L’épreuve du choix pose Kai face à un dilemme : s’il accepte, le village de Ginrin subira une éruption volcanique d’une grande violence ; mais s’il refuse, il ne pourra pas obtenir le pouvoir de l’améthyste nécessaire pour devenir l’enfant des pierres.
Urumi, pour sa part, a fait son choix et est prête à sacrifier les habitants pour obtenir le pouvoir. La décision de la jeune fille scelle le destin du village. Dans ces conditions, Kai ne pourra qu’atténuer l’éruption s’il refuse de s’emparer du pouvoir. Une lutte contre le temps avant le désastre commence. Urumi et Fuji mettent des bâtons dans les roues des héros qui tentent de secourir le village.
Dans cet opus concentré sur l’action, les évènements s’enchaînent rapidement faisant sentir l’urgence de la situation. L’atmosphère arrive à nous plonger en plein dans cette catastrophe qui semble difficile à surmonter. Les scènes de combats sont plaisantes, surtout celles où les mentors avec leur disciple affrontent ensemble leurs ennemis.
De plus, la position dans laquelle se trouve le village de Ginrin est utilisée pour rapprocher les continentaux et les mangeurs de pierres. La discrimination qu’on subi ces derniers pendant des années est d’une rare cruauté. Ce n’est que grâce à cette situation désespérée que la hache de guerre est mise de côté. Toutefois, cette entraide est loin d’être aussi simple. En effet, des difficultés sont montrées notamment avec le personnage de Benito (un mangeur de pierre), dont l’aide est accueillie avec hostilité au début. La réticence présente dans les deux camps, illustre bien la relation conflictuelle qui existe depuis longtemps.
Une partie du volume est également consacrée aux actions d’Ôma et à sa perception des évènements. En tant que grand frère de Kô et chef le village de Ginrin, il est pertinent de suivre ses mouvements. Le dévoilement de son passé nous apprend sa culpabilité, ainsi que les nombreuses critiques qu’il a reçues malgré son travail acharné. Nao Sasaki permet au lecteur de sympathiser avec ce personnage qui refoule ses vraies émotions par sens du devoir. D’ailleurs, il joue un rôle-clef dans les négociations avec les mangeurs de pierres. C’est avec une grande humilité qu’il essaie de s’accorder avec eux.
Cette suite bien rythmée apporte de façon cohérente une échappatoire au cycle de haine entre les continentaux et les mangeurs de pierres. Même si la cadence est rapide, la complexité de la relation entre les deux peuples est bien expliquée. Le scénario nous rappelle aussi que la quête du héros n’est pas de devenir l’enfant des pierres, mais de sauver sa famille, ce qui devrait avoir une réelle influence sur le déroulement des prochains tomes.
(par Malgorzata Natanek)
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