Mais où va-t-il, cet aventurier du futur, avec sa combinaison d’explorateur spatial ? Il se promène, pour le plaisir ? Il cherche un ami... Ou un ennemi ? Il s’appelle Lupo. Et dans ce vaisseau sans fond qui semble l’emprisonner, il va partir à la rencontre de populations diverses : robots, drones, zombies, extra-terrestres divers. Jusqu’à apprendre le fin mot de l’histoire, de sa propre existence.
Amaury Bündgen a fait ses armes dans l’illustration et le design de jeux vidéo. Casterman l’a repéré dans un salon BD lyonnais et signé pour son premier album. L’auteur y montre un savoir-faire indéniable. L’influence-revendiquée- de Tsutomu Nihei et de sa série-phare Blame voisine avec un attrait pour les monologues dopés à l’autodérision et à la douceur du trait d’un Moebius. Le travail sur les décors et les créatures foisonnantes du récit impressionne, surtout pour un premier opus.
Sur la longueur, Ion Mud peine parfois à maintenir l’attention. La rencontre avec un allié de circonstance qui cogne tout ce qui bouge avec le sourire relance la machine. Mais on retient de l’album essentiellement ce voyage au milieu des structures monumentales de la "machine", et le visage fatigué de Lupo, croisement étonnant d’un Bruce Willis en mode survie et du E.T. de Spielberg. Ni héros, ni victime, ce type incarne avant tout une volonté pugnace. Sans se prendre au sérieux.
(par David TAUGIS)
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