Perdu sur les hauteurs des montagnes algériennes, Daru, un professeur français donne sa classe. Le cours terminé, une fois ses jeunes élèves rentrés chez eux, l’homme reçoit la visite d’un gendarme et de son prisonnier. Le policier lui confie alors la tâche d’emmener le coupable à Tinguit où il sera jugé pour meurtre. C’est contre son gré que l’instituteur remplira sa tâche.
Dans son adaptation de L’Hôte d’Albert Camus, Jacques Ferrandez a choisi de favoriser les images plutôt que le discours. Sur plusieurs passages les planches se succèdent sans aucun dialogue et le lecteur ne peut que se laisser subjuguer par les superbes montagnes algériennes, extrêmement bien retranscrites par l’auteur. Toute la poésie du texte de Camus se fond donc dans la beauté du décor et du coup, les quelques échanges de paroles y paraissent presque superflus.
L’introduction par Boualem Sansal, ex-politicien et écrivain algérien, renforce la poésie mise en exergue dans cet album hors-norme. On y sent un certain attachement de l’auteur pour Camus et son œuvre : « L’Algérie, et ses drames joués et rejoués au cours des siècles, a été pour Camus un exemple, à portée de main, d’autant plus riche de sens qu’il est le fils de cette terre et qu’ici plus qu’ailleurs la beauté et la tragédie ont lourdement marqué la nature et les hommes. »
Une œuvre atypique donc, où la poésie des lieux et du moment l’emporte sur une action quasi – inexistante. Un bel hommage du Neuvième Art à l’un des grands écrivains du XXème siècle.
(par Olivier Wurlod)
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