Madame met Monsieur dehors. C’est que, ce soir, elle accueille une réunion Tupperware très particulière : sex toys à profusion. Mis à la porte, le joufflu moustachu (au physique proche du célèbre Lambic de Willy Vandersteen) errera toute la nuit, faisant escale dans un petit bar du centre ville, croisant des bandits violeurs ou home jackers, comme si de rien n’était. Pendant ce temps, les dames se régaleront de découvertes érotiques et autres émois coquins autour d’une tasse de thé. La nuit sera longue dans cette banlieue résidentielle, tellement banale, tellement extraordinaire...
Voici probablement l’album le plus déroutant qu’il nous a été donné de lire en 2013. Un livre qui joue avec les codes et clichés de la bande dessinée, pour gratter le vernis et dresser un portrait finalement très réaliste de la petit bourgeoisie flamande. En filigrane, le héros de « Crépuscule civil » nez en l’air et air penaud apparaît comme la marionnette du dessinateur, qui s’immisce dans l’histoire grâce à plusieurs mises en abyme photographiques.
Sans avoir l’air d’y toucher, l’intrigant ouvrage de Steve Michiels sonne comme une critique grinçante d’une classe moyenne autocentrée et consumériste, formulée à travers le prisme d’un réalisme magique typiquement belge.
(par Morgan Di Salvia)
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