Dans un centre de santé niçois, des étudiants de tous horizons partagent un quotidien bercé par les rencontre, la musique, et même quelques fumettes interdites. Moktar, nouveau pensionnaire, intrigue : Musulman non pratiquant, secret, réservé... Sans compter les paroles qui hantent ses jours et ses nuits...
Depuis plus de 30 ans, Farid Boudjellal explore ses origines, sa vie, sa communauté. Depuis 1999, il raconte de façon romancée sa propre jeunesse (son personnage Mahmoud Slimani revêtant sa personnalité). Dans cet épisode, qui tombe pile au moment ou l’on célèbre l’indépendance de l’Algérie (1962), l’auteur met en scène un fils de harki, contraint au départ. Sujet terrible, tellement le ressentiment reste fort de tous côtés contre ces "traitres à la patrie", qui ont été sacrifiés par l’armée française, à la merci du FLN (65 000 morts en Algérie) ou accueillis en France dans des conditions indignes (plus de 90 000 réfugiés).
Dommage que Boudjellal hésite entre une chronique très classique (des étudiants qui écoutent Zappa, s’amusent, cherchent leur voie) et une véritable description de la condition des harkis. Il faut attendre 50 pages pour voir aborder précisément le sujet, et pas au-delà d’une évocation en surface. Avec un scénario assez laborieux, le reste du récit manque d’accroche.
Reste la couleur directe, avec un style graphique de plus en plus épuré, élégant. Elle offre de beaux moments, avec parfois, aussi, des cases moins réussies.
Le Cousin Harki semble motivé par une profonde sincérité et beaucoup d’humanisme, mais il paraît un ton en dessous des œuvres de la même veine, dans le riche univers de Boudjellal.
(par David TAUGIS)
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