Arrivé à Boston comme 3 millions d’Italiens aux Etats-Unis, Carlo Ponzi a déjà perdu l’essentiel de son modeste pécule durant le voyage. Il se débrouille comme il peut et survit de petits boulots pendant des années, avec de nombreux déboires, entre police et patrons. Son idée de génie, il la trouve à la trentaine, en escroquant des investisseurs naïfs. Ponzi promet un rendement inégalé sans expliquer à ses clients que tout repose sur du vent, c’est-à-dire l’argent des autres. En gros, si tout le monde retire son pécule au même moment, la pyramide s’effondre. Cette arnaque est devenue tellement célèbre que le nom de Ponzi a laissé sa trace dans l’histoire, jusqu’aux malversations d’un Madoff il y a dix ans. Ce récit haletant raconte l’ascension du jeune Carlo rebaptisé Charles, et son obsession du profit.
Les aventures du fameux escroc venu de Parme sans un sou donnent le vertige. Xavier Bétaucourt suit ses multiples tentatives d’enrichissement avec une précision de polar, éclairé par les couleurs riches et la vivacité de trait de Nathalie Ferlut. Le personnage de Ponzi apparaît plus complexe qu’attendu. Au-delà de l’ambition, le jeune escroc voulait vraiment obtenir une respectabilité digne de ses ancêtres italiens, et pourquoi pas, retrouver une forme de légalité tôt ou tard. Rapporté au destin des Italiens arrivés en masse à Ellis Island entre la fin du XIXème et le début du XXème siècle, le parcours de Ponzi n’a rien de typique. Il suffit d’évoquer l’apport transalpin aux arts, à la culture et à la politique américaine. La mafia ? Quelle mafia ?
(par David TAUGIS)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
![Serge Monfort : « En lisant, l'enfant devient le chien, comme il deviendrait chevalier dans une BD médiévale ! » [INTERVIEW]](local/cache-gd2/07/a53eabf15a5df16adbd03466676855.jpg?1713070409)
