Frédéric Othon Théodore Aristidès, alias Fred (1931-2013), était issu de réfugiés grecs de Constantinople. Ceux-ci quittèrent l’Empire ottoman suite aux bouleversements provoqués par la Première Guerre mondiale. Ils devaient aboutir, notamment, à la constitution de la Grèce et de la Turquie actuelles, après des déchirements meurtriers et des transferts massifs de populations.
Vous trouverez sur notre site ici, ainsi que là, lors d’entretiens réalisés en 2010 et 2011, davantage de renseignements sur sa vie et son œuvre. Cette dernière fut marquée par sa peu banale personnalité et son enthousiasmante fantaisie.
D’ailleurs, à l’originalité de son dessin venaient s’ajouter d’autres spécificités d’auteur, dont un onirisme qu’il attribuait volontiers à des influences littéraires héritées du séjour de sa mère et de sa famille à Londres après le Premier Conflit mondial. Tout ceci lui valut d’être incompris en France à ses débuts. S’en étonnera-t-on vraiment ?
Néanmoins, il s’astreignit de son côté à beaucoup d’efforts et de contraintes formelles afin d’aboutir à des planches et albums sans équivalents. Sa narration et ses audaces plastiques uniques fusionnaient d’une façon si géniale que nous continuons à en être durablement fascinés. L’exposition procure une nouvelle occasion d’admirer ses trouvailles en matière de composition des planches. Visuellement, c’est délectable !
Les originaux montrés à la galerie Martel appartiennent à la saga de Philémon, en passant par Le Petit Cirque, Magic Palace Hôtel et d’autres « classiques » de Fred. On y trouve également des dessins produits pour Hara-Kiri, Journal bête et méchant ou Pilote, publications dans lesquelles ses contributions furent importantes, etc.
En étudiant de près, dans l’exposition de la rue Martel, les subtilités esthétiques et pirouettes cérébrales dont Fred avait le secret, vous rendrez le meilleur hommage possible à cet attachant maître du neuvième art. D’autant que par allusions à la chanson Le Fond de l’air est frais, cosignée par Fred avec Jacques Dutronc, voire élisions reprises de ses paroles, comme il n’y a plus d’saison, muni d’un bas de lain’, vous pourriez en repartir avec de belles étrenn’s...
« Laïho, Laïho ! »
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(par Florian Rubis)
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En médaillon : "Hara-Kiri" n°5 (couverture)
© 1961 Fred & galerie Martel
Exposition FRED
Du 2 décembre 2022 jusqu’au 21 janvier 2023
17 rue Martel
75010 Paris
Ouverture de 14h30 à 19h00
Du mardi au samedi