :

          Je ne dirai pas que j’ai lu TOUT Tezuka mais j’en ai quand même lu un bon paquet

          Vous ne savez donc rien sur Tezuka, allez vous rhabiller ;) On est toujours l’ignorant de quelqu’un, voyez-vous. Et vos goûts sont d’un scolaire... C’est vrai que vous avez fait une thèse de troisième cycle...

          Pour vous, international, veut dire "On invite des auteurs étrangers et on récompense les franco-belges

          Non. Un Festival international est un festival où l’on rencontre des auteurs du monde entier. Le palmarès a toujours récompensé des auteurs étrangers. Eisner, Kurtzman, Burne Hogarth étaient invités dès 1975. Le premier Grand Prix était belge : Franquin en 1974. Vous parlez sans savoir.

          L’élection de Willem était en cela problématique. Willem est connu à l’international mais sa renommée se résume à un cercle fermé.

          Willem est un dessinateur hollandais bien connu des Français puisqu’il publie aussi bien dans Libération que chez Cornelius. Et comme dirait le Professeur Choron, ceux qui ne le connaissent pas, qu’ils crèvent.

          Allez dans un comic store quelconque dans un pays anglophone et mesurez le nombre de personnes qui connaissent Otomo, Toriyama ou Willem. Willem arrivera en queue de peloton.

          Allez dans un comicstore quelconque, ils ne connaissent ni Roba, ni Hausman, ni Yann et Conrad, les cons.

          Vous me direz qu’il y a un problème de diffusion et d’adaptation télé ou cinéma en plus de la BD,

          Ah, c’est reposant, vous faites les questions et les réponses.

          oui, mais voilà, la BD depuis quelques années est devenue plus populaire. Comparez juste les chiffres de ventes globales de BDs en France au début des années 80 et maintenant. Cela a explosé. Ah, le manga ...

          Vous parlez sans savoir. Vous confondez tout. Dans les années 1970, les journaux de BD tiraient à des centaines de milliers d’exemplaires. Aujourd’hui, l’économie repose sur les albums. Allez voir nos articles sur le sujet. Ces dernières années, le volume global de vente des albums en librairie est plutôt en stagnation.

          Vous parlez du manga et de son dessin bâclé.

          Non, je parle de ses imitateurs.

          Pour beaucoup, à part Taniguchi ... Mais Taiyo Matsumoto, Inoué ou d’autres.

          Pas du tout, lisez la rubrique manga de ce site. Vous trouverez des interviews de Inoué, de Koïke et d’autres.

          Pour vous, un grand prix, c’est le dessin d’abord.

          Vous faites les questions et les réponses, vous me faites dire des absurdités qui n’appartiennent qu’à vous. Pour moi, au contraire, c’est l’histoire d’abord.

          Ah oui, sauf Lob (0h mais il avait pas mal de potes à l’académie à l’époque) ou Peeters (Heureusement que Schuiten avait demandé à ce que son prix soit conjoint avec Peeters).

          Vous oubliez Sampayo, associé à Munoz et Christin, associé à Mézières. Moi je suis pour que les scénaristes soient dans l’académie, figurez-vous. Et même les éditeurs (Dionnet, Robial...) ou les historiens de la BD (Gaumer, Groensteen...). Et même un libraire ! Seule compte une personnalité reconnue de tous pour son apport à la BD francophone.

          Or la Bd, c’est autre chose.

          Ah oui, vous savez...

          Quelque chose qui fonctionne différemment dans d’autres pays au niveau économique (comme le Japon ou les USA). Le rythme de production n’est pas le même qu’en France.

          On en apprend des masses avec vous...

          Pourtant il y a des perles là-bas. Vous parliez des Eisner Awards ? Un rappel en 2004, les Eisner avaient récompensé au niveau de la BD internationale "Lone Wolf and Cub" de Kojima et Koike. Astérix était en compétition contre eux et est rentré bredouille.

          Pfff. Goscinny et Uderzo sont dans le Hall of Fame. Ouais, je verrais bien Koïke Grand Prix. C’est un type sympa, je l’ai rencontré. Et puis un samouraï dans la bande, ça aurait de la gueule.

          La question est que veut-on qu’Angoulême devienne ? Le festival du franco-belge/ indé ou un festival de la BD vraiment internationale ?

          C’est bien. Vous êtes sur la bonne voie. Continuez à réfléchir.

          Quant aux promesses des politiques qui essaient de récupérer un festival, vous y croyez encore ?

          Ah mais les politiques ont AUSSI fait le festival d’Angoulême. Sans Jean Mardikian et les élus successifs, le FIBD ne serait qu’une foire aux boudins. Ce sont eux qui ont injectés des subsides par millions. Lisez notre dossier "Angoulême", intéressez-vous aux chiffres. Les politiques n’ont pas démérité. Mais vous êtes trop jeune pour le savoir, vous ne savez pas encore à quoi sert la politique.

          Pour finir, un grand prix passe sa journée à bosser sur sa planche. Ses influences sont digérés, il n’a pas forcément la curiosité de s’intéresser et de lire le reste. En quoi a t-il plus de légitimité qu’un jeune auteur qui lui cherchera son style ailleurs ?

          Un Wolinski qui a dirigé en 1969 un journal qui publiait Crepax, Munoz, Schultz, Copi... vaut plus que le moindre de vos jeunes auteurs. Un Dionnet est mille fois plus brillant et cultivé que le plus talentueux des jeunes auteurs qui sortent de l’école. C’est comme cela. Le "pousse-toi là que je m’y mette" des jeunes cons, ça commence à bien faire.

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          • Répondu par Guerlain le 28 janvier 2014 à  16:27 :

            Seule compte une personnalité reconnue de tous pour son apport à la BD francophone.

            seulement la BD francophone ? Votre plume a fourché ?
            sinon, cela fait plaisir de voir une prise de position pour un grand prix a Dionnet.

            Répondre à ce message

  • Moore est scolaire ?
    Il faut retomber sur terre, la moitie de ceux qui ont recu le grand prix jusqu’a present seront totalement oublies dans cinquante ans. Ce ne sera pas le cas pour Moore qui va rester dans les memoires pour tres longtemps. Moore aux Etats Unis, c’est comme Hugo en France. Pour un festival qui se veut mondial, choisir Moore c’est s’ouvrir sur le monde. Et en plus c’est l’un des auteurs americains dont les oeuvres cles se rapprochent beaucoup au niveau style et contenu des oeuvres franco-belges..

    Répondre à ce message

    • Répondu le 28 janvier 2014 à  09:06 :

      Alan Moore n’est pas Américain, mais Anglais.
      il suffit de relire notamment V FOR VENDETTA pour s’en souvenir.

      Répondre à ce message

    • Répondu par Michel Dartay le 28 janvier 2014 à  09:55 :

      Un peu normal, Moore est anglais et non américain.
      Il est aussi européen.
      Il a travaillé à ses débuts pour la filiale britannique de Marvel. Ses histoires publiées chez 2000 AD l’ont fait remarquer par l’éditrice américaine Karen Berger qui lui a confié Swamp Thing. Puis en route vers la gloire !

      Répondre à ce message

      • Répondu par Franck le 28 janvier 2014 à  18:23 :

        Je n’ai jamais dit qu’il n’etait Americain. j’ai dit qu’aux Etats Unis ( ou j’habite) Moore est considere comme un Dieu.

        Répondre à ce message

        • Répondu le 29 janvier 2014 à  00:19 :

          Je n’avais pas vu votre message avant de vous répondre mais c’est loin -très très loin- des derniers évènements autour d’Alan Moore. Et si vous habitez aux USA et suivez l’actualité des comics vous devriez pourtant savoir de quoi je parle.

          Répondre à ce message

    • Répondu le 28 janvier 2014 à  21:13 :

      Moore aux Etats Unis, c’est comme Hugo en France

      Je comprends que vous vouliez flatter, mais la réalité est on ne peut plus différente. Au point que Moore envisage de ne plus donner d’interviews.

      c’est l’un des auteurs americains dont les oeuvres cles se rapprochent beaucoup au niveau style et contenu des oeuvres franco-belges.

      Là je vous trouve franchement condescendant. Moore comme on vous l’a fait remarquer, est un auteur anglais. Son oeuvre est un formidable exemple de la tradition littéraire, satirique et populaire britannique.

      Répondre à ce message

  • bonjour ,

    je connais pas le festival d’Angoulême , ni les nouveaux dessinateurs ou plutôt je ne comprends que trop bien les nécessités économiques des éditeurs actuels et des professionnels de la profession ...
    Delcourt,Ankama/Kazé, Castermann sont là que pour le pognon pas pour le talent des dessinateurs ça se saurait ..
    il y a une école de la Bédé oO ?
    le style s’apprend il ?
    bah c’est pas les "no-formal education in fine arts" recrutés à vil prix par les éditeurs qui n’ont pas visiblement les moyens intellectuels d’être originaux qui diront le contraire !
    La crise si il y en a une consiste en ceci :
    quelle est la plus value d’un éditeur dans un monde connecté où la diffusion peut etre si simple ?
    quelle place du scénariste , si tant de bds echouent , de séries s’arretent n’est ce pas faute de scénarios convaincants ?
    et le dessinateur ...
    le dessin assisté par ordinateur , les linearts léchées et les couleurs surnaturelles masquent cruellement le manque d’engagement de la part des artisans (on peut pas les appeler artistes ).
    la bédé actuelle souffre d’un manque total de crédibilité parce que les principaux interessés sont complaisants,peu aventureux,confortablement installés dans leur paresse intellectuelle !
    les dessinateurs sont les premiers à devoir être blâmer !
    quittez les maisons d’éditions qui ronronnent !
    soyez scénaristes de vos jobs et pas de gentils toutous qui dessinent a nauséam dla linge claire , des fresques fantaisistes éculées ou dla grosse caricature qui tache que sais je encore des balais dchiottes ...

    Répondre à ce message

    • Répondu le 28 janvier 2014 à  13:20 :

      il y a une école de la Bédé oO ? le style s’apprend il ?

      C’est la technique qu’on apprend. Dessiner est un métier, raconter en images est un métier, faire de la BD est un métier.

      Répondre à ce message

    • Répondu par Sergio Salma le 28 janvier 2014 à  13:40 :

      Velin, please, quittez ce forum, quittez ce site qui parle d’un domaine où vous ne connaissez absolument rien. Vous êtes ridicule. Et faites-vous soigner aussi.

      Répondre à ce message

      • Répondu par Oncle Francois le 28 janvier 2014 à  17:45 :

        Moi je pense que Velin devrait retourner à l’école primaire pour y réviser l’orthographe... D’autres que lui ont besoin d’écoles d’arts.

        Répondre à ce message

      • Répondu par lebon le 28 janvier 2014 à  18:39 :

        Monsieur Salma, s’il vous plaît, cessez vos postures de grand homme choqué ! Ne réclamez aucune tête, vous n’êtes pas le procureur de la république BD et encore moins son médecin. Et calmez-vous !

        Répondre à ce message

        • Répondu par DanRod le 28 janvier 2014 à  23:09 :

          Monsieur Salma n’a rien à cesser sous vos ordres. Y’en à marre de tous ces anonymes donneurs de leçons qui veulent se payer des auteurs qui ont l’honnêteté de signer leurs interventions, eux. Jamais ces tristes personnages n’oseraient tenir la moitié de leurs propos devant les auteurs s’ils les croisaient.

          Répondre à ce message

          • Répondu par Oncle Francois le 29 janvier 2014 à  13:08 :

            Monsieur Salma ne doit pas cesser de dire "c’était mieux avant" (titre de sons dernier livre chez Dupuis....). Car quand on regarde bien, c’est trés souvent vrai.

            Répondre à ce message

          • Répondu par Sergio Salma le 29 janvier 2014 à  14:01 :

            le troll défenseur de trolls haha.

            Répondre à ce message

          • Répondu par papyrus le 29 janvier 2014 à  15:42 :

            bah , alors là , question technique,style & talent j’ai le niveau de Masamune Shirow et si je poste ce genre de choses -et je les maintiendrai devant n’importe quel dessinateur *no fear* 8) - c’est bien parceque "anch io son pittore" nom d’un chien ! - et de deux parceque que vos guéguerres intestines n’améliorent pas votre image ,n’aide , ni encourage une quelconque relève !
            La remise en cause est à faire d’urgence chez les éditeurs , les études académiques (à chaque fois ça me fait halluciner cette recherche de classicisme et de formalisme n comme si il y avait des recettes !) et aussi les dessinateurs : si t’as le niveau Des Gobelins , Olivier de Serre , ou bien La Souterraine (pour etre plus près de d’Angoulême soyons fou )pourquoi la bd française est aussi daubique ????

            Répondre à ce message

    • Répondu par vergé le 28 janvier 2014 à  23:44 :

      ces quelques commentaires prouvent la sclérose et la fermeture de ce petit milieu hyper-acadèmique finalement.

      Répondre à ce message

  • Monsieur Pasamonik, que vous n’ayez pas vu ou pas souhaité répondre à mon commentaire plus haut ne me dérange pas (enfin, si, ça m’emplit d’une profonde tristesse d’être exclu de cet intéressant débat) mais permettez moi de revenir à la charge avec une autre formulation :

    Qu’est ce, selon vous qu’une bande dessinée scolaire ? Ou qu’un goût scolaire (si je comprends bien vous semblez connoter négativement le terme) ? Quelle différence avec les classiques ? Si on est toujours l’ignorant de quelqu’un d’autre, est-ce qu’on n’est pas non plus le scolaire d’un autre ?

    Merci.

    Répondre à ce message

    • Répondu le 28 janvier 2014 à  17:25 :

      Ce n’est pas la bande dessinée qui est scolaire, mais le choix qui est scolaire, vous n’êtes pas très subtil dans votre lecture.

      Répondre à ce message

      • Répondu par Antoine LG le 29 janvier 2014 à  00:21 :

        En fait je faisais plutôt référence à l’emploi du terme dans les commentaires (d’où la seconde formulation autour du "goût" scolaire).Soit, Je reformule donc, "Qu’est-ce qui fait d’un auteur un choix scolaire ?"

        Je vois mal comment le qualificatif qui s’applique au choix d’un auteur peut être si facilement dissocié de l’auteur lui-même et de son oeuvre. Alors même que le terme paraît remettre en cause la légitimité de cet auteur à être distingué. Même en l’admettant, il arrive bien un moment où une académie doit récompenser ceux pour qui la distinction semble avoir force d’évidence (si c’est bien le sens de "sans imagination", plus haut), sous peine de ne plus être en phase avec ceux pour qui elle fait sens (c’est à dire pour Angoulême un public assez large).

        Répondre à ce message

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