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Le Fléau, l’autre thriller apocalyptique

Par Charles-Louis Detournay le 4 janvier 2013                      Lien  
L'adaptation du roman-fleuve de Stephen King avance tout doucement vers sa conclusion. L'occasion de comparer ce comics à une autre série post-apocalyptique, l'événement "Walking dead".
Le Fléau, l'autre thriller apocalyptique
Une vieille femme, auxquels la moitié des Survivants rêve...
Pourra-t-elle les amener à reconstruire un début de civilisation ?

Si vous n’avez pas encore lu notre article traitant du lancement du Fléau ainsi que ses tomes 2 et 3, sachez en deux mots que cette adaptation d’un best-seller de Stephen King traite d’un virus foudroyant qui éradique la très grande majorité de l’humanité.

Tentant de survivre entre les pillards, les maladies anciennement bénignes contre lesquelles ils ne sont plus protégés, ou simplement face à la cruauté des hommes, les survivants américains traversent le pays et se regroupent presque surnaturellement en deux communautés, de part et d’autre des Rocheuses. Ceux dont les qualités humaines prévalent ont tenté de rejoindre une vieille femme noire, Abigaïl, âgée de 107 ans. Tandis que les hommes et femmes au tempérament plus égoïste et qui estiment que la fin justifie les moyens, ont rejoint un sombre voyageur aux allures de sorcier qui inspire plus de crainte que de respect.

Ce neuvième tome de la série présente en détails l’organisation des deux villes (Boulder & Las Vegas) que chaque communauté tente remettre en ordre de marche. C’est aussi le temps des préparatifs de l’inéluctable affrontement entre les deux villes. Chaque faction compte ses traîtres et ses espions... Mais comment communiquer et s’assurer de la victoire dans un monde en ruines ?

Le ’Sorcier’ attire toutes ses recrues dans la ville-symbole du Mal : Las Vegas.

Ne nous y trompons pas : avant d’être une parabole sur le combat éternel opposant le bien et le mal, Le Fléau est avant tout un redoutable roman-fleuve post-apocalyptique profondément ancré sur la psychologie de ses personnages.

Le jeune Stephen King publie ce quatrième roman en 1978 et, au fil des ans, il s’étonne d’entendre les lecteurs lui demander comment évolue tel ou tel personnage du Fléau. C’est ainsi qu’il va livrer une seconde version du roman en 1990, dans laquelle il replace tous les éléments précédemment retirés par son éditeur, ce qui double l’épaisseur du livre !

Le monde nouveau redistribue les cartes : ceux qui étaient rejetés peuvent maintenant inspirer la plus grande des craintes
Des héros très humains et attachants, même s’il faut un peu plus de temps pour apprendre à les connaître...

Alors que Le Fléau et Walking dead traitent tous deux d’une Amérique ruinée par un cataclysme où les héros tentent d’échapper à la mort et aux attaques des autres survivants, Walking dead se différencie par son caractère feuilletonnesque, alors que le Fléau s’apparente davantage à un roman-fleuve.

Ainsi, Walking dead utilise son personnage-phare Rick Grimes pour mener l’intrigue ; on passe d’un lieu à un autre, en modifiant les situations, ce qui permet d’en apprendre plus sur les héros. C’est aussi l’occasion d’amener de nouveaux personnages dans la danse, ou de les faire disparaître de manière brutale, afin de renforcer la violence du contexte et son aspect arbitraire. Dans le même temps, on découvre presque toute la dizaine de personnages principaux du Fléau dès le ’début’ de l’intrigue, il faut donc ingurgiter ces éléments, alors que les personnages secondaires disparaissent lors de la pandémie, avant même qu’on n’ait pu nourrie une quelconque empathie ou antipathie avec eux. Dans les deux séries, une page d’introduction reprend une courte bio des héros principaux.

Graphiquement, difficile de faire concurrence à Charlie Adlard, même si Mike Perkins atteint un excellent niveau dans cet univers aux héros torturés. Le format de Walking dead permet également de frapper l’imaginaire du lecteur avec des pleines pages, voire des doubles pages, une technique plus difficilement utilisable dans le Fléau où le nombre de cases est globalement plus important

Loup comme agneau, chaque survivant doit choisir sa destinée

Enfin, si l’édition française de Walking dead reprend six épisodes en format comics et broché, Le Fléau n’en présente que deux et demi, la césure se faisant soit adroitement, soit de manière abrupte... Si on peut donc accrocher à Walking dead dès le premier (ou les deux premiers) épisodes, il faudra sans doute lire les quatre premiers volumes du Fléau pour être... contaminé.

Cela n’enlève rien à l’excellente et fidèle adaptation de Aguirre-Sacasa, dans un registre très différent des Malheurs de Loki. Si vous désirez tromper votre patience en attendant le prochain Walking dead, Le Fléau peut y pourvoir, même s’il n’est pas construit dans le même registre. Il garde une force équivalente. Avec une parution de trois volumes par an, l’adaptation du roman de Stephen King arrive tout doucement vers sa conclusion, prévue dans le tome 13. C’est donc le bon moment pour vous lancer dans cette aventure pandémique où le bien et le mal de la nature humaine s’affrontent par le biais de personnage très ordinaires, révélés par l’horreur de ce qu’est devenue l’humanité.

Si certains personnages prêchent la bonne parole, d’autres ne désirent que détruire les ruines de l’ancien monde...
Mais qu’arriverait-il si cette arme humaine de destruction massive était dirigé vers la moitié des survivants de l’Amérique ?

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

Le Fléau, T9 : No Man’s Land - Par Roberto Aguirre-Sacasa, Mike Perkins & Laura Martin - Delcourt

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Lire notre présentation de la série, ainsi que la chronique du tome 2 et celle du tome 3

 
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2 Messages :
  • Le Fléau, l’autre thriller apocalyptique
    10 janvier 2013 10:02, par dba

    Pour ce qui me concerne, vous oubliez le principal atout de cette adaptation BD : l’écriture de S.King. Ce n’est sûrement pas le plus grand écrivain contemporain, mais la simplicité de son style ne m’a jamais semblé aussi percutante que dans cette version bd, où la narration en voix off est d’une rare efficacité. Alors que la narration en off semble souvent lourde chez la plupart des auteurs bd (généralement parce qu’il y manque un style), ici elle devient la colonne vertébrale indispensable au récit, grâce au talent de romancier de King.

    Enfin, pour pousser la comparaison avec walking dead au maximum, il aurait été intéressant d’évoquer l’adaptation en série TV dont a également bénéficié le Fléau, en son temps.

    En tout cas, je suis bien content qu’on mette un coup de projecteur à cette série clairement pas aussi mainstream qu’elle n’en a l’air.

    Répondre à ce message

    • Répondu par Bobbiz le 20 janvier 2013 à  23:12 :

      Super série, mais sait-on combien il y aura de tomes en tout ?

      Répondre à ce message

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