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Les Hommes-Loups - Par Dominique Goblet - FRMK

Par Beatriz Capio le 9 juin 2010                      Lien  
Le dernier livre de Dominique Goblet est, à l'instar du précédent, l'évènementiel [{Faire Semblant c'est mentir}->6206], le fruit d'un travail au long cours et d'un investissement rare de la part de son auteure.

Comme cela arrive souvent aux livres marqués des capitales FRMK [1], il n’y pas de narration à proprement parler dans Les Hommes-Loups. Oui mais. S’il n’y a pas séquence, il y a polyptyque, il y a libre association, il y a intertextualité. Les Hommes-Loups renvoie bien évidemment à une imagerie connue, à des symboles fantastiques et fantasmatiques tant du danger dans les contes pour enfants que de la condition humaine chez Hobbes [2].

Les Hommes-Loups - Par Dominique Goblet - FRMK
Du dessin d’enfant au réalisme impressionniste
© Dominique Goblet - FRMK

L’Homme est un loup pour l’Homme, surtout lorsqu’il porte un costard-cravate et une attaché-case. Le livre peut être mis en rapport avec l’actualité sociale, comme avec l’inconscient -collectif ou personnel. Sa fraîcheur et sa simplicité ne sont pas à méprendre pour du simplisme, le livre proposant une variété d’interprétations, le côté quasi-aléatoire et sibyllin de la mise en page lui donnant une vraie dimension interactive : il nous appartient d’imprimer une logique au propos sensible de Dominique Goblet.

Au service d’un propos angoissant, les textes élégants de Guy-Marc Hinant qui avait déjà signé les textes de Souvenir d’une journée parfaite (FRMK, 2002). S’ils contiennent de belles images en eux-même, on ne peut s’empêcher de penser qu’ils sont de trop. Ni pesants, ni discordants, juste superflus, mais assez signifiants pour enlever un peu de ce voile mystérieux qui attire l’oeil de page en page, de figure en rature, de raclure en tache.

Car c’est graphiquement que Dominique Goblet s’impose, plus que jamais. Si son précédent recueil brillait par sa narration subtile et précieuse, il pouvait sembler encore trop appliqué, trop virtuose -trop réfléchi ?- alors que Les Hommes-Loups retourne, questionne le lecteur avec une énergie ingénue et brutale, libératrice et oppressante à la fois.

Du gribouillage frénétique à la synthèse préméditée
© Dominique Goblet - FRMK

D’une recherche plastique sur le rapport entre le livre et le mur -certaines pages ont d’abord été exposées en ensemble- l’auteure tire une esthétique de l’écriture par hasards... à moins qu’ils ne s’agisse de rendez-vous : "Un paysage à côté d’un personnage…..Il s’en dégage immanquablement les prémices d’un récit [3]." Un beau livre, par une auteure dont on apprécie à sa juste valeur la rareté.

(par Beatriz Capio)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Lire notre article du précédent ouvrage de Dominique Goblet : Faire Semblant c’est mentir

[1Frémok, croisement de Fréon et Amok. Site officiel

[2Thomas Hobbes, qui donnera son nom au tigre en peluche de Calvin...

[3propos extrait d’une interview de l’auteure, consultable ici.

 
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17 Messages :
  • il pouvait sembler encore trop appliqué, trop virtuose

    Ahahah ! Oui là aucune chance que ça paraisse appliqué, virtuose ni même travaillé !

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    • Répondu par Alex le 9 juin 2010 à  23:25 :

      C’est vraiment triste, l’anonyme, de venir lancer un avis péremptoire sur un forum -il serait bon de le rappeler. Mais je suppose que sous le couvert de l’anonymat vous "ventilez" un certain mécontentement personel, car vous ne pouvez pas être très intéressé par le dessin, auquel cas vous auriez pu d’emblée discerner la remarquable maîtrise graphique de Goblet. Enfin... portez-vous bien.

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      • Répondu le 10 juin 2010 à  00:03 :

        La moquerie va vers Beatriz Capio, mais ça vous a échappé semble-t-il.

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        • Répondu par Alex le 10 juin 2010 à  18:23 :

          Oui, ca m’avait échappé. Je vous demande pardon. Mais ne serait-il pas plus sain d’intervenir positivement sur des talents impressionnants plutôt que de cultiver des "inside-jokes". J’aimerai bien des fois lire sur ce site de vrais commentaires enjoués face à l’oeuvre d’un créateur. Ils existent pourtant ces commentaires- et ils existent ces créateurs talentueux (la preuve) capables de vous balayer en 2-3 dessins. Je veux faire référence ici aussi à "Lou" et à ses lecteurs : lire ces commentaires est une véritable bouffée d’air frais... pour les vieux aigris que nous sommes

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  • Ben voilà, quand madame Capio parle de quelque chose qu’elle aime, elle en parle bien et ça fait envie...

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    • Répondu par Seecks le 9 juin 2010 à  20:24 :

      Peut être simplement que miss Capio a juste ce que, autrefois, on appelait "avoir du goût". Pour l’instant je trouve que ses critiques relèvent ce qui a de moins bien et élèvent ce qui a de bien mieux.

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  • "L’Homme est un loup pour l’Homme, surtout lorsqu’il porte un costard-cravate et une attaché-case."

    C’est stéréotypé de dire ça... Les pires loups que je connaisse sont déguisés en agneaux.

    Ensuite, j’aimerais bien qu’on m’explique ce que signifie " synthèse préméditée" et "réalisme impressionniste". Parce que la tendance des 30 dernières années à habiller d’un discours conceptuel des images pour leur donner une valeur émotive qui ne s’impose comme une évidence, j’ai des doutes.

    Dans le cas présent, je vois des images plus ou moins figuratives, de belles compositions. Mais les sentiments et les impressions que j’en retire me laissent indifférent. Ou, toujours le même sentiment, un monde en désintégration ou le malsain est de rigueur pour se donner une consistance.
    Quand vous parlez de dessin d’enfant, je ne vois pas. Ou alors, des enfants perturbés, violés... La majorité des dessins d’enfants sont heureusement pour l’avenir de l’humanité multicolores et solaires. Là, ce serait plutôt la face cachée de la lune.

    Donc, vos envolées lyriques, c’est bien joli, mais encore une fois, un critique en parle toujours que de lui-même et n’explique rien.

    Enfin, vous reprochez aux Inrocks une certaine branchitude dans laquelle vous versez exactement de la même manière. Je n’explique rien non plus, je constate.

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    • Répondu par Walter Flex le 10 juin 2010 à  11:38 :

      C’est stéréotypé de dire ça... Les pires loups que je connaisse sont déguisés en agneaux.

      Une critique de la lutte des classes ou bien de l’imagerie collectif ?... parce que c’est au pire un lieu commun, pas un stéréotype (même si le concept de loup n’a pas quatre pattes, et qu’un concept linguistique n’est pas un stéréotype eût égard au contexte)

      Ensuite, j’aimerais bien qu’on m’explique ce que signifie " synthèse préméditée" et "réalisme impressionniste". Parce que la tendance des 30 dernières années à habiller d’un discours conceptuel des images pour leur donner une valeur émotive qui ne s’impose comme une évidence, j’ai des doutes.

      30 ans ça nous ramène en 80. Si on ne prend ne serait-ce que la référence assez universelle de Duchamp, on en revient en 1919. Hiatus temporel ? Insuffisance référentielle pour comprendre et utiliser un langage critique ?

      Ou, toujours le même sentiment, un monde en désintégration ou le malsain est de rigueur pour se donner une consistance. Quand vous parlez de dessin d’enfant, je ne vois pas. Ou alors, des enfants perturbés, violés... La majorité des dessins d’enfants sont heureusement pour l’avenir de l’humanité multicolores et solaires.
      Là, ce serait plutôt la face cachée de la lune.

      Vous n’avez de toute évidence jamais travaillé avec des enfants. Des enfants "normaux" je veux dire. "Normalement" perturbés, quoi. Sinon c’est intéressant cette histoire de face cachée de la lune qui équivaudrait aux dessins des "enfants perturbés". J’en parlerai à Sigmund, mais je sais pas sur qui il en tirera des explications.

      Donc, vos envolées lyriques, c’est bien joli, mais encore une fois, un critique en parle toujours que de lui-même et n’explique rien.

      Phrase grammaticalement non pertinente. Mais je vous suis, un locuteur en parle toujours que de lui même. Parler par un autre c’est presque aussi dur que d’avoir une prétention à l’universalité, ce qui n’est ici pas le cas.

      Enfin, vous reprochez aux Inrocks une certaine branchitude dans laquelle vous versez exactement de la même manière. Je n’explique rien non plus, je constate.

      Les Inrocks c’est plus branché depuis longtemps. Faut lire Noise, maintenant.

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      • Répondu par macguffin le 10 juin 2010 à  18:37 :

        Une critique de la lutte des classes ou bien de l’imagerie collectif ?... parce que c’est au pire un lieu commun, pas un stéréotype (même si le concept de loup n’a pas quatre pattes, et qu’un concept linguistique n’est pas un stéréotype eût égard au contexte

        Un lieu commun. C’est stéréotypé comme tous les discours sur la lutte des classes depuis 200 ans. L’imagerie collective qui va avec etc... Monsieur le fantôme de l’autre illuminé allemand (Walter Flex, je n’y crois pas !)

        30 ans ça nous ramène en 80. Si on ne prend ne serait-ce que la référence assez universelle de Duchamp, on en revient en 1919. Hiatus temporel ? Insuffisance référentielle pour comprendre et utiliser un langage critique ?

        Pompeux. Mais creux. "Synthèse préméditée" et "réalisme impressionisme" sont des formules qui ne signifient rien. Seulement pseudo intello.

        Vous n’avez de toute évidence jamais travaillé avec des enfants. Des enfants "normaux" je veux dire. "Normalement" perturbés, quoi. Sinon c’est intéressant cette histoire de face cachée de la lune qui équivaudrait aux dessins des "enfants perturbés". J’en parlerai à Sigmund, mais je sais pas sur qui il en tirera des explications.

        J’ai certainement travaillé plus que vous avec des enfants. Walter Flex discutant avec Sigmund Freud... je demande à voir.

        Donc, vos envolées lyriques, c’est bien joli, mais encore une fois, un critique en parle toujours que de lui-même et n’explique rien.

        Phrase grammaticalement non pertinente.

        Je n’ai pas votre génie grandiose ni votre prétention de dandy de pacotille.

        Mais je vous suis, un locuteur en parle toujours que de lui même.

        Pas "en" mais "ne". Désolé, monsieur le type plus intelligent que les autres mais j’ai inversé les lettres.

        Parler par un autre c’est presque aussi dur que d’avoir une prétention à l’universalité, ce qui n’est ici pas le cas.

        Grammaticalement, ce n’est pas terrible non plus... Et j’ignorais que le Monsieur le fantôme de Walter Flex avait des tendances libertaires... je le croyais plutôt nationaliste allemand.

        Les Inrocks c’est plus branché depuis longtemps. Faut lire Noise, maintenant.

        Ni lire Noise, ni lire les Inrocks, ni lire Walter Flex.

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        • Répondu par Constant Meuron le 11 juin 2010 à  22:27 :

          je réponds en vrac et brièvement : des enfants sans problèmes font des dessins que les adultes peuvent trouver perturbants je l’ai moi-même vu en tant qu’instituteur, ma phrase syntaxiquement incorrecte était volontaire - je m’excuse d’avoir tapé sur vous pour une faute de frappe, confondre stéréotype et lieu commun, mouais, et Flex c’est ironique : c’était effectivement un sacré connard capable de reprendre gneisenau "la sûreté des trônes est fondée sur la poésie" pour éduquer des bismarks, avant de servir de fond de propagande à l’autre fausse couche de Baldur.
          Vous n’avez pas aimé le ton de ma réponse ? Je n’avais pas aimé le ton de la vôtre auparavant, nous voilà à égalité. Je plaide coupable pour la prétention stylistique, l’ampoulé etc : j’ai un humour particulier.

          Reste que j’ai acheté ledit bouquin (de Goblet, pas de Flex), et qu’il vaut le coup à mon avis, et qu’à mon avis toujours (prenons des gants maintenant que qu’on a sorti les bulldozers) l’avis exprimé dans l’article est très pertinent, quelle que soit sa volonté de faire du neuf avec du vieux.

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    • Répondu le 10 juin 2010 à  12:22 :

      Bah oui c’est un cliché, une fadaise même : la spéculation entrainant une crise de l’économie réelle, c’est juste de la propagande communiste.

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  • Les Hommes-Loups - Par Dominique Goblet - FRMK
    10 juin 2010 13:21, par Kamil P

    Je ne suis pas toujours d’accord avec Beatrix Cappio (heureusement en réalité). C’est d’ailleurs le cas pour cette chronique ; j’y reviendrais plus tard... Je suis reconnaissant à ma consœur de ses prises de positions qui je trouve, tranchent avec la langue de bois en vigueur chez DBD, BDGest ou les Inrocks. Au moins ce genre de démarche suscite une réflexion, c’est déjà beaucoup...

    Après, je m’étonne que les ouvrages de Frémok se retrouvent chroniqués ici. En effet, lors d’une soirée organisée à Montreuil à propos de la Birmanie, il 6 ou 7 ans, un représentant de Frémok (ressemblant un peu à Dieudonné) avait clamé haut et fort que Frémok ne faisait pas de BD. La BD pour lui, c’est de la merde, c’est synonyme de "gros nez", de produits commerciaux, etc... Non, selon lui, Frémok fait de l’Art et non pas de la vulgaire bande dessinée.

    Je me demande aussi (dans cette logique) pourquoi Frémok s’est empressé d’accepter le principe d’une exposition à Angoulême en 2010.

    J’avais organisé un petit festival de BD à Pertuis au début des années 2000. J’avais invité Dominique Goblet. Elle m’avait donné son accord de principe. Quelques semaines avant l’envoi des billets de train, je la recontacte et laisse un message sur son répondeur. Elle ne me répond pas. Je renouvelle mes coups de téléphone : pas plus de réponse, pas d’e-mail non plus...

    Le snobisme est manifestement une marque de fabrique de Frémok, qui n’a effectivement rien à voir avec la BD...

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    • Répondu par Alex le 10 juin 2010 à  22:27 :

      Vous avez peut-être raison, et je comprends votre frustration en tant qú’organisateur d’un évènement ponctuel. Mais je ne crois pas que cela ait qq chose à voir avec le snobisme. Mais bien plus avec une certaine inadaptation sociale qui est le propre de certains artistes. Il n’y a rien de condescendant dans mes propos, certaines personnes exercant ce métier l’on choisit pour fuir une certaine réalité- c’est triste pour eux - pour vous c’est un accroc regrettable sur votre parcours. Pour eux... on espère que leur pratique de cet art puisse les amener vers un peu plus de responsabilité -simplement pour leur bien-être, je crois... Mais ce n’est pas moi qui vais réclamer plus de responsabilité de la part des artistes. Êtes- vous prêt à clamer ce droit, pourquoi êtes-vous donc dans ce mêtier ? Pour les livres ?

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      • Répondu le 11 juin 2010 à  00:31 :

        L’associabilite et une certaine tendance a l’autisme (je sais de quoi je parle) n’excluent pas un respect et une politesse. Il suffit de dire NON.

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      • Répondu par Beatriz Capio le 11 juin 2010 à  09:45 :

        Kamil : Peu m’importe à vrai dire la manière dont le Frémok veut se définir (ce n’est d’ailleurs pas tout à fait le premier article qui lui est consacré sur ActuaBD). Peu m’importe également la manière dont on veut définir (plutôt circonscrire) la Bande Dessinée en opposition à l’"Art". Dans la mesure où toute une partie du Frémok est issue de la section Bande Dessinée de St Luc, voire y enseigne encore aujourd’hui, je me permettrai de ne pas prêter attention à leurs gesticulations et me contenterait de lire leurs livres.

        Alex : tirer des conclusions d’une anecdote isolée me semble bien imprudent. Et votre discours est bien condescendant, oui. Je dirai même qu’il légitime à un certain degré le désengagement des artistes (l’un entretenant l’autre, malheureusement).

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    • Répondu par goblet le 8 novembre 2010 à  11:32 :

      début des années 2000, difficile de dire où j’étais à cette période là....mais ce que je peux dire, c’est que je ne me reconnais pas dans une posture arti-snobisch, je ne comprend même pas de quoi il s’agit.
      C’est surtout étonnant de voir combien on projette et on interprète souvent , 9 fois sur 10 dans un sens négatif, dès qu’on se retrouve face au silence de quelqu’un.....Dieu sait pourtant qu’il serait plus reposant et plus simple de garder à l’esprit qu’il y a des raisons rationnelles à presque tout.
      Donc.....pourquoi, je n’ai plus donné suite à votre invitation, je n’en sais rien, mais comme vous le dites, il eut été très facile de dire non, et d’invoquer une excuse correcte (peut être mon compagnon, jaloux a mangé la cassette qui se trouvait dans l’appareil, peut être j’ai enterré mon père et j’ai voulu répondre plus tard, peut être j’ai répondu mais sur un mauvais numéro) .....et comme le dit ceux qui me connaissent, je suis plutôt franc du collier , trop même des fois.
      Je pense donc que vous avez , d’emblée, une idée, peut être un peu toute faite, sur frémok et les auteurs qui s’affirment en marge de la production commerciale et qu’un bug suffit à confirmer cette impression comme étant preuve de cette impression.
      moi, j’aime beaucoup me déplacer et je suis toujours curieuse de ce qui se fait ailleurs, les petits festivals peuvent être parfois bien plus pointus que les grands, personne ne l’ignore.....
      Bien à vous donc et tout modestement.....
      dominique goblet

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  • Les Hommes-Loups - Par Dominique Goblet - FRMK
    10 juin 2010 22:57, par serpicco

    le pathos graphique... convenu et distant.

    Un choix ? Probablement, peut être aussi une impossibilité de travailler avec le corps mental qui est pourtant un ingrédient premier dans le processus alchimique d’une Bd classique, au sens historique.

    Mais quitte à assumer la peinture, je serai ravi, et ça ne regarde que moi, qu’on me propose autre chose qu’une parodie.

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