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Histoire de la bande dessinée au Bénin – Deuxième partie (2007 – 2017)

Par Christophe CASSIAU-HAURIE le 2 janvier 2024                      Lien  
La fin des années 2000 se caractérise par la montée en puissance de l’association Bénin-Dessin (née sur les décombres de AILE-Bénin, association d’illustrateurs pour la jeunesse créée en 1989), active durant des années et qui permit à plusieurs de ces membres de participer à l’illustration de livres pour enfants, de mini-albums de BD (pour l’éditeur Star édition), une revue (Sodabi magazine) ou de monter des évènements autour du 9ème art. Celle-ci jouera un rôle fédérateur extrêmement positif pour le développement d'un 9ème art local, tourné vers différentes formes d'expressions artistiques.

Présidé par Hector Sonon, Constant Tonakpa (entre 2004 et 2008) puis Paul Dossou Kpitimé, Bénin–Dessin regroupait la majorité des dessinateurs de BD et caricaturistes du Bénin. L’association a organisé plusieurs évènements comme l’exposition Les héros de la bande dessinée béninoise (2006) ou le premier Festival international de bande dessinée de Porto-Novo financé par l’Union Européenne en 2009 en présence de la plupart des dessinateurs du pays et de deux dessinateurs étrangers invités, Samba Ndar Cissé (Sénégal) et Pat Masioni (RDC) de France. Une dizaine de membres de l’association, sous la supervision des animateurs belges Raymond Burlet et Paul Lhoir, réalisent les premiers dessins animés de l’histoire du pays : Le livre magique en 2005 puis Anna Bazil et le masque sacré en 2009 réalisé par le studio Afrique Arts toons, toujours sur financement par l’Union Européenne. Anna Bazil et le masque sacré a reçu le prix du Python au Festival Quintessence de Ouidah (Bénin) en 2010.
Enfin, une collection de neuf mini-albums (petit format, donc) a été publiée chez Star éditions en 2009, dans le cadre du même programme de soutien de l’Union européenne : le PSICD (Programme de soutien aux initiatives culturelles décentralisées). En 2012, l’association publie également le recueil Caricatures, le Bénin face au défi de la mondialisation, ouvrage dans lequel on retrouvait la plupart des auteurs présents à l’exposition. Bénin–Dessin comptait comme membres des dessinateurs se partageant entre le 9e art et le dessin de presse mais également d’autres caricaturistes ayant fait peu de BD jusque-là comme Alexandre Kossoko (né en 1985, secrétaire général adjoint de l’association), Cédric B. Quénum, Joël Relaxe Hounsounouou (trésorier général de l’association) et AE Folly (Folly Évariste Amouzouvi).
La collection publiée par Star éditions a puisé dans ce vivier et a donc permis de révéler plusieurs dessinateurs encore débutants en matière de BD.
C’était le cas de Constantin Hervé K. Adadja, (né en 1987), caricaturiste pour le journal Le progrès sous le pseudonyme de Roman et auteur de Les 3 singes (je reviendrai…), sa première incursion dans le 9ème art. Ce superbe album évoque sous forme de flash-backs l’histoire de Gildas, envoyé travailler au Nigéria pour payer une dette familiale. Réduit à l’esclavage, il s’enfuit en se cachant dans un camion de gravier où il meurt étouffé. Cette œuvre poignante centre son propos autour de la personnalité du jeune garçon afin de faire passer un message.

Histoire de la bande dessinée au Bénin – Deuxième partie (2007 – 2017)

De même, Mickey, G. Aïsse (Michel Gbélohan, né en 1981), caricaturiste depuis 1997 et enseignant en génie civil dans l’enseignement technique, y a publié Les aventures de Tigboli, le prix du mensonge, l’histoire de Tigboli, suite de sketchs mettant en scène un jeune écolier qui passe sa vie à mentir pour s’en sortir. Mickey G. Aïsse avait également édité en 2008 le premier tome de l’album Les rigolos de Mickey, un recueil de 92 dessins de presse, suivi d’un second tome en 2011.

Toujours dans la même collection, le très prolifique Hodall Béo [1] publie Faoussah la petite videomegon, l’histoire d’une petite fille placée qui connaît des sévices dans sa famille d’accueil. En parallèle, à compte d’auteurs, il publie aux éditions Bas-reliefs : Les zémidjans persistent (2006) et Assoclé et Bonou T.1 (12 gags salés, 2008).

D’autres auteurs sont présents dans la collection comme le caricaturiste et auteur de livres pour enfants Raymond Bernard Gely (ou Jemy) avec Jolivi du cœur au foot. Étudiante à l’université, Jolivi hésite entre Manu et Sergio. Afin de départager ces deux garçons, un match entre ces deux footballeurs décidera du choix de la jeune fille. Sort également Solane, l’enfant sorcier de Claudio Lenfan (Fagnon Claude Pacelli Adjaka, né en 1970) : Solane, enfant intelligent, découvre que le pasteur et le sorcier du village sont des escrocs ; pour se protéger, ceux-ci accusent alors Solane de sorcellerie.

Lenfan était également dans l’exposition Les héros de la bande dessinée béninoise organisée au Centre culturel français de Cotonou. En 2008, il participe aussi à la réalisation du Livre magique ainsi qu’Anna et Bazil et le masque sacré pour le studio Afriqu’Art toons [2].
Paul Dossou Kpitime (né en 1983) y publie aussi Passou le flouministe. Caricaturiste, titulaire de nombreux prix, lauréat de plusieurs concours, il fait ses premières armes dans la BD en avril 2006 avec l’exposition Les héros de la bande dessinée béninoise organisée au Centre culturel français de Cotonou. Kpitime est consultant pour plusieurs ONG et institutions nationales et internationales pour l’élaboration des documents, boîtes à images et autres brochures de sensibilisation et de conscientisation de la population sur des questions de santé, d’éducation et de développement. Il est également auteur illustrateur de Naima n’a pas le sida (éd. Ruisseaux d’Afrique, 2003) et La pintade et le serpent (éd. Ruisseaux d’Afrique, 2008). Kpitime est également présent dans le recueil Caricatures, le Bénin face au défi de la mondialisation.

Septième auteur présent, le caricaturiste Makejos (Julien Alihonou, né en 1972), déjà présent dans l’exposition Les héros de la bande dessinée béninoise [3] et dans le recueil Caricatures, le Bénin face au défi de la mondialisation, sort Les Zaventures de Moussa chez Stars éditions, un album en noir et blanc composé de sketches humoristiques éducatifs.

Pour sa part, Jo Palmer se fait remarquer avec Les extraterrestres Pygamous, suite de On a fumé Malrobo ! [4].

Toujours dans cette même collection, le caricaturiste Constant Tonakpa (né en 1974) sort en février 2009 son premier album BD, Broda Cargo, comment je gagne ma vie. Véritable tableau social du Bénin, l’album raconte l’histoire du jeune Broda dont la carrière de footballeur de Broda s’arrête suite à un accident. Du jour au lendemain, handicapé, il doit trouver une nouvelle place dans la société. C’est ainsi qu’il devient chauffeur de cargo, un petit véhicule léger qui transporte de l’essence, très utilisé au Bénin.
Suivra en en septembre de La Sentinelle pour le ministère de l’Intérieur et de la sécurité. Tonakpa a également participé à plusieurs festivals et expositions sur le continent et en Europe. Afin de mieux coordonner ses différentes activités, Constant Tonakpa ouvrira par la suite une structure, Les Ateliers Tonakpa.
Enfin, dernier auteur présent dans la collection, Hector Sonon y publie Koffi Azé, excellent album politique caustique résumé comme suivant sur le site de Takam Tikou : Koffi Azé, actuel ministre, est candidat. Pour s’attirer les faveurs des ancêtres, il consulte le babalawo (prêtre yorouba). Et voilà que celui-ci lui demande, pour le sacrifice que les ancêtres recommandent, sept poils pubiens d’une femme blanche ! Or, le neveu de Koffi Azé est cuisinier chez des Blancs…
A l’étranger, Sonon obtient le prix Africa e Mediterraneo (Italie) de l’édition 2007-2008, pour une histoire courte intitulée Darfour et en 2009, participe à l’album collectif Algérien La bande dessinée conte l’Afrique (Dalimen Éditions). En 2007, il fut l’objet d’une monographie publiée aux éditions de l’œil : Hector Sonon, dessinateur dans la collection des carnets de la création.

Il ne lui manquait qu’un album en Europe. Ce fut le cas en 2012, année où Sonon sort dans la collection Rivages chez Casterman, l’adaptation d’un roman de Jean-Claude Derey, Toubab or not toubab, sur un scénario de Mathias Mercier.

Ce polar picaresque dans les rues chaotiques d’Abidjan est à ce jour son unique œuvre « individuelle » (au sens de seul dessinateur) publiée à l’étranger [5]. Toubab or not Toubab a reçu le prix du meilleur album au Festival de BD d’Alger en 2012.
La consécration viendra en 2013 avec la tenue à Cotonou de février à juin d’une exposition sur l’ensemble de sa carrière par la Fondation Zinsou . Cette exposition consacrée à un auteur de BD dans un musée d’art contemporain est le premier évènement du genre en Afrique noire [6].
A cette occasion, la Fondation Zinsou rééditera dans le premier numéro de sa revue, Coup de crayon, les aventures des deux jumeaux que sont Zinsou et Sagbo, album précédemment paru en 1989 [7].
Enfin, en 2014, Sonon participe au collectif L’Afrique en Partage publié par les éditions Dapper à l’occasion de l’exposition Formes et paroles tenue à Gorée.
Un second numéro de la revue, publié deux ans plus tard, lancera la carrière de François Kadi avec Ahouanssi, l’invincible guerrière (30 pages), une histoire mettant en scène des amazones en pleine guerre de conquête du Royaume de Dann. François Kadi avait obtenu le grand prix du Jury à l’issue du concours de BD lancé par la Fondation Zinsou, à l’occasion de l’exposition consacrée à Hector Sonon. En 2015, il intègre le collectif A4 Comics avec sa bande dessinée Gbèdan et les trafiquants de pkayô. L’année suivante, François Kadi fait une alliance avec Kadiwart ESDI et signe plusieurs bandes dessinées. C’est le cas du tome 1 de Gbètowou et les menaces du changement climatique, diffusée dans les écoles. Lauréat au concours BD Talents africains, sa bande dessinée « Destin fatal » est exposée au Forum International de Bande Dessinée de Tétouan, au Maroc.
En 2014, sort un album de belle fabrication (couverture cartonnée, papier glacé, cahiers cousus), Gbehanzin de Adadja (dess.) et Couao-Zotti (scén.).
Les deux auteurs y racontent l’histoire de l’histoire du royaume du Dahomey (Danxomè dans le livre) à travers la personnalité du souverain absolu qu’était Gbêhanzin Aïdjrè (1844-1906), le roi requin, qui a régné sans partage jusqu’à l’arrivée des colonisateurs français dans les années 1890. Les auteurs racontent la geste héroïque et tragique de ce héros qui ne capitula que trahi par ses adversaires, et qui finit ses jours tristement en Algérie [8]. Après avoir collaboré avec Hector Sonon (cf. Partie 1) pour des histoires publiées dans différents journaux de Cotonou, le dramaturge et romancier Florent Couao-Zotti (né en 1964) s’associe avec Adadja pour nous offrir une sombre histoire, pleine de bruit et de fureur, où la violence des batailles est montrée sans concessions.
Cette association entre un dessinateur et un écrivain renommé pour produire des bandes dessinées est suffisamment rare pour être relevée dans un univers de la bande dessinée africaine où le scénario est souvent le principal défaut des œuvres produites. Si des photos d’époque et un résumé des éléments historiques clôturent l’album, celui-ci n’échappera pas à la controverse habituelle sur les conditions de la reddition du roi, controverse résumé dans un article du Monde [9].
Il y eut d’autres tentatives d’édition locale comme celle de la revue Wassan’ Gari, revue de BD créée par Fabrice Mongbo (dessins) et Razack Bio Mama (scénario) en 2005. Wassan’ Gari visait à vulgariser l’histoire du Borgou et des royaumes Baribas. La revue ne connaîtra qu’un seul numéro.
On peut également citer Jonathov Comics, label indépendant de bande dessinée qui a vu le jour le 15 juin 2010. Le label avait à sa tête Jonathov Darbousky, créateur du label, et était composé de 5 autres membres dont ses 3 frères. Jonathov Comics faisait des bandes dessinées sur papier, avant qu’elles ne soient scannées et retouchées sur l’ordinateur. Il ne produisit que des bandes dessinées gratuites qui pouvaient être lues en ligne et téléchargées sur le site www.comics.jonathovdarbousky.com. Les histoires s’inspiraient de la mythologie africaine. De cette tentative, reste une page face book, encore active.
Enfin, graphiste dans une agence de communication, dessinateur de presse en free-lance, Joël Relaxe Hounsounou publie depuis quelques années des planches de BD dans Bénin couleurs (avec la série Bencologie) ainsi qu’une Série de BD de sensibilisation (éditée par PSI/ABMS) dans la revue Amour et vie.
Hounsounou est également présent dans le collectif Africa comics 2009-2010 (Italie) avec les 4 planches de Pauvre petite Haïtienne.
Cette période correspond au lancement de la carrière de Didier Viodé (né en 1979). Né à Abidjan, de nationalité Béninoise, celui-ci vit et travaille en France. Il a étudié à l’INSAAC à Abidjan puis à l’École des beaux-arts de Besançon en France d’où il sort diplômé. Plasticien, Viodé a réalisé plusieurs expositions de son travail. En matière de bandes dessinées, Viodé reçoit le Prix Africa e Mediterraneo, en Italie en 2007, ce qui lui permet d’apparaître dans le recueil Africa comics 2006-2007. Quelques-unes de ses planches sont également publiées dans le premier numéro de la revue algérienne El Bendir. Son premier album, Étranger sans rendez-vous a été autopublié en 2008 et présenté au Festival de BD d’Audincourt (Doubs) ainsi qu’aux rencontres d’Africajarc (Lot), en 2009.

Ce premier opus sera republié en une version augmentée en 2012, nantie d’une nouvelle couverture. Son second album, Vive la corruption, est sorti chez L’Harmattan BD en mars 2011, reprenant Yao, personnage que Didier Viodé avait déjà montré dans plusieurs publications isolées. Avec deux histoires courtes, Didier Viodé participe au collectif Thembi et Jetje, tisseuses de l’arc-en-ciel, sorti en septembre 2011 chez le même éditeur.
En 2013, il autoédite Étranger avec rendez-vous, le second tome de sa trilogie.
A la même époque, Hodall Béo sort chez L’harmattan BD un album intitulé Moto-taxi : à bécane au Bénin, qui reprenait pour partie quelques planches publiées localement. L’album dépeignait le secteur économique du transport et de la « course » à Cotonou via des histoires humoristiques d’une ou deux planches évoquant les difficultés de la profession de moto-taxi : routes difficiles, criminalité importante, abus de pouvoir, corruption…. Rien n’est épargné à ces conducteur rapides et intrépides, que sont les motos-taxis du Bénin, surnommés « zémidjans », qui assurent toutes les destinations à leurs clients et leurs bagages en défiant la police, les voleurs, les bagages encombrants, les mauvaises conditions climatiques, les pannes…
Enfin, pour conclure cette période, soulignons le travail de Moudjibath Daouda-Koudjo, scénariste de différentes séries BD pour les revues Planète Enfants et Planète Jeunes de 1998 jusqu’à la disparition de ces deux titres en 2018 (Ka et Ba, Kola et Bola ainsi que Personnages historiques célèbres du monde). Elle était, durant cette période, rédactrice en chef des deux magazines.
Cette décennie constitue donc une année d’évolution positive de la situation du 9ème art local. Aiguillé par un leader (Hector Sonon), le milieu des dessinateurs se structure autour d’une association (Bénin-dessin) qui leur sert d’intermédiaire pour des projets de coopération et qui apporte une forme de légitimité pour les différents bailleurs de fond.
La période suivante (2017 – 2024) changera la donne.

(par Christophe CASSIAU-HAURIE)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782336299457

[1A cette époque, il est le dessinateur pilier des éditions Ruisseaux d’Afrique, avec en particulier la collection Coco taillé (écrit par Michèle Nardi) mais aussi une dizaine d’autres titres dont Caïvi l’enfant placé, Mémé, Le masque, Sacré python (2008), il a également exposé plusieurs de ses tableaux lors de différentes expositions collectives dont Gospel et racine (2002-2004), Les mutations (2002 et 2005), ÉPARS 2012. Il a aussi été caricaturiste indépendant pour les quotidiens béninois Le point, Le progrès, Mutations, Le Canard du Golfe. Il a réalisé plusieurs dessins animés comme Caricashow (2011) ou Tounga 2 (2012). Il a produit également plusieurs supports audiovisuels éducatifs comme les 6 modules de J’apprends avec Donami (L’alphabet français, Le graphisme, Les couleurs primaires, Les couleurs secondaires, Le jour et la nuit, Les insectes…) mais aussi dans la même collection Maternelle (2012), Lire et compter (2011) et les 6 modules de Dessiner c’est facile.

[2De mère Ivoirienne, Lenfan est né en Côte d’Ivoire. Il n’est arrivé au Bénin, pays de son père, qu’après le baccalauréat.

[3Auparavant, il avait participé à l’exposition Sur la route de l’esclavage à Porto Novo.

[4Jo Palmer a collaboré également à Planète jeunes et Planète Enfants ainsi qu’au Courrier International. Il a aussi dirigé le studio d’animation Afrique Arts toons. Son décès prématuré en en mai 2021 interrompra le parcours de ce sympathique artiste.

[5Sonon a également travaillé avec André Hêkpazo. Architecte de formation, fan de bandes dessinées, celui-ci a fondé BD info 2000, première revue de BD du pays (en 1990) qui tiendra quelques numéros. Il y dessinait et scénarisait plusieurs histoires avec Hector Sonon. Auparavant, il avait été l’un des premiers caricaturistes du Canard du golfe, premier journal satirique béninois.

[6Pour ceux que cela pourrait intéresser, ci-joint le petit article-hommage que j’ai écrit à ce sujet, deux ans après : https://www.fondation-zinsou.org/hectorsonon

[7On peut en découvrir des extraits ci-après : https://issuu.com/fondationzinsou/docs/coup_de_crayon_hector_sonon_zinsou_ A noter que Hector Sonon est lui-même jumeau.

[8D’autres œuvres (essais, pantomime…) d’auteurs du continent ou de la diaspora ont porté sur Gbêhanzin ou Béhanzin, entre autres la pièce de théâtre de Jean Pliya Kondo le requin (1969) ou le film de Guy Deslauriers L’Exil du roi Béhanzin (1994) scénarisé par Patrick Chamoiseau

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