Kairi est une adolescente japonaise en conflit avec son père parce qu’elle sort avec un gaïjin – Shin, un jeune Français. Alors que la tension monte entre elle et ses parents, ces derniers sont victimes d’un accident mortel. Une perte qui va bien sûr bouleverser la vie de Kairi, sa relation avec Shin, mais aussi son équilibre psychologique…
La sobriété de ce manga, tant sur le plan scénaristique que graphique, est son grand point fort. Elle accentue encore le caractère poignant des situations décrites, tout en laissant au lecteur une lueur d’espoir sur leur dénouement. Si le découpage des premières pages paraît un peu tâtonnant, et l’usage des trames parfois trop appuyé, l’ensemble se révèle d’une grande fluidité. Surtout, le drame de Kairi et de Shin ne peut laisser indifférent. Une façon d’aborder les émois – ici extrêmes – de l’adolescence particulièrement forte.
Dans les bonus de l’album, outre une rapide présentation des personnages principaux et secondaires, on appréciera surtout le long texte de la scénariste Audrey Diallo, qui explique comment elle a conçu son histoire. Elle détaille le choix du thème, la construction des personnages, et sa découverte du Japon contemporain, cadre de l’intrigue. Le tout sur un ton enlevé et rafraîchissant, même si des sujets graves sont aussi abordés : en particulier celui des Ijimé, ces mises à l’écart doublées de brimades qui poussent certains écoliers ou employés japonais au suicide...
(par Arnaud Claes (L’Agence BD))
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