C’est une gageure ou un pari fou. En quelques pages, nous passons du big bang aux dinosaures, puis à l’arrivée des hominidés. A la page 13, c’est l’âge de fer, puis l’Antiquité et à la page 17 le Moyen-âge. Le rythme ralenti un peu dans les quatorze dernières pages qui traitent des XVIe et XVIIe siècle.
L’objectif de cet album, qui se veut avant tout pédagogique, est de présenter une frise chronologique en BD. L’histoire est apprise de manière assez décousue à l’école, en passant d’un grand événement à un autre. Les enchaînements ne sont pas toujours perçus par les enfants, l’incidence des événements les uns sur les autres et la continuité historique.
Et c’est bien là le principal intérêt.
En effet, expliquer la guerre de cent ans en cinq pages n’est tout simplement pas possible. Ou encore les guerres de religions entre catholiques et protestants en trois pages. Mais faire comprendre, déjà, que Jules César vivait avant Henri IV, ce n’est pas si mal (si, si, on en est là…).
Thierry Laudrain n’est pas historien et ne se prend pas pour tel. Par contre, il a le sens du jeu de mot et du comique de situation. C’est un gros atout pour l’intérêt de la lecture de cet album, c’est aussi sa limite pour le définir comme un album jeunesse.
En effet, les références sont très très nombreuses, presque à toutes les cases. Mais elles ne sont pas expliquées. Telle que la fameuse poule au pot d’Henri IV, ou la blague sur son cheval blanc. Si le lecteur n’a pas la référence ad hoc, il passera à côté.
C’est pourquoi cet album serait davantage à conseiller aux adultes qui veulent se remettre en tête une chronologie succincte de l’histoire de France, et qui auront les références pour comprendre l’humour de l’album, ou pour une lecture parents-enfants, les premiers pouvant expliquer les références aux seconds.
Six pages documentaires terminent l’ensemble (les dinosaures, le paléolithique et le néolithique, Jules César, Jeanne d’Arc, la Renaissance, la cour à Versailles), à l’image du reste du tome : très succinct, deux ou trois idées seulement sont développées par thématique.
(par Jérôme BLACHON)
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