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Le marché de la BD a fait en 2018 son meilleur score depuis 15 ans

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 20 janvier 2019                      Lien  
Avec 44 millions d’albums vendus (+ 1 million par rapport à 2017) et un chiffre d’affaires de 510 millions d’euros (+ 10 M par rapport à l’année précédente) et + 2,5% en volume, le marché de la bande dessinée en France progresse en dépit d’une « surproduction » récurrente, de l’absence d’un « vrai » Astérix en 2018 et de l’effet « Gilets Jaunes » sur les fêtes de fin d’année.

En novembre, les directeurs commerciaux des maisons d’édition suaient des grosses gouttes. Les premières manifestations des Gilets jaunes avaient entraîné la fermeture des magasins de centre-ville, en particulier des enseignes comme la FNAC. Coup dur pour un secteur du livre déjà fragile…

Alors que le Lucky Luke de l’année, sorti une semaine auparavant, gardait son cap par rapport aux espoirs de vente, le dernier Blake & Mortimer avait dévissé. « Mais ; chose extraordinaire, nous avons tout rattrapé dans les derniers jours de fêtes, et la tendance du mois de janvier reste au-dessus de la moyenne  » nous dit le directeur commercial d’une grosse maison d’édition.

Le marché de la BD a fait en 2018 son meilleur score depuis 15 ans

Un succès diversifié

Stéphane Beaujean, directeur artistique du Festival International de la BD d’Angoulême, dans un commentaire sur sa page Facebook, se félicite d’une situation qui, selon un communiqué de l’institut de sondages Gfk, «  confirme les tendances (croissance à deux chiffres du manga, croissance du comics, croissance de la création jeunesse contemporaine, de la non-fiction et fiction contemporaine, décroissance continue du récit de genre et des héros historiques francophones. »

Mais il ajoute ce qui a l’air d’un plaidoyer pro domo pour une sélection d’Angoulême souvent jugée élitiste : « … l’effet de rattrapage lié aux développement de nombreux publics et genres au début des années 2000 permet à la bande dessinée de maintenir sa croissance malgré un chiffre global du livre en berne depuis plusieurs années. En revanche, le public du socle historique de la bande dessinée, qui avait déjà atteint sa masse critique depuis de nombreuses années, décroit naturellement en suivant la courbe du livre papier. »

Voire. Pour un secteur subclaquant, ce « socle historique » tient sacrément bien le haut du pavé cette année encore : les deux meilleures ventes de l’année restent Lucky Luke et Blake & Mortimer, des séries qui comptent plus de 70 ans aux chanterelles.

Dans cette année sans nouveauté d’Astérix, le « 48cc » place 12 titres dans les 20 meilleures ventes. Et effectivement, ce Top 20 est bien diversifié : les mangas occupent 4 des 20 premières places, dont deux attribuées à Dragon Ball qui n’est pas non plus un perdreau de l’année…, Le roman graphique a comme seul représentant Riad Sattouf qui occupe deux places sur 20 et « l’effet cinéma » des Vieux Fourneaux lui permet de placer quatre titres dans le Top 20 des best-sellers.

La nouvelle génération -quel que soit le secteur- confirme sa position : Marion Montaigne (Dans la combi de Thomas Pesquet) fait une très belle année pour un titre paru en 2017, Patrick Sobral (Les Légendaires) reste une valeur sûre, de même que Julien Neel (Lou !). On remarque aussi Ki & Hi des bloggeurs K. Tran & F. Antigny (Ed. Michel Lafon) qui vient confirmer pour la deuxième année l’émergence des « mangas français » dans le Top 20, une vraie tendance de fond qui enchaîne de plus en plus les succès.

Boom des comics en été

Mais pour revenir à l’enquête GfK, il y a en 2018, une nette progression des ventes en volume des mangas : +11%, qui atteint désormais 38% du marché gagnant 3% par rapport à l’année précédente. Les comics restent stables (6% de pdm) tandis que la BD jeunesse et la BD classique se tassent en cette année où la nouveauté Astérix est absente.

Le fait nouveau de cette dernière enquête est la bonne tenue de la vente des BD durant l’été où elle connaît un rebond. Les mangas (+13%) se comportent bien à ce moment-là, sans doute faut-il y voir l’effet Japan Expo. Mais la surprise est le bon comportement de la BD jeunesse (+22%) et surtout les comics (+44%) pendant cette période. La chose s’explique facilement pour ce dernier point : pas moins de 10 films de super-héros ont déferlé sur nos écrans cette année, lesquels (Black Panther, Antman…) sont loin d’être des nanars.

Ils ont concouru, comme tous les autres secteurs, à une croissance du marché, ce qui est une bonne nouvelle, pour les éditeurs, comme pour les libraires et les auteurs.

Allez bon, à Angoulême, on peut faire la fête pour célébrer cette année exceptionnelle, avec des ventes records, le plus haut chiffre recueilli en France depuis 15 ans !

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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