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Justice League T3 - par Johns, Reis, Pelletier & Daniel (Trad. Edmond Tourriol) – Urban Comics

Par Guillaume Boutet le 27 juin 2014                      Lien  
Un navire américain procède à un exercice de tir lorsqu’une anomalie se produit. Les missiles explosent au fond de l’océan, mais tous ignorent qu’ils ont frappé Atlantide. Orm, son Roi et frère d’Aquaman, décide d'attaquer la côte est des États-Unis en guise de représailles. La Justice League réussira-t-elle à empêcher l'avènement d'une guerre entre la terre et la mer ?

Ce troisième tome de la version New 52 de la célèbre équipe de super-héros nous propose son premier crossover, en jonction avec la série Aquaman -ce qui ne constitue pas une surprise en soi, étant donné que Geoff Johns se trouve aux commandes des deux titres [1].

Une nouvelle aventure de la Justice League qui s’avère très convaincante, après deux tomes / arcs narratifs au bilan mitigé. Si la série conserve malheureusement toujours les mêmes défauts, les thématiques spécifiques à l’univers d’Aquaman prennent largement le pas et font oublier ces faiblesses. Et, grâce à cela nous pouvons dire sans hésiter qu’il s’agit du meilleur arc narratif depuis le lancement de la série.

Signalons aussi que ces épisodes marquent l’arrivée au dessin d’Ivan Reis, quittant la série Aquaman, et remplaçant ainsi Jim Lee. Et c’est Paul Pelletier qui prend sa suite sur les aventures du roi des mers. Le trait épique et nerveux de Ivan Reis sur Justice League fait comme toujours merveille, en particulier lors des Splash Pages, amenant un souffle haletant lors des moments clés !

Avant d’attaquer l’évènement du Trône d’Atlantide, le tome débute par une histoire, en deux épisodes, dessinés par Tony Daniel, et centré sur Wonder Woman. Notre chère amazone fait face à une de ses plus célèbres ennemies, Cheetah, la femme-guépard, dont le lecteur découvre la nouvelle origine, New 52. Le récit est simple, mais se montre efficace dans sa capacité à mettre en scène une Wonder Woman désirant sauver son amie, victime d’une malédiction, avec les paradoxes que cela implique –le tout renforcé par une révélation finale, renversant la situation, qui fonctionne bien. Un bon point en somme.

Justice League T3 - par Johns, Reis, Pelletier & Daniel (Trad. Edmond Tourriol) – Urban Comics
Wonder Woman et Cheetah : une relation musclée !
© Urban Comics / DC Comics

Débute ensuite le gros morceau : l’attaque des Atlantes, d’abord sous forme de vagues géantes, frappant Boston, Metropolis et Gotham City. Aquaman joue le rôle de médiateur, mais il a fort à faire. D’un côté son frère, et les Atlantes, donnent libre cours à leur rage, née de siècles de frustration dûe aux dégâts et aux morts que leur ont infligés ceux de la surface, de façon directe ou indirecte (le plus souvent). De l’autre, la Justice League n’a qu’une idée en tête : combattre cette armée qui a provoqué des centaines de morts.

Le spectacle tient ses promesses et Aquaman est royal, dans tous les sens du terme. Tiraillé entre deux mondes, il tente la médiation, parfois musclée, au point de passer pour un traître dans les deux camps. Mera, sa compagne, joue aussi un rôle fort réussi, l’épaulant, et faisant preuve d’une grande abnégation en protégeant la population, à la limite de ses forces (son pouvoir lui permet de contrôler l’eau).

Situation paradoxale : pour être pris au sérieux par son frère, Aquaman doit prouver son autorité en se montrant agressif envers ses compagnons !
© Urban Comics / DC Comics

Orm, le frère d’Aquaman, apparaît quant à lui très convaincant, surtout dans la défaite : cela peut paraître bête à dire, mais un vilain se révèle également dans ces moments-là, et Orm, sur ce point, fait preuve d’une envergure très appréciable. Loin d’être obnubilé par la seule haine, il place la famille et le respect des lois atlantes au-dessus de tout.

À côté de ces personnages de l’univers Aquaman, les héros de la Justice League ont toujours du mal à convaincre en tant qu’équipe –à l’exception de Cyborg. Avec le choix de mettre en scène une équipe qui débute, à travers le thème des problèmes de cohésion de groupe, la Justice League fonctionne mal et apparaît pour le moment surtout comme une somme d’egos.

En effet si l’idée est classique et porteuse, le résultat proposé par Geoff Johns apparaît tout de même très caricatural par moments, lorsque les personnages ne sont pas simplement out of character –comme Superman et Wonder Woman ne pensant qu’à riposter par la violence. Un comble lorsque dans leurs séries respectives, publiées en parallèle, ils cherchent justement à résoudre les problèmes sans violence…

L’armée atlante émergeant des flots !
© Urban Comics / DC Comics

Finalement, à côté d’Aquaman, c’est Cyborg qui s’en sort le mieux. Tenant le haut du pavé dans cet arc, assumant des choix difficiles (se cybernétiser un peu plus), il prend les décisions les plus essentielles de l’aventure, comme appeler des réservistes lorsque ses compagnons sont capturés par Orm. Un personnage qui reste donc soigné, et qui porte à lui seul, ou presque, cette Justice League.

Un mot sur la romance de Superman et Wonder Woman : ce n’est pas une première –on se souvient par exemple de l’après Crisis on Infinite Earths, où cette idée avait également été mise en scène. La période actuelle est certes propice -la relation de Superman avec Loïs se trouve encore presque au point mort- cependant il est difficile de croire qu’une telle romance puisse se développer sur la durée, et mener quelque part…

La Justice League réunie et unie pour la bataille finale
© Urban Comics / DC Comics

En résumé, si ce récit constitue une aventure mémorable pour la mythologie d’Aquaman, elle reste plus anecdotique concernant la Justice League elle-même. L’impression demeure d’être toujours dans une phase d’introduction et de mise en place, dédiée de façon plus générale à l’univers New 52. Ainsi les noms de Red Tornado et des Metal Men sont cités à travers de brefs dialogues, tandis que l’entrée en scène de réservistes annonce de nouvelles configurations –alors que l’équipe initiale est encore loin d’être stabilisée et soudée.

La Justice League, malgré certaines qualités comme un grand spectacle au rendez-vous, n’a donc pas encore pris son envol. Et il faudra attendre encore un peu pour espérer y assister. En effet le prochain tome de la série sera consacré aux débuts d’une nouvelle équipe, créée et supervisée par le gouvernement américain : Justice League of America !

(par Guillaume Boutet)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

Justice League T3. Par Geoff Johns, Ivan Reis, Paul Pelletier & Tony Daniel. Traduction Edmond Tourriol. Urban Comics, collection "DC Renaissance". Sortie le 25 avril 2014. 208 pages. 19,00 euros.

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- Lire la chronique du tome 1 de la série

[1Les épisodes contenus dans Justice League T3 : Le trône d’Atlantide sont :
- Justice League #13-17 (octobre 2012 à février 2013)
- Aquaman #14-16 (novembre 2012 à janvier 2013)

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