Raedwald et Arnulf sont de retour à Rome avec en leur main un manuscrit prouvant que Jésus n’est pas mort par la faute des Juifs, mais bien par celle des fourbes Sylphes. Ce sont ces mêmes entités qui contrôlent le Pape Vladimir et qui rendent nauséabonde l’atmosphère au sein de la cité chrétienne. Seul le moine Manfred, frère de la belle Livie qui héberge nos deux amis, pourra apporter les réponses qui manquent au Saxon dans son combat contre ces créatures.
Commençons par évoquer le travail graphique absolument époustouflant de Fançois Miville-Deschênes. La finesse de son trait de crayon abasourdit un lecteur qui passe plus de temps absorbé à contempler ses planches qu’à se concentrer sur le récit en lui-même. Une qualité qui ressort d’autant plus que le dessinateur a contrôlé avec acharnement les couleurs réalisées par le Studio Protobunker, comme on peut le percevoir sur son blog.
Hypnotisé par la beauté de ces planches, une seconde lecture est presque nécessaire au lecteur pour se plonger dans l’histoire écrite par Richard D. Nolane. En plus d’un scénario très bien construit, l’une des réussites de l’auteur est d’avoir su subtilement mélanger religion et science-fiction. Le mystère des Sylphes, leur rôle dans la mort du Christ, l’approche de l’apocalypse provoquée par l’arrivée de l’an mille sont quelques-uns des bons points parmi d’autres au cœur de son intrigue. Le fait aussi que chaque album puisse se lire indépendamment donne une force supplémentaire à la série.
L’Ombre de l’Antéchrist, tout en concluant avec brio un excellent premier cycle, ouvre toutefois suffisamment de pistes pour laisser présager d’une suite qu’on se réjouit déjà vivement de découvrir.
(par Olivier Wurlod)
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