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La Mare - Par Erik Kriek - Ed. Anspach

Par Hippolyte ARZILLIER le 21 février 2024                      Lien  
Erik Kriek, auteur néerlandais lauréat du vénérable prix Stripschap en 2008, publie aujourd'hui une bande dessinée d’horreur qui revient sur l’histoire d’un couple endeuillé après la mort de leur enfant. Album au dessin abouti, "La Mare" aurait toutefois mérité un scénario moins convenu.

L’histoire commence six ans après qu’un couple a perdu son fils, Ruben. Pour commencer une nouvelle vie, ils décident de s’installer dans une maison de campagne dont Huub, le mari, vient d’hériter. Prêt à tourner la page, ce dernier cherche à motiver son épouse, Sara, qui n’arrive pas à se remettre à la peinture.

La maison est située au beau milieu d’une forêt, qui serait, selon les locaux, maudite. C’est ce que semble confirmer les signes ésotériques gravés sur les arbres devant la maison, ou cette étrange mare noire dont l’eau opaque obsède l’héroïne en manque d’inspiration.

Au fil des pages, le deuil de Sara vire à la psychose : elle se met à voir et à entendre son fils décédé. Parallèlement, deux amis du couple disparaissent étrangement dans les bois. Finalement, il se pourrait que la malédiction ne soit pas qu’une simple légende...

La Mare - Par Erik Kriek - Ed. Anspach
© Erik Kriek. Anspach.

Les cinéphiles seront étonnés de retrouver presque à l’identique la trame d’un film de Lars Von Trier : Antichrist. Mais à la différence de ce dernier, Erik Kriek peine à s’extirper des lieux communs du genre. Le dessin colle bien à l’intrigue et pose, dans ses nuances sombres, une atmosphère inquiétante. Mais l’étrangeté s’arrête là : de bout en bout, on est en terrain connu.

© Erik Kriek. Anspach.

Ceux qui ont déjà visionné quelques films d’horreur dans leur vie auront l’impression de revoir des scènes connues : la fameuse caisse du grenier dans laquelle on trouve un carnet rédigé dans une langue rare, la maison dans les bois, la vieille dame qui met en garde Sara, la forêt maudite, l’entité malveillante qui rôde sous les eaux, la panne de voiture en pleine nuit ou les portraits de l’enfant mort griffonnés…

L’auteur semble en jouer, mais on ne peut pas dire de cette bande dessinée qu’elle soit une parodie. Il fait simplement référence, au début, à Blair Witch Project, un film d’horreur où l’on retrouve des signes semblables à ceux gravés sur les arbres près de la mare. Est-ce une manière de souligner le caractère convenu de la situation ? Peut-être, mais l’autodérision ( si autodérision il y a ) s’arrête là et l’intrigue se déroule par la suite sans ironie, en enchaînant les clichés.

© Erik Kriek. Anspach.

On pourrait y voir un hommage, mais cela ne change rien à l’effet produit : rien ne surprend, rien n’étonne et rien ne fait peur. C’est bien dommage, d’autant que le dessin mérite le détour.

(par Hippolyte ARZILLIER)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782931105214

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