Difficile de passer après Aya… En terme de récit quotidien baigné dans un rêve d’ailleurs, la série franco-camerounaise a placé la barre assez haut. Dans sa chronique (de jeunesse ?) l’auteur tchadien quadragénaire Adjim Danngar, ancien résident de la Maison des auteurs à Angoulême, évoque l’ambition de Kandji : réaliser des trompe-l’œil peints sur les murs de sa ville.
Sa famille, ses amis, des rencontres cocasses : nous déambulons dans un village, en noir et blanc, au milieu des figures locales, où la débrouille règne en maître. Deux animaux semblent fasciner le jeune homme : un singe en cage qu’il rêve de libérer, et un chien malin particulièrement doué pour la survie…
Le dessin souvent très fin de l’auteur peut évoquer un Davodeau, avec un soin particulier accordé aux planches muettes et à des pauses oniriques placées en transition entre les scènes, doubles pages impressionnantes chargées en noir.
Malgré le soin accordé à tout son petit monde, Adjim Danngar semble privilégier l’aspect documentaire au dynamisme de son intrigue, très étirée. Si la passion du jeune protagoniste irrigue les pages, l’album, un peu trop contemplatif, manque d’un tonus qui nous emmène prestement jusqu’au bout de ce tome 1. On espère un tome 2 plus dynamique.
(par David TAUGIS)
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