La succession d’un clan de yakuzas surveillée par la police. Trois jeunes japonais détruisant un parc d’attraction et combattant la pègre pour traquer un voleur de supérette. Des incapables devenant des héros à contre-emploi en protégeant malgré eux un sultan en visite au Japon. Kana nous offre trois récits courts du début des années 1980 dessinés par Akihiko Takadera, alors au début de sa carrière, et scénarisé pour le premier d’entre-eux, Dog Afternoon, par le créateur du manga Akira, Katsuhiro Otomo.
Des cascades folles se succèdent dans une suite d’aventures rocambolesques au final délirant. On rentre très vite dans une geste combative pure et omniprésente, pas vraiment subtile. Les nombreuses scènes d’action sont parfois brouillonnes dans leur rendu, en partie en raison de l’inexpérience du dessinateur. Néanmoins, Takadera s’en sort bien au niveau du graphisme, notamment grâce à ses arrière-plans détaillés.
Même si ce manga ne restera pas dans les mémoires, trop imparfait et quelque peu anecdotique, on se laisse séduire par le résultat et le mélange d’humour décalé et de scènes de démolition. Les ravages provoqués sont improbables et démesurés, la bêtise des personnages n’aidant en rien. Ces nouvelles sont aussi divertissantes qu’originales et l’action est extrêmement rythmée. Le rendu réaliste ne manque pas de vivacité, ce qui en fait sa principale qualité. Les péripéties sont très visuelles, les enchainements rapides ne nous laissant pas une seconde de répit.
Ces histoires publiées au Japon de 1982 à 1984 nous offrent l’atmosphère des polars hard-boiled anglo-saxons et rendent un titre adulte et original. Un bon manga qui détend et fait sourire.
(par Vincent GAUTHIER)
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