Aucun voyage n’est trop lointain pour Clément Baloup dans sa quête de la mémoire vietnamienne. Destination La Nouvelle-Calédonie pour découvrir cette fois une vague migratoire économique. Des milliers d’indochinois se retrouvent embauchés, salaire dérisoire à la clé, pour trimer dans les mines. Des conditions proches de l’esclavage, sous un soleil de plomb, avec en toile de fond le racisme des colons français. C’était en 1891, et pour ces travailleurs un seul leitmotiv : tenir et survivre.
Se mettant en scène dans des séquences contemporaines, l’auteur propose des épisodes thématiques qui montrent la réalité de l’époque et les conditions relativement apaisées de nos jours.
Comme toujours, la misère guide ces migrants, qui découvrent en arrivant sur l’Île une autre oppression, celle des kanaks. Les portraits sont brefs, précis, et montrent la diversité des destins. Au total, plus de 6000 vietnamiens sont venus travailler en Nouvelle-Calédonie, majoritairement de jeunes hommes. La plupart a fini par retourner sur ses terres d’origine, mais ceux qui ont choisi de s’installer dans ce territoire d’Océanie sont parvenus à s’intégrer, créant leurs centres culturels et participants aux référendums récents envisageant l’autonomie. Avec des moments politiques forts, comme l’année de l’indépendance du Vietnam en 1945, en écho au mouvement global d’émancipation des colonies, après la Seconde Guerre mondiale.
La postface est signée de Tess Do, universitaire et issue de la diaspora installée en Australie. La prochaine destination de Clément Baloup ?
(par David TAUGIS)
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